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«Ça peut arriver à tout moment», a-t-il résumé. Ainsi, même si on avait averti les résidents de se préparer à quitter leur demeure pour cinq jours, les experts ne se prononcent pas encore sur la date de leur retour.
Même si la digue Morier était stable lundi, on ignore encore quand les résidents de Chute-Saint-Philippe et de Lac-des-Écorces, dans les Laurentides, pourront réintégrer leur domicile, ont affirmé les autorités en conférence de presse, lundi soir.
Martin Ferland, ingénieur à la Direction générale des barrages du ministère de l'Environnement, a affirmé que les experts ne savent pas quand la digue Morier pourrait céder.
«Ça peut arriver à tout moment», a-t-il résumé. Ainsi, même si on avait averti les résidents de se préparer à quitter leur demeure pour cinq jours, les experts ne se prononcent pas encore sur la date de leur retour.
«On est en investigation, et notre but c'est de vous revenir dans les plus brefs délais», a dit M. Ferland.
De l'érosion à l'intérieur de la digue serait à l'origine de l'alerte qui a forcé l'évacuation de centaines de résidents
«Ce qu'on observe, ce sont des fuites du côté aval, des fuites d'eau qui ne devraient pas exister», et qui comprennent aussi des sédiments, a expliqué Mélanie Lavoie, ingénieure en géotechnique à la Direction générale des barrages, qui a réalisé la dernière inspection de l'infrastructure.
Toutefois, la situation s'est stabilisée lundi. «La progression qu'on a vue en fin de semaine est arrêtée pour le moment», a précisé Mme Lavoie.
Des inspections sont effectuées tous les jours, et le niveau du réservoir a été abaissé, alors que les ingénieurs tentent de déterminer la cause exacte du risque de rupture de la digue.
«Le problème avec le phénomène qu'on a c'est qu'il se passe à l'intérieur de la digue. Donc, c'est excessivement compliqué de savoir exactement qu'est-ce qui se passe et le pourquoi et le comment», a mentionné Mme Lavoie.
Elle a lancé qu'il pourrait s'agir d'un problème de conception, d'une surcharge d'eau, mais que toutes les hypothèses sont à valider. «Ça peut être un million de choses», a-t-elle souligné.
Selon la Sécurité publique, 563 personnes qui vivent en bordure des rivières Kiamika et du Lièvre ont été évacuées en raison du risque de rupture.
Dimanche soir, une alerte a été publiée par le ministère de la Sécurité publique qui a demandé aux résidants de Chute-Saint-Philippe et Lac-des-Écorces d'évacuer vers le Centre sportif Jacques Lesage de la ville de Mont-Laurier et de suivre les directives des autorités locales.
Denis Bélanger, directeur régional de la sécurité civile et de la sécurité incendie, a précisé que la Sécurité publique avait été informée «qu'il y avait certaines observations sur la digue» dès vendredi. C'est toutefois dimanche qu'ils ont reçu la recommandation du ministère de l'Environnement d'évacuer les citoyens.
Lundi, une dizaine de résidents refusaient toujours de quitter leur domicile. Un suivi est effectué auprès d'eux par les autorités.
En entrevue sur les ondes de RDI, le maire de Chute-Saint-Philippe, Normand St-Amour, a indiqué que «si la digue cédait», il pourrait y avoir «des pertes de maisons et de bâtiments», mais «avec l'évacuation préventive, au moins, personne ne serait en danger».
Lundi après-midi, le chemin des Quatre-Fourches et la montée McGuire, entre la route 117 et la route 311 ainsi que le chemin du Pont entre la route 117 et la montée Allard étaient fermés pour une durée indéterminée.
Le ministère de la Sécurité publique mettra en place un programme d'aide financière pour les citoyens évacués, a précisé M. Bélanger. Les informations à ce sujet seront bientôt disponibles sur le site web du gouvernement du Québec.
«Ça pourrait ressembler, pour de l'hébergement temporaire, par exemple, à 40 $ par jour par personne pour les personnes évacuées», a affirmé M. Bélanger.
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a fait savoir qu'il se rendrait mardi dans la MRC d'Antoine-Labelle pour aller à la rencontre des résidents évacués et s'entretenir avec les élus locaux et la députée de Labelle, Chantale Jeannotte. «J'en profiterai pour aller supporter les équipes de la Sécurité publique et du ministère de l'Environnement qui sont sur le terrain», a-t-il écrit sur X, anciennement Twitter.
Selon le site web du ministère de l'Environnement du Québec, la digue Morier a été construite en 1954. Elle a une superficie de 4248 hectares et a une capacité de retenue de 382 000 000 mètres cubes, soit l'équivalent de plus de 100 000 piscines olympiques.