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Tous, sauf deux, ont déclaré qu’ils soutiendraient Trump en tant que candidat, même s’il se retrouvait condamné comme criminel.
Les candidats républicains qui aspirent à représenter le parti lors de l'élection présidentielle de 2024 aux États-Unis se sont affrontés - parfois amèrement - dans un premier débat télévisé avant l'investiture.
Ceux qui se présentent comme l'alternative à Donald Trump ont parlé du droit à l’avortement, du soutien des États-Unis à l’Ukraine et de l’avenir du parti.
Malgré l'absence de Donald Trump de ce débat à Milwaukee, ils se sont pratiquement tous alignés derrière l'ancien président américain, disant qu’ils appuieraient M. Trump s’il remporte l'investiture républicaine en vue de la prochaine élection présidentielle, même si ce dernier fait face à une série d’accusations criminelles.
C’était un rappel du pouvoir que Trump continue d’exercer au sein du parti, malgré ses démêlés avec la justice.
Le débat a eu lieu au Fiserv Forum au centre-ville de Milwaukee, l’aréna où se trouve l’équipe de basketball des Bucks de Milwaukee. La ville sera également le site de la convention républicaine de l’été prochain.
Étaient également sur scène le gouverneur de la Caroline du Sud, Tim Scott, l'ancien gouverneur de l'Arkansas, Asa Hutchinson, et le gouverneur de l'État du Dakota du Nord, Doug Burgum, qui a été hospitalisé après s’être blessé au tendon d’Achille, mais a néanmoins choisi de participer.
Avec moins de cinq mois avant que les caucus de l’Iowa ne lancent le processus menant à l'investiture républicaine, le débat a été un moment critique pour les candidats qui tentaient d’émerger comme l’alternative à Donald Trump dans la course.
Pour le gouverneur de la Floride Ron DeSantis, qui a annoncé sa campagne en grande pompe en mai dernier, ce fut l’occasion de prouver qu’il mérite de conserver sa deuxième place.
Toutefois, M. DeSantis a parfois été éclipsé par des candidats dont les sondages ont été moins favorables, comme l’ancien vice-président Mike Pence, l'ancien gouverneur du New Jersey, Chris Christie et l’entrepreneur du domaine des technologies Vivek Ramaswamy.
Ces derniers ont essayé d’utiliser l’événement, organisé par Fox News, pour se présenter à des millions de téléspectateurs et créer un momentum alors que la campagne entrera dans sa prochaine phase, plus critique.
Les candidats se sont embrouillés à plusieurs reprises - souvent en discutant avec les modérateurs Bret Baier et Martha MacCallum, qui ont essayé de garder le contrôle. Tous, sauf deux, ont déclaré qu’ils soutiendraient Trump en tant que candidat, même s’il se retrouvait condamné comme criminel.
La question s’est posée près d’une heure après le début du débat. Les modérateurs ont même semblé s’excuser d’avoir soulevé la question d’un candidat potentiellement incarcéré, disant qu’ils passeraient juste un «bref moment» à discuter de ce qu’ils ont appelé « l’éléphant pas dans la salle», suscitant des huées de l’auditoire.
«Quelqu’un doit cesser de normaliser l’inconduite», a déclaré M. Christie, qui est devenu l’un des critiques les plus sévères de l'ex-président Trump et l’un des deux seuls candidats qui n’ont pas levé la main lorsqu’on leur a demandé s’ils allaient le soutenir dans la prochaine course à la Maison-Blanche. Il fut rapidement hué.
M. DeSantis, qui est loin derrière M. Trump, a déclaré que M. Pence « a fait son devoir » le 6 janvier 2021, lorsqu’il a refusé de suivre le plan anticonstitutionnel de Donald Trump pour annuler le vote, mais a néanmoins pressé les hôtes de passer à autre chose.
«Cette élection ne concerne pas le 6 janvier 2021, mais le 20 janvier 2025, lorsque le prochain président entrera en fonction», a-t-il dit.
Donald Trump, qui avait longtemps dit qu’il pensait qu’il serait stupide de participer, compte tenu de son avance dominante dans la course, a donné suite à sa menace de sauter l’événement Fox dans un coup à la chaîne, qui l’avait courtisé en privé et publiquement pour apparaître. Au lieu de cela, il a préenregistré une entrevue avec l’ancien animateur de Fox, Tucker Carlson, qui a été diffusée sur la plateforme X, anciennement connue sous le nom de Twitter juste avant le début du débat.
«Est-ce que je reste assis là pendant une heure ou deux, peu importe ce que ce sera, et que je me fais harceler par des gens qui ne devraient même pas se présenter à la présidence? Devrais-je le faire dans un réseau qui n’est pas particulièrement amical avec moi?» a déclaré Trump dans l’interview.
L’émission s’est déroulