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Le chef du Parti Québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a défendu sa décision de ne pas insister auprès des deux candidats qu'il a expulsés de sa formation, la veille, pour qu'ils se retirent complètement de la course.
Le chef du Parti Québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a défendu sa décision de ne pas insister auprès des deux candidats qu'il a expulsés de sa formation, la veille, pour qu'ils se retirent complètement de la course.
Vendredi, M. St-Pierre Plamondon a expulsé deux candidats pour des commentaires écrits ou partagés sur les femmes qui portent le voile et sur la religion musulmane. Les deux candidats bannis ont toutefois refusé de retirer leur candidature. Leurs noms demeureront inscrits sur le bulletin de vote.
«Ils m'ont demandé d'être jugés sur l'ensemble et non pas des publications de 2015, seulement, et j'ai accepté cette demande-là», répond-il lors d'une mêlée de presse à Trois-Rivières, samedi.
Pour le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, la décision démontre un manque de leadership. «Ce n'est pas une vraie décision, avait-il déclaré vendredi. Soit M. Plamondon les garde dans son équipe, dans ce cas-là, qu'il s'assume, soit il décide de les retirer de son équipe, mais dans ce cas-là qu'il ne ramasse pas leur vote. Il ne peut pas faire les deux en même temps.»
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«Je comprends que d'autres partis lancent de la boue, font des accusations en fin de course, rétorque M. St-Pierre Plamondon. J'ai pris ma décision et les gens jugeront si cette décision, elle est adéquate et raisonnable dans les circonstances.»
Le chef a défendu son style de gestion dans cette affaire. «Le leadership, c'est de prendre des décisions difficiles, mais dans le respect et l'écoute de tout le monde qui est impliqué en essayant de considérer tous les aspects et c'est la décision que j'ai prise.»
M. St-Pierre Plamondon promet que le PQ ne touchera pas aux subventions remises pour les votes obtenus par les deux candidats exclus. «Si jamais il n'y a pas de solutions pour redonner ces sommes-là au DGE (Directeur général des élections), je m'engage, tout simplement à les verser à des œuvres de charité.»
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Dans le cas où deux partis d'opposition obtiendraient une égalité de sièges, le chef demandera à l'Assemblée nationale de ne pas tenir compte des votes dans L'Assomption et Rousseau lorsque viendra le temps de déterminer l'ordre d'importance des oppositions, promet-il.
Dans une série de publications sur les médias sociaux faites en 2015 et 2016, le candidat péquiste dans Rousseau, Pierre Vanier, avait mis en doute l'intelligence des femmes qui portent le voile et accusé les musulmans de «tuer la démocratie». Sa conjointe, Catherine Provost, qui se présente dans L'Assomption, a également partagé des contenus similaires.
Les principales formations politiques sont dans le dernier droit de leur opération de séduction avant le scrutin de lundi.
Après un départ de Québec, la caravane péquiste s'est arrêtée à Trois-Rivières, Joliette et Montréal. Demain, l'équipe du chef troquera l'autobus pour l'avion afin de couvrir un plus grand territoire.
Dans son plaidoyer aux électeurs, M. St-Pierre Plamondon se présente comme le seul parti qui défendra le français devant un potentiel gouvernement Legault. «Est-ce qu'on veut une opposition officielle qui va inciter la CAQ à en faire moins en matière de français ou une opposition officielle qui va inciter la CAQ à en faire davantage? Sachant que la position de la CAQ, c'est de consentir au déclin du français.»
La journée se termine par un spectacle au Théâtre Paradoxe, à Montréal, où des artistes ont chanté en faveur de la souveraineté à près de 700 militants venus les entendre et qui ont scandé «On veut un pays!».
La soirée a commencé par une prestation d'Alexandre Belliard. Le quatuor Quartom a interprété a cappella Mon pays de Gilles Vigneault. L'actrice et chanteuse Isabelle Blais et son conjoint acteur et candidat dans Rosemont, Pierre-Luc Brillant, sont aussi montés sur la scène, suivis du chanteur Daniel Boucher.
Les anciens chefs du PQ Pauline Marois et Jean-François Lisée, ainsi que l'ex-chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, étaient présents dans la salle. Mme Marois a plaidé que le projet souverainiste était toujours d'actualité. «Les temps ont changé, mais les faits sont têtus. La nécessité est toujours la même.»
Lorsqu'il s'est adressé à la foule, M. St-Pierre Plamondon a demandé aux électeurs de juger son équipe et ses idées «au mérite.» Il a plaidé en faveur d'une défense renforcée de la langue française et prétend que sa formation est le seul rempart contre le déclin du français. «On ne peut pas accepter le déclin du français en disant: ''Continuons''», a-t-il dit en faisant référence au slogan de la Coalition avenir Québec (CAQ).
À ceux qui affirment que la souveraineté est une idée en déclin, le chef répond qu'il propose un projet d'avenir dans «l'espoir et la résignation». «Le destin du Québec est de devenir un pays, a-t-il dit. Nous méritons d'être un peuple normal qui rayonne. Nous méritons de décider par nous-même.»