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Le député de Carleton qui a fait campagne sur le thème de la liberté l'a emporté avec une écrasante avance sur celui qui aura été son principal rival, Jean Charest.
Pierre Poilievre a été couronné samedi soir chef du Parti conservateur du Canada dès le premier tour du scrutin préférentiel de la course à la direction, avec 68,15 % des points.
DERNIÈRE HEURE: @PierrePoilievre nouveau chef conservateur fédéral
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) September 11, 2022
>Il remporte avec 68% des votes des membres du parti
>Jean Chatest: 16%#pierrepoilievre #pcc #cpcldr
Le député de Carleton, qui a fait campagne sur le thème de la liberté, l'a emporté avec une écrasante avance sur celui qui aura été son principal rival, l'ex-premier ministre du Québec Jean Charest. Ce dernier n'a recueilli que 16,07 % des points auprès des membres conservateurs.
Joignez-vous à nous pour féliciter notre nouveau chef, @PierrePoilievre ! pic.twitter.com/abBPJEOHkf
— Parti conservateur (@PCC_HQ) September 11, 2022
Revoyez le dévoilement du nouveau chef du Parti conservateur ci-dessous:
Le vainqueur a consacré la vaste majorité de son discours de victoire à promettre de redonner le pouvoir d'achat aux Canadiens face à l'inflation galopante.
«Le travail commence ce soir pour remplacer ce vieux gouvernement qui coûte plus cher, vous apporte moins avec un nouveau gouvernement qui place en premier votre chèque de paye, votre retraite, votre maison et votre pays', a-t-il lancé.
«Le coût du gouvernement augmente le coût de la vie. Ce gouvernement a ajouté à notre dette nationale plus que tous les autres gouvernements dans l'histoire de notre pays [...] c'est le gouvernement le plus cher dans notre histoire», a-t-il ajouté.
M. Poilievre s'est également adressé aux Québécois, lui qui a raflé 72 des 78 circonscriptions de la province au terme de la course à la direction. Il a insisté sur son attachement à la langue française, soulignant que son père a des origines francophones.
«Il m'a transmis l'importance de préserver le français dès mon plus jeune âge», a-t-il affirmé en s'engageant à continuer de perfectionner sa maîtrise de la langue de Molière.
Le français «langue fondatrice de notre pays», insiste @PierrePoilievre.
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) September 11, 2022
Cette même ligne était répétée par Stephen Harper qui l'utilisait comme justification pour toujours débuter ses discours en français, MÊME à Washington.#cpcldr #francophonie #cdnpoli https://t.co/ZdSFebVtT2
Il a du même souffle soutenu que les conservateurs issus de partout au pays «ont beaucoup à apprendre des Québécois». «La nation québécoise tient tête au wokisme», a-t-il déclaré en promettant de renverser le gouvernement libéral de Justin Trudeau qu'il a qualifié de «woke».
Plus tôt dans la soirée de dévoilement du nouveau chef, à Ottawa, plusieurs intervenants, dont la cheffe intérimaire Candice Bergen et le chef défait Erin O'Toole, ont pris la parole avant l'annonce des résultats de la course, insistant tour à tour sur le besoin que les troupes conservatrices s'unissent derrière leur nouveau leader.
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Mme Bergen y a aussi été d'un conseil à l'attention du vainqueur. «Respectez, écoutez et faites confiance à notre caucus. Ils ne vous laisseront pas tomber», a-t-elle dit.
Réagissant à sa défaite sur Twitter, M. Charest a aussi appelé à l'unité. «Nous devons mettre fin au salissage interne. Seuls les libéraux en profitent lorsque le (PCC) est divisé.»
2/3 Merci également à @Roman_Baber, @ScottAAitchison et @LeslynLewis de vous être lancés dans la course. Une course à plusieurs candidats est toujours saine pour un parti politique. Félicitations à vous et à vos équipes respectives !
— Jean Charest (@JeanCharest_) September 11, 2022
De nombreux observateurs donnaient M. Poilievre gagnant depuis un certain temps, et ce, tout particulièrement dans les derniers jours.
Son avance a semblé se confirmer durant l'été. Son équipe s'est targuée d'avoir vendu près de 312 000 cartes de membres, soit près de la moitié des 675 000 membres qui étaient appelés à voter. Le candidat a aussi attiré des foules au cours de rassemblements de campagne.
Ce sont environ 400 000 membres conservateurs qui se sont prononcés pour choisir qui succéderait à Erin O'Toole, qui s'est fait montrer la porte par son caucus en février dernier.
Plusieurs ont souligné le ton acrimonieux qui a marqué les sept mois de la course à la direction qui vient de se conclure.
L'animosité entre M. Poilievre et M. Charest était si flagrante que dès le début du premier débat officiel de la course, en montant sur la scène, ils avaient évité de se serrer la main.
M. Poilievre avait eu des mots particulièrement durs à l'endroit de l'ancien premier ministre. Celui qui a appuyé les manifestants ayant paralysé le centre-ville d'Ottawa pendant des semaines, l'hiver dernier, lui avait notamment lancé que le camionneur moyen «a plus d'intégrité dans son petit doigt que vous n'en aviez dans tout votre cabinet libéral de scandales».
Durant les échanges, M. Charest avait rétorqué que le pays n'a pas besoin de «politique à l'américaine» avec de la division et de la polarisation.
