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«Alors j’invite à tous les chefs de parti de payer leurs taxes et impôts et ne pas essayer de se justifier pourquoi ils ne l’ont pas fait», a lancé Mme Anglade en répondant à une question sur les taxes impayées d'Éric Duhaime.
La cheffe libérale Dominique Anglade est plus «riche» que les dirigeants des autres partis représentés à l'Assemblée nationale.
Elle possède des actifs de 12 millions $, selon les données fournies par le Parti libéral du Québec (PCQ), tandis que les partis fournissaient aux médias les bilans financiers de leurs chefs respectifs, mardi, bien qu'il manquait le tableau des avoirs du chef conservateur Éric Duhaime.
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«Quand on aspire à gouverner le Québec, on doit respecter les règles en place. Payer ses taxes et impôts ne sont pas mal la base. Alors, j’invite à tous les chefs des partis de payer leurs taxes et impôts et ne pas essayer de se justifier pourquoi ils ne l’ont pas fait», a lancé Mme Anglade en répondant à une question sur les taxes impayées d'Éric Duhaime.
C'est devenu une pratique durant une campagne électorale de divulguer, dans un souci de transparence, les avoirs des chefs des formations politiques représentées à l'Assemblée nationale.
En 2014, Philippe Couillard a demandé aux chefs des partis de rendre public leur bilan financier afin de faire preuve de transparence, une garantie d’intégrité selon lui à l’époque.
Donc, il avait ouvert le bal en publiant la valeur de ses actifs, mais sa principale rivale à l’époque, Pauline Marois, avait refusé de le faire et disait qu'il s'agissait d'une tentative de diversion. Elle avait finalement rendu public son rapport d’impôt, mais sans plus. François Legault et Françoise David l’avaient fait sans hésiter.
À l’élection de 2018, les chefs des partis se sont prêtés à l’exercice à la demande du journaliste de Cogeco, Louis Lacroix. Depuis, c’est devenu une sorte de tradition et c'est pourquoi on parle actuellement de ces bilans financiers personnels. Ce n’est pas dans la loi électorale et il n'y a aucun lien avec l’obligation qu’ont les députés et les ministres de transmettre leur déclaration d’intérêt au commissaire à l’éthique, une fois par année.
Plus précisément, Mme Anglade et son conjoint possèdent des placements de 8,5 millions $, en obligations et actions diverses. Sa résidence principale vaut trois millions de dollars. Elle a aussi une maison de ville d'une valeur d'un million de dollars, actuellement louée, avec une hypothèque qui reste à payer. Elle détient une copropriété d'une valeur de 450 000 $ qui est actuellement louée et qui est encore hypothéquée.
La cheffe du parti a présenté ses actifs par «souci de transparence».
«Je cherche à devenir première ministre du Québec parce que je veux avoir un grand projet de société avec l’ensemble des Québécois et administrer les taxes et impôts de tout le monde. Donc, il est normal quelque part de devoir présenter ses actifs», a-t-elle expliqué en conférence de presse à Boucherville.
«J’ai été élevée par deux enseignants qui mont inculqué comme valeurs: l’importance de travailler fort, de payer ses taxes et ses impôts et également de faire ce que tu as envie de faire, d’être passionné par ce que tu fais. C'est ce que j‘ai fait dans ma carrière avant la politique. Je l’ai fait avec succès et j’en suis fière. En même temps c’est avec cette détermination, avec ces mêmes valeurs que je porte en moi en politique que j’aspire de travailler avec l’ensemble des Québécois et faire en sorte qu’on soit capable de porter le Québec plus loin», a ajouté Mme Anglade.
De son côté, le chef caquiste François Legault possède des actifs de plus de 9,5 millions $, mais une marge hypothécaire de près de 1,7 million $ au passif. L'essentiel des biens de M. Legault sont sa copropriété de 3,2 millions $ et son Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) de 6,35 millions $.
«Incroyable qu'une question comme ça soit posée. J'ai donné mes actifs, j'ai donné mes passifs, j'ai donné mes revenus. On peut tu avoir un peu de vie privée», a lancé le chef de la CAQ.
Les actifs nets du chef du Parti québécois (PQ), Paul Saint-Pierre Plamondon, totalisent 410 450 $, selon le portrait financier fourni par la formation politique et produit par une firme comptable. Mais additionnés ensemble, les avoirs du leader souverainiste représentent une valeur de 1,12 million $, avant les hypothèques, les dettes, etc.
Le candidat dans Camille-Laurin compte sur des revenus d'un peu plus de 143 000 $. Sa principale source de revenus est le salaire que lui verse le PQ pour ses fonctions de chef, soit 128 621 $.
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En ce qui concerne les actifs, M. St-Pierre Plamondon détient une résidence personnelle ainsi que deux propriétés locatives, en plus d'un terrain dans le Témiscamingue et de placements chez Desjardins et la FTQ. Il faut déduire de ce montant les soldes hypothécaires des trois propriétés, et des soldes d'une carte et d'une marge de crédit. Les passifs du chef péquiste s'élèvent à 714 500 $.
Les deux porte-parole de Québec solidaire ont dévoilé des actifs moins élevés que leurs adversaires politiques.
Gabriel Nadeau-Dubois possède une valeur nette de 104 285 $. Il est copropriétaire d'un duplex à Montréal. La part de sa valeur dans la propriété est de 297 000 $, mais elle est accompagnée d'une dette hypothécaire de 252 336 $. Il a des investissements de 18 991 $ dans un CELI et son régime de retraite de l'Assemblée nationale vaut 40 630 $.
À 59 ans, Manon Massé affiche une valeur nette de 394 865 $. Les actifs de la candidate, qui est locataire, sont composés en grande partie de régime de retraite et de placements. Elle détient également une roulotte d'occasion de 12 000 $.
La cheffe libérale, Dominique Anglade, et le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, auraient les moyens de payer plus d'impôts, plaide le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui leur demande d'expliquer leur opposition aux propositions fiscales de Québec solidaire.
«Que M. Duhaime, Mme Anglade et M. Legault soient millionnaires. Moi, ça ne me dérange pas. Ce n'est pas un problème en soi d'être millionnaire dans la vie», répond le candidat solidaire qui a salué «la transparence» des chefs.
Questionné sur le sujet, il n'a pas répondu directement à savoir si les chefs des autres partis s'opposaient à l'idée de taxer les millionnaires parce qu'ils en font partie. Il a cependant dit que les millionnaires, comme les trois chefs nommés plus haut, avaient les moyens de contribuer davantage au financement des services publics.
M. Nadeau-Dubois renvoie la balle dans leur camp. «Aujourd'hui, c'est à eux de répondre à la question. Est-ce qu'eux croient qu'ils pourraient contribuer davantage pour protéger l'environnement et réparer notre système de santé ?»
Avec les informations de Caroline Plante, Frédéric Lacroix-Couture, Stéphane Rolland de la Presse canadienne et de Simon Bourassa pour Noovo Info