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Des Montréalais ont profité de l'occasion pour dénoncer le sous-financement en transport en commun.
Le service a été interrompu à de nombreuses reprises vendredi sur la ligne verte du métro de Montréal. Le Réseau express métropolitain (REM) en a aussi pris pour son rhume.
La première interruption dans le métro a eu lieu vers 5h30 en raison d'une infiltration d'eau, entre les stations Angrignon et Berri-UQAM. Ensuite, le service a été carrément interrompu sur toute la ligne verte en raison d'un «problème d'équipement sur la voie».
Le service a repris à 7h, mais les usagers n'étaient pas au bout de leurs peines.
Une panne de train a de nouveau mis du sable dans l'engrenage vers 9h30, entre Angrignon et Lionel-Groulx. La panne n'a duré que quelques minutes, mais une autre interruption a eu lieu entre Angrignon et Berri-UQAM vers 10h20, à nouveau en raison d'une infiltration d'eau. À 11 h 30, on ignorait quand les opérations allaient reprendre.
Dans un courriel envoyé à Noovo Info, Amélie Régis, conseillère corporative pour la STM, explique qu'un bris d'aqueduc à la station Lionel-Groulx est responsable de l'infiltration d'eau.
À l'heure actuelle, la STM ignore si c'est ce même bris qui a causé les trois interruptions. Des panneaux ondulés ont été installés pour colmater la fuite, mais ils n'ont pas tenu, indique-t-on.
En fin de journée, la STM pensait que la fuite avait été colmatée par la ville de Westmount. Toutefois, une investigation doit être menée puisque cela ne semble pas être le cas. Au moment d'écrire ces lignes, l'eau continuait de s'accumuler dans le réseau.
Vendredi soir, la STM a annoncé sur les réseaux sociaux que la portion en question ne reviendra pas en service avant la fin de la période de service.
Du côté du REM, les conditions météo ont forcé une interruption de service entre les stations Panama et Gare Centrale, et ce, dans les deux directions, peu après midi.
Une reprise graduelle du service a été annoncée vers 12h20. Puis, le service a de nouveau été interrompu pour une heure.
Les opérations ont finalement repris vers 13 h 20.
Joint par Noovo Info, un porte-parole de CDPQ Infra, exploitant du REM, a expliqué que lorsqu'il y a des vents soutenus de 70 km/h, un système de protection est enclenché afin que les trains ne se rendent pas sur le pont Samuel-de Champlain. Cette mesure est prise pour assurer la sécurité des usagers.
Ces problèmes surviennent au même moment où des Montréalais se sont rassemblés au parc Jarry pour dénoncer le sous-financement en transport en commun.
Sur place, les groupes Écologie populaire, La Planète s’invite au Parlement, Rage climatique et Justice climatique Montréal urgent le gouvernement Legault d'agir, alors que les problèmes s'accumulent dans la Métropole.
Selon le membre d'Écologie populaire, Victor Saint-Louis, le chaos d'aujourd'hui témoigne «du désinvestissement de la CAQ dans le transport en commun». «Des bus sont complètement négligés», a-t-il ajouté.
Benjamin Savard, un autre membre du groupe citoyen, déplore que «le réseau de transport collectif est profondément défaillant». «On a un gouvernement provincial qui s’est retiré depuis des décennies de subventionner dans le transport collectif, on a des stations qui ferment et on a des pannes de service.»
Québec solidaire (QS) participait également à la manifestation. La députée de Verdun Alejandra Zaga Mendez y est allée d'un message fort quant à l'inaction de la CAQ dans le dossier.
«Lorsqu’on désinvestit dans le transport en commun, on abandonne les gens, qui doivent se rendre au travail», a-t-elle critiqué lors d'un entretien avec Noovo Info.
«Le gouvernement de la CAQ se distingue par son inaction quasi complète sur le dossier du transport en commun», a écrit le parti du co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois dans une invitation publiée sur Facebook. «En plus d’être incapable de livrer le prolongement de la ligne bleue ou le projet de tramway de Québec, ils ont offert au Québec un grand retour en arrière en coupant massivement, cette année, dans les transports en commun. Cela veut dire des passages moins fréquents, un réseau de transport moins fiable, plus cher et où vous serez encore plus à l’étroit.»
Selon la Société de transport de Montréal, «on aurait besoin de 560 M$ simplement pour financer le maintien d’actif» du métro de Montréal.
Des confrontations ont eu lieu par le passé entre la Ville de Montréal et le gouvernement Legault sur le transport collectif. Pas plus tard qu’au début du mois d’octobre, la mairesse Plante se plaignait de l’effritement du financement consacré à l’entretien des actifs de transport en commun à la suite de la fermeture inopinée de trois stations de la ligne bleue du métro de Montréal.
En avril, dans une fronde contre Geneviève Guilbault, Mme Plante avait invité la ministre des Transports à prendre le métro. Elle réagissait ainsi à la déclaration de Mme Guilbault qui avait dit que le transport collectif n’était pas une mission de l’État. «Oui, le transport, c’est une mission de l’État», avait répondu la mairesse.
C’était là un autre échange corsé entre le gouvernement de François Legault et les municipalités en lien avec le financement du transport collectif, vastement déficitaire. Mme Guilbault refusait d’augmenter l’aide financière aux municipalités, parce qu’elle estime que son ministère n’est pas responsable de la gestion des sociétés de transport et que les contribuables ne doivent pas avoir à écoper pour la façon dont sont gérés leurs revenus et dépenses.
Avec la collaboration d'Olivier Demers pour Noovo Info.