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Quel que soit le parti élu au terme du scrutin du 3 octobre 2022, le futur gouvernement saura-t-il répondre aux inquiétudes des Québécois quant au climat?
Les efforts déployés par le gouvernement du Québec pour lutter contre les effets des changements climatiques sont insuffisants, d’après les Québécois interrogés dans le cadre d’un sondage Mainstreet réalisé pour Noovo Info.
Selon les données recueillies, 77 % des répondants s’entendent pour dire que le prochain gouvernement devra en faire plus pour renverser la tendance.
Crédit: Gerardo Toro | Noovo Info
Quel que soit le parti élu au terme du scrutin du 3 octobre 2022, le futur gouvernement saura-t-il répondre aux inquiétudes des Québécois quant au climat? Voici quelques promesses électorales en matière d’environnement, mises en relation avec les données du sondage.
SONDAGES NOOVO INFO-MAINSTREET
Quelque chose détonne dans les résultats du sondage: seulement 37,5 % des personnes qui disent vouloir voter pour le Parti conservateur du Québec (PCQ) semblent ressentir une forme d’urgence climatique. Ainsi, 9,1 % disent être «complètement en accord» avec une plus grande intervention de Québec en matière d’environnement, tandis que 28,4 % sont «plutôt d’accord».
Le Parti conservateur du Québec (PCQ) est le seul parti qui désire relancer le projet d'exportation de gaz naturel liquéfié GNL Québec au Saguenay. Le chef Éric Duhaime avait contredit en août dernier le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) en mentionnant que le projet serait bénéfique pour l'environnement et qu'il contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle planétaire.
Toujours du côté du parti d’Éric Duhaime, on trouve que les «taxes sur le carbone ont trop souvent servi à financer des projets inutiles et à résoudre des problèmes dont la dynamique n’est pas suffisamment étayée».
Si on se fie à la plateforme électorale du PCQ, qui veut «établir des taxes sur le carbone les moins élevées possible», les conservateurs semblent encore douter de l’urgence d’agir contre les changements climatiques: dans l’univers d’un gouvernement conservateur élu, la cagnotte des taxes carbone serait épargnée et mise à la disposition des générations futures, seulement «si la hausse des températures justifie des mesures de mitigation des effets du climat».
Parmi tous les électeurs sondés, c’est chez les partisans de Québec solidaire (QS) que l’on retrouve le grand appui à plus de mesures de l’État dans la lutte environnementale (93,5 %).
QS, dont la plateforme s’axe très fortement vers des changements importants pour combattre les changements climatiques, n’embarquerait tout simplement pas dans la construction d’un 3e lien dans la région de Québec.
Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole solidaire, estime que l’avenir de la mobilité pour Québec, «ce n’est pas le 3e lien», mais bien une «Révolution transport» incluant des tramways, des Services rapides par bus (SRB) et la transformation d’autoroutes en boulevards urbains.
Le troisième lien autoroutier dans la région de Québec est incompatible avec les impératifs de la transition écologique et n’obtient qu’une note de 24 sur 75 selon le «test climat», note-on dans un rapport publié par Équiterre et le Pôle intégré de recherche – Environnement, Santé et Société (PIRESS) de l’Université de Sherbrooke.
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Parmi les répondants du sondage Noovo Info-Mainstreet qui ont l’intention de voter pour la Coalition avenir Québec (CAQ), ce sont 82,1% d’entre eux qui sentent le besoin de voir plus de mesures pour lutter contre les changements climatiques.
S’il est réélu à la tête d’un gouvernement caquiste cet automne, François Legault demandera notamment à Hydro-Québec d'étudier la possibilité de construire de nouveaux barrages hydro-électriques.
Pourquoi? «Il faut électrifier nos entreprises», a soutenu M. Legault. La proposition de la CAQ est de s’attaquer notamment à la pollution produite par le secteur industriel.
Mais des observateurs croient que le coût environnemental lié à la construction de telles installations est trop élevé et qu'il faut davantage miser sur l'énergie éolienne.
«L'intérêt des barrages hydroélectriques, c'est la capacité de stockage d'électricité, donc les réservoirs. Aujourd'hui, l'enjeu, c'est que c'est assez difficile de faire de grands réservoirs au Québec parce que le territoire est relativement plat, donc il faut inonder des grandes superficies», prévient-on à l'Institut de l'énergie Trottier.
Du côté des électeurs qui ont l’intention de voter pour le Parti québécois (PQ), près de 85 % veulent que la lutte s’intensifie.
Le PQ du chef Paul Saint-Pierre Plamondon a imaginé une «Passe climat» qui offrirait un accès illimité au transport collectif équivalent à 1 $ par jour. Le concept fait partie d’un investissement prévu à hauteur d’environ 10 milliards $ sur cinq ans, si le PQ en venait à prendre le pouvoir.
Le parti s'engage également à bonifier autour de 1,5 milliard $ par année le budget en environnement dans le cadre de son plan climat pour réduire de 45 % les GES par rapport à 2010.
Les partisans libéraux qui ont participé au sondage Noovo Info-Mainstreet trouvent que le prochain gouvernement devra en faire plus dans la lutte aux changements climatiques dans une proportion de 85,7 %.
Le PLQ veut mettre sur pied «Hydrogène Québec» au coût de 50 millions $. Le parti de Dominique Anglade veut aussi investir dans la biomasse et ses équipements.
Cela fait partie du projet ÉCO qui vise à produire de l'hydrogène par un procédé d'électrolyse avec l'hydro-électricité, ce qu'on appelle ainsi de «l'hydrogène vert», parce qu'il n'y a pas d'émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le procédé de production.
Notons que le premier ministre Justin Trudeau et le chancelier allemand Olaf Scholz ont signé à la fin du mois d'août dernier, un accord pour aider à lancer une chaîne d’approvisionnement transatlantique en hydrogène, les premières livraisons étant prévues d’ici 2025.
Le Canada est déjà l’un des 10 principaux producteurs d’hydrogène au monde, avec environ trois millions de tonnes d’hydrogène produites par an (principalement par le secteur chimique, pétrolier et gazier à partir de combustibles fossiles).
Méthodologie: Du mardi 13 septembre au mercredi le 14 septembre 2022, Mainstreet a sondé un échantillon aléatoire de 1214 personnes âgées de 18 ans ou plus et vivant dans la province de Québec. Le sondage a été réalisé à partir d’appels faits par réponse vocale interactive. Les répondants du sondage ont été rejoints via des appels téléphoniques par lignes terrestres et cellulaires. Les réponses ont été pondérées statistiquement en utilisant les renseignements démographiques recueillis dans le cadre du recensement de 2016. La marge d’erreur du sondage est de ±2.8%, à un niveau de confiance de 95%. Les marges d’erreur augmentent pour les sous-échantillons. Les totaux pourraient ne pas toujours arriver à 100% en raison des arrondissements.