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Depuis janvier, près de 400 contraventions pour infractions liées à des véhicules circulant sans permis ont été émises, selon Aéroports de Montréal (ADM).
L’aéroport de Montréal a un problème de taxi illégal, selon son autorité réglementaire, qui appelle à une répression.
Depuis janvier, près de 400 contraventions pour infractions liées à des véhicules circulant sans permis ont été émises, selon Aéroports de Montréal (ADM).
«Parfois, nous voyons des taxis avec de faux autocollants Uber sur leurs voitures, ou même nous avons vu des voitures avec de faux dômes de taxi», a déclaré la porte-parole de l’autorité aéroportuaire, Anne-Sophie Hamel.
D’autres incidents concernent des taxis légitimes qui n’ont pas de permis d’exploitation à l’aéroport, précise Mme Hamel, ou des imposteurs.
Les prix gonflés, la sollicitation agressive et même les menaces constituent certaines des préoccupations.
«Ce que nous voyons et ce que nous entendons de la part des passagers, c’est qu’ils se présentent à eux et qu’ils prennent leurs bagages sans même le demander», a raconté Mme Hamel.
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Ces chauffeurs ont tendance à cibler les arrivées internationales, où les voyageurs peuvent être moins familiers avec l’aéroport et les protocoles de taxi locaux, souligne-t-elle.
«Une fois qu’ils étaient sur l'autoroute métropolitaine, le chauffeur leur dit qu’ils doivent payer 150 $ immédiatement, sinon ils seront abandonnés sur l’autoroute», explique Mme Hamel.
«C’est très, très inquiétant pour nous.»
Les taxis illégaux ne sont pas un problème aussi grave dans les trois autres plus grands aéroports du Canada — Toronto, Vancouver et Calgary — ont-ils indiqué par courriel. La police régionale de Peel, qui patrouille l’aéroport Pearson de Toronto, a dit avoir reçu quatre appels au cours des trois premiers mois de l’année concernant des «scoopers» — des chauffeurs de taxi ou des chauffeurs qui cherchent à prendre des passagers à l’aéroport.
Le problème au Québec découle des changements juridiques en 2019. La loi intégrait des services de transport, comme Uber dans le cadre réglementaire de la province tout en abolissant son coûteux système de permis de taxi et en levant l’interdiction de solliciter des clients.
La loi est entrée en vigueur en octobre 2020, mais les conséquences ne sont apparues que récemment, alors que l’industrie du voyage a commencé à reprendre de la vigueur après la levée des restrictions liées à la pandémie de COVID-19.
Le problème persiste en partie en raison des pouvoirs de l’administration aéroportuaire et d’une divergence d'opinions sur les taxis qui sont considérés comme illégaux en vertu des nouvelles règles, a dit Mme Hamel.
Dans les cas où des chauffeurs de taxi non autorisés sont soupçonnés, les règles restreignent les moyens de dissuasion d’ADM à la délivrance de contraventions pour des incidents comme le stationnement illégal ou les voitures sans surveillance.
«Comme il y a eu un changement dans la réglementation, il n’est pas interdit de faire de la sollicitation, alors notre équipe de patrouille de sécurité ne peut pas intervenir. Le seul qui peut intervenir à l’heure actuelle est Contrôle routier Québec, qui est une subdivision de la SAAQ», la société d’État de la province responsable des permis de conduire, a déclaré Mme. Hamel.
«Et il n’y a pas grand-chose qu’ils puissent faire puisqu'ils doivent être témoins de la transaction », a-t-elle dit. «Ils ne sont pas présents à l’aéroport 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, mais l’aéroport est un endroit 24 heures sur 7... avec 500 000 déplacements en taxi par année.»
Contrôle routier Québec (CRQ) a répliqué à cette explication en disant qu’il n’a pas besoin de voir l’argent changer de mains avant d’intervenir.
«Nous pouvons intervenir lorsqu’une personne offre un service sans avoir les autorisations requises », a déclaré le porte-parole du CRQ, Gino Desrosiers, dans un courriel.
Cependant, le CRQ considère qu’un taxi autorisé ou un chauffeur Uber est légal et peut prendre des clients à l’aéroport, qu’ils aient un permis d’aéroport ou qu’ils "sollicitent" des passagers à l’intérieur de l’aérogare.
«Selon nos discussions avec les représentants d’ADM, la sollicitation insistante de certains chauffeurs — jugée illégale par ADM, mais pas nécessairement par CRQ — est le principal élément à aborder», a indiqué M. Desrosiers.
Autrement dit, les Montréalais autorisés comme chauffeurs de taxi ou de covoiturage, mais sans permis de l’administration aéroportuaire, ne contreviendront pas aux règles, aux yeux de Contrôle routier Québec, malgré les préoccupations d’ADM.
L’administration aéroportuaire a demandé à la province de sévir contre ce qu’elle considère comme des taxis illégaux.
Dans un gazouillis du 23 mars, la ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, a déclaré que la situation à l’aéroport de Montréal était «préoccupante».
Pour obtenir un permis d’exploitation à l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, les demandeurs doivent satisfaire à divers critères, y compris avoir de l'espace suffisant dans le coffre pour les bagages, procéder à des vérifications mécaniques et une vérification des antécédents criminels.
«Vous pouvez comprendre un passager qui arrive d'un vol de 10 heures, qui est fatigué, et que quelqu’un qui lui dit : « Oh, je peux vous ramener chez vous pour 25 dollars», cela peut être une offre intéressante, mais la sécurité n’est pas là», prévient la porte-parole d'ADM.
Pour l’instant, Mme Hamel conseille aux voyageurs de se rendre à l’aire désignée pour les taxis au niveau des arrivées ou, s’ils utilisent un service de raccompagnement comme Uber, de s’assurer qu’ils se rendent à l’aire désignée au niveau des départs et de monter dans la voiture sélectionnée par l’application.