M. Poilievre, dont l'approche est vue par des observateurs comme étant populiste, a vanté durant sa course les mérites des cryptomonnaies comme «un remède contre l'inflation», ce qui lui a valu d'être qualifié d'«irresponsable» par Jean Charest. L'ancien porte-parole conservateur en matière de finances a également accusé la Banque du Canada d'avoir laissé l'inflation grimper avec ses politiques et a annoncé son intention de remplacer le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, s'il devenait premier ministre.
Outre Jean Charest, les autres candidats défaits dans cette course sont la députée antiavortement Leslyn Lewis, le député Scott Aitchison et Roman Baber, un ancien député provincial ontarien qui a été expulsé du caucus par le premier ministre Doug Ford en raison de son opposition aux confinements sanitaires.
L'ancien maire de Brampton Patrick Brown a été disqualifié de la course au début juillet. Le parti l'accuse d'avoir violé la loi électorale. Plusieurs ex-stratèges ont dès lors estimé que le chemin de la victoire de Jean Charest s'est, à ce moment, rétréci considérablement.
La classe politique canadienne n'a pas hésité à réagir et féliciter l'élection du nouveau chef.
Félicitations, @PierrePoilievre, pour votre élection à titre de chef du Parti conservateur, ce soir. Nous, parlementaires, devons travailler tous ensemble afin d’obtenir des résultats pour les gens de tout le pays. Les Canadiens n’attendent – et ne méritent – rien de moins.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) September 11, 2022
Félicitations à Pierre Poilievre pour son accession au poste de chef du Parti conservateur.
— Jagmeet Singh (@theJagmeetSingh) September 11, 2022
Je sais que nous serons en désaccord sur beaucoup de choses, mais il est temps que les Canadiens aient des chefs qui disent la vérité et refusent la politique destructrice de la division.
Tout nous sépare - pétrole, déni climatique, passéisme social, populisme…- mais @PierrePoilievre est, je crois, sincère.
— Yves-F. Blanchet 🎗⚜️ (@yfblanchet) September 11, 2022
Lorsque nous serons d’accord, il y aura matière à réflexion. Et dans tous les cas, je félicite Pierre pour sa nomination.
Travaillons pour mieux et plus.
👍🏻⚜️
Rebecca et moi souhaitons, à vous et à votre famille, le meilleur comme chef à la tête de notre parti.
— Erin O'Toole (@erinotoole) September 11, 2022
Sur Twitter, le chef caquiste et premier ministre sortant du Québec François Legault a souhaité à M. Poilievre de «bonnes célébrations».
Il a ajouté vouloir discuter avec M. Poilievre «des enjeux qui touchent le Québec et le Canada».
Il y a trois jours, à Roberval, M. Legault avait affirmé n'avoir jamais parlé à Pierre Poilievre.
La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a également félicité M. Poilievre par le biais d'un gazouillis, dans lequel elle souligne aussi la participation de l'ex-premier ministre du Québec, Jean Charest.
Félicitations @PierrePoilievre, nouveau chef du @PCC_HQ et à tous les autres participants, notamment l’ancien PM du Qc, @JeanCharest_.
— Dominique Anglade (@DomAnglade) September 11, 2022
Comme cheffe #PLQ, je vais travailler avec tous les acteurs politiques afin de faire avancer le Québec et protéger nos champs de compétences.
«Comme cheffe du Parti libéral du Québec, je vais travailler avec tous les acteurs politiques afin de faire avancer le Québec et protéger nos champs de compétences», a ajouté Mme Anglade.
Aux yeux du chef du Parti québécois, la nomination de M. Poilievre va alimenter la réflexion chez de nombreux électeurs sur l'avenir du Québec, sans pour autant dire qu'elle aidera la cause souverainiste.
«Ça peut amener des Québécois à se demander qu'est-ce qui nous rattache au reste du Canada dans cette équation Trudeau-Poilievre.»
«Qu'est-ce qui nous rattache au reste du Canada dans cette obligation qu'on aurait peu importe le gouvernement d'envoyer des milliards de notre argent dans les sables bitumineux de l'Alberta? Je pense que ça va exacerber certaines réflexions», a déclaré Paul St-Pierre Plamondon.
Dans son discours de victoire, M. Poilievre s'est adressé directement aux Québécois en parlant de son attachement pour la langue française. Il a aussi du même souffle dit que «la nation québécoise tient tête au wokisme». Le chef péquiste a refusé de commenter à savoir s'il partageait l'opinion du nouveau chef conservateur.
«Le mot wokisme, ce n'est pas le mien, c'est le sien. Le problème avec ce mot-là, ça inclut tout et rien. [...] Qu'est-ce que ça veut dire exactement?», a réagi M. St-Pierre Plamondon, précisant qu'il existe «plein de fossés» entre le Québec et les autres provinces canadiennes, notamment sur les plans de la liberté d'expression, de la religion et de la citoyenneté.
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui s'est lui-même fait traiter de woke par François Legault, a dit constater, dimanche, que les membres du PCC avaient choisi «le candidat du trumpisme».
«Je trouve ça inquiétant», a-t-il déclaré.
À l'inverse, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a salué l'arrivée de M. Poilievre et sa grande ouverture au projet GNL-Québec.
Au nom du Parti conservateur du Québec, permettez-moi de féliciter le nouveau chef du Parti conservateur du Canada, monsieur Pierre Poilievre.
— Eric Duhaime (@E_Duhaime) September 11, 2022
Félicitations Pierre!
Il a également souligné que le nouveau chef conservateur risquait d'avoir «une oreille plus attentive que les libéraux et les néo-démocrates» au sujet du rapatriement des pouvoirs en immigration.