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Rudy Giuliani a été reconnu coupable d'outrage au tribunal lundi pour ne pas avoir répondu correctement aux demandes d'informations alors qu'il remettait des actifs pour satisfaire à un jugement de diffamation de 148 millions $ US accordé à deux employés électoraux de Géorgie.
Le juge Lewis J. Liman a statué après avoir entendu M. Giuliani témoigner pour un deuxième jour, lors d'une audience pour outrage convoquée après que les avocats des employés électoraux ont déclaré que l'ancien maire de New York n'avait pas correctement respecté les demandes de preuves au cours des derniers mois.
Le magistrat a déclaré que M. Giuliani «a délibérément violé une ordonnance claire et sans ambiguïté de ce tribunal» lorsqu'il «a dépassé» la date limite du 20 décembre pour remettre des preuves qui aideraient le juge à décider lors d'un procès, plus tard ce mois-ci, si l'ancien maire peut conserver un condominium de Palm Beach, en Floride, comme résidence ou doit s'en séparer parce qu'il est considéré comme une maison de vacances.
Comme Rudy Giuliani n'a pas révélé les noms complets de ses médecins, une liste complète d'entre eux ou de ses autres prestataires de services professionnels, le juge a déclaré qu'il conclurait au procès qu'aucun d'entre eux n'était en Floride ou n'avait changé après le 1er janvier 2024. C'était la date à laquelle l'accusé dit avoir établi Palm Beach comme sa résidence permanente.
Le juge a également interdit à Rudy Giuliani de témoigner sur des courriels ou des messages texte pour établir que sa propriété était en Floride.
M. Liman a déclaré que l'accusé n'avait produit qu'un peu plus d'une douzaine de documents «triés sur le volet» et aucun relevé téléphonique, courriel ou texto lié à sa propriété. Il a ajouté qu'il pouvait également tirer des conclusions pendant le procès sur les «lacunes» dans les preuves résultant du fait que M. Giuliani n'a pas remis de documents.
Le juge a précisé qu'il ne rendrait pas de jugement sur d'autres sanctions possibles.
Joseph Cammarata, l’avocat de M. Giuliani, a noté dans un courriel que «cette affaire concerne la guerre juridique et l’instrumentalisation du système juridique à New York». Il a déclaré que l’affaire pénale de l’État contre le président élu Donald Trump et le litige civil contre Rudy Giuliani étaient «très similaires. Ce sont les démocrates de gauche qui essaient d’utiliser les juges libéraux de New York pour gagner alors qu’ils devraient perdre sur le fond».
Durant l'audience de lundi, Rudy Giuliani a admis qu'il ne remettait parfois pas tout ce qui était demandé dans l'affaire parce qu'il pensait que ce qui était demandé était trop large, inapproprié ou même un «piège» tendu par les avocats des plaignants. Il a également déclaré qu'il avait parfois du mal à fournir des informations concernant ses biens en raison de nombreuses affaires pénales et civiles l'obligeant à fournir des informations factuelles.
Le juge a qualifié l'une des allégations de M. Giuliani d'«absurde» et a rappelé que le fait de se méfier de l'intention des avocats des travailleurs électoraux n'était «pas une excuse pour violer les ordonnances du tribunal». M. Giuliani, 80 ans, a déclaré que les exigences rendaient «impossible le fonctionnement de manière officielle» environ 30 à 40 % du temps.
Après le jugement, l’ancien maire a publié une déclaration par l’intermédiaire de son attaché de presse disant qu’il était «tragique de voir notre système judiciaire transformé en une parodie totale, où nous avons des charades au lieu de véritables audiences et procès».
Les avocats des travailleurs électoraux affirment que Rudy Giuliani a affiché un «modèle constant de défi volontaire» à l’ordre donné au mois d'octobre par le juge Liman de céder des actifs après avoir été reconnu responsable en 2023 d'avoir diffamé leurs clients en les accusant à tort d’avoir falsifié des bulletins de vote lors de l’élection présidentielle de 2020.
Ils ont notamment déclaré dans les documents judiciaires que M. Giuliani a remis une Mercedes-Benz et son appartement de New York, mais pas les documents nécessaires pour monétiser ses actifs.
Aaron Nathan, avocat des travailleurs électoraux, a refusé de commenter après la décision de lundi.