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Ils ont martelé devant un comité parlementaire, mercredi, qu'il serait faux de prétendre que les grands épiciers sont responsables de la hausse des prix des aliments au Canada.
Les dirigeants des grands épiciers canadiens soutiennent que l'inflation des prix des aliments n'est pas causée par un gonflement des prix et que leurs marges bénéficiaires sur les produits alimentaires sont demeurées basses.
Les dirigeants de Loblaw, Metro et Empire, qui exploitent des bannières comme Provigo, Super C ou IGA, ont martelé devant un comité parlementaire, mercredi, qu'il serait faux de prétendre que les grands épiciers sont responsables de la hausse des prix des aliments au Canada.
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Ils ont plutôt rappelé que l'inflation dans le domaine agroalimentaire est un phénomène mondial.
«La vérité est que nous sommes à la fin d'une très longue chaîne d'approvisionnement alimentaire qui a des intrants économiques à chaque étape», a soutenu Michael Medline, président et chef de la direction d'Empire, devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire des Communes.
Les prix des aliments dans les épiceries ont augmenté de 11,4 % en janvier par rapport à il y a un an. C'est aussi près du double du taux d'inflation global, qui était de 5,9 % en janvier. Cette inflation a été particulièrement accablante pour les Canadiens à faible revenu.
Au même moment, il y a eu une augmentation des bénéfices des entreprises dans leur ensemble. Les trois entreprises ont affiché des profits plus élevés au premier semestre de 2022 par rapport à leur performance moyenne au cours des cinq dernières années, selon un rapport publié l'automne dernier par le laboratoire d'analyse agroalimentaire de l'Université Dalhousie.
Le bénéfice brut de Loblaw au premier semestre de 2022 a battu ses meilleurs résultats précédents de 180 millions $, ce qui équivaut à environ un million de dollars supplémentaires par jour, selon la recherche.
Le président du conseil et président de Loblaw, Galen Weston, a affirmé que les prix des aliments avaient augmenté 25 fois plus vite que les marges bénéficiaires sur les produits alimentaires.
Il a aussi soutenu que Loblaw avait gagné plus d'argent grâce aux services financiers, aux vêtements et aux ventes en pharmacies.
«L'idée que les épiciers sont à l'origine de l'inflation alimentaire est non seulement fausse, c'est impossible», a-t-il déclaré.
Après la réunion, M. Weston a dit aux journalistes qu'il reconnaissait que le problème de l'inflation alimentaire était «un défi très difficile».
«J'espère que notre opportunité de parler et de répondre aux questions aujourd'hui a été utile non seulement pour satisfaire le comité, mais aussi grâce à l'exposition médiatique, pour aider à rétablir la confiance du public», a-t-il ajouté.
Les néo-démocrates avaient insisté pour se réunir afin de tenir les PDG responsables de ce qu'ils appellent la «cupidité» des grandes chaînes.
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a inondé ses réseaux sociaux de messages annonçant son interrogatoire de M. Weston. Il a déclaré aux journalistes, plus tôt mercredi, que plus de 2000 personnes avaient soumis au NPD des questions à poser aux grands épiciers.
M. Singh, remplaçant le porte-parole du parti en matière d'agriculture, a adressé ses questions à M. Weston.
«Elles vous regardent et elles vous voient faire des bénéfices records. Comment pouvez-vous justifier cela alors que les familles ont du mal à mettre de la nourriture sur la table pour leurs enfants?», a imploré le chef du NPD.
«Nous sentons et comprenons que 95 % des Canadiens sont préoccupés par les prix des aliments. Mais les profits des chaînes d'épicerie ne sont pas la raison de l'inflation des aliments», a répondu M. Weston.
Ce dernier a aussi indiqué qu'«une rentabilité raisonnable est un élément important de l'exploitation d'une entreprise prospère».
Il a ajouté que l'entreprise réinvestit ces profits dans l'ouverture de nouveaux magasins et l'embauche de plus d'employés, affirmant que l'argent ne lui revient pas, mais bénéficie à l'ensemble du pays.
Les dirigeants ont aussi été questionnés sur leur ouverture à partager des états financiers détaillés avec le Bureau de la concurrence, qui étudie si un manque de compétitivité dans l'industrie de l'alimentation peut contribuer à des prix plus élevés.
Ils ont tous dit qu'ils le faisaient et ont indiqué qu'ils appuyaient un nouveau code de conduite pour les épiceries.
Le Bureau de la concurrence devrait remettre à la suite de son analyse un rapport et des recommandations au gouvernement fédéral en juin.
En conférence de presse mercredi après-midi à Mississauga, en Ontario, la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré que les PDG devaient expliquer en toute transparence pourquoi les prix avaient considérablement augmenté dans leurs supermarchés.
Les PDG «ont assurément le devoir envers nous tous d'être transparents sur les raisons pour lesquelles ces prix sont si élevés, a soutenu Mme Freeland. Et j'espère qu'ils vont nous dire que les prix vont commencer à baisser.»
M. Medline a mentionné que jusqu'à présent en 2023, le volume des demandes d'augmentation des coûts des fournisseurs était similaire à celui de l'année dernière. Il a précisé qu'il y a une «légère indication» que ces demandes ralentiront en avril.
Le président et chef de la direction d'Empire a rapidement affirmé qu'il n'allait pas «jeter nos partenaires fournisseurs sous l'autobus».
«Ils font également de leur mieux dans des moments exceptionnels. Ils sont fortement touchés par la hausse des coûts, qu'ils sont malheureusement obligés de répercuter sur les détaillants», a-t-il déclaré.
Lui et le dirigeant de Metro, Eric La Flèche, ont tous deux demandé pourquoi les députés n'avaient pas convoqué les grands détaillants américains qui font des affaires au Canada.
Le comité a approuvé à l'unanimité une motion du député libéral Ryan Turnbull pour inviter Horacio Barbeito, président et chef de la direction de Walmart Canada, et Pierre Riel, qui est à la tête de Costco Wholesale Canada.
«Ce sont des acteurs importants de notre système alimentaire et ils vendent des aliments au détail et les vendent au public canadien. Et nous voulons avoir une vue d'ensemble», a fait valoir M. Turnbull après l'audience.