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Le chef du PCQ présente une étude comparative des modèles de santé «qui contredit les orientations du gouvernement».
Le Parti conservateur du Québec (PCQ) a présenté mercredi une étude comparative sur les systèmes de santé à l'international (Suisse, Allemagne et Pays-Bas) et affirme que cette étude «démontre que le système de santé québécoise se distingue négativement par rapport aux autres pays étudiés».
«On dépense plus par habitant que la majorité des pays, mais les délais aux urgences ou pour accéder à un spécialiste sont significativement plus longs. Ce qui explique en grande partie ces résultats, c'est que les systèmes de santé plus performants ont davantage d'effectifs et de partenariats privés/publics, tout en maintenant évidemment l'universalité des soins», a affirmé dans un communiqué le porte-parole en matière de santé du Parti conservateur du Québec, Karim Elayoubi.
Selon l'étude, menée par Maria Lily Shaw, en collaboration avec Michel Kelly-Gagnon, les dépenses publiques et privées en santé, combinées, par personne en 2022 représentent 8 701 $ pour le Québec, alors qu'il s'agit de 7 588 $ pour l'Allemagne, 7704 $ pour les Pays-Bas et 13 650 $ pour la Suisse.
«Il serait irresponsable de viser le même niveau de dépenses que ce pays, mais la Suisse demeure tout de même un modèle intéressant pour le Québec, puisque le système de santé suisse surpasse celui du Québec à bien des égards», précise-t-on toutefois dans l'étude.
Pour le Québec, le nombre de professionnels de la santé par 1 000 habitants était de trois médecins actifs, neuf infirmières et 0,1 infirmières-praticiennes en 2021. Pour l'Allemagne, les chiffres sont sept médecins et 12 infirmières, pour la Suisse il est question de quatre médecins et 18 infirmières et pour les Pays-Bas, on comptait quatre médecins et 11 infirmières par 1 000 habitants en 2021. Les chiffres pour les infirmières-praticiennes ne sont pas disponibles pour les trois pays, selon l'étude présentée par le PCQ.
Toujours selon l'étude, en 2020, 30 % — soit la plus grande proportion — devaient attendre entre deux mois et moins d'un an pour consulter un spécialiste. Pour l'Allemagne (41 %), la Suisse (46 %) et les Pays-Bas (48 %), la grande majorité des habitants devaient attendre entre une semaine et moins d'un mois.
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Concernant le temps d'attente moyen dans les urgences, 32 % des Québécois ont dû patienter moins d'une heure pour voir un médecin en 2020 alors 39 % ont dû patienter plus de quatre heures. En Allemagne, 55 % de la population ont dû attendre moins d'une heure pour voir un médecin à l'urgence alors que ce taux est de 48 % pour la Suisse et de 62 % pour les Pays-Bas. Pour l'attente de quatre heures et plus avant de voir un médecin à l'urgence, le taux est du 10 % en Allemagne, 8 % en Suisse et 3 % aux Pays-Bas.
Le chef du PCQ, Éric Duhaime, se positionne par ailleurs contre la stratégie du gouvernement de François Legault d'abolir graduellement l'accès à la main-d'œuvre extérieure dans le réseau de la santé au Québec. Le ministre de la Santé Christian Dubé a récemment réitéré qu'il s'agissait de la bonne voie à suivre bien que certaines régions du Québec doivent faire face à un manque de personnel pendant la transition.
«L’abolition graduelle du recours aux agences privées détériore la qualité des soins, particulièrement dans les régions éloignées. Aujourd’hui, l’étude démontre que le privé joue un important en augmentant l’offre de services dans les modèles les plus performants. C’est le monde à l’envers!», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le PCQ émet par ailleurs des recommandations pour «améliorer l'accessibilité et l'efficacité» du système de santé québécois.
Il propose donc d'augmenter les effectifs, d'instaurer la pratique mixte — autoriser un médecin du réseau public à travailler dans le réseau privé —, de transmettre la gestion de certains hôpitaux à des entrepreneurs, de «libéraliser» le réseau privé — c'est-à-dire de permettre aux hôpitaux privés des hospitalisations de plus de 24 heures et de ne pas restreindre le nombre maximum de lits d'hospitalisation —, de décentraliser (donc, favoriser la gestion de proximité) et d'autoriser l'assurance duplicative, soit un système mixte d'assurance privée publique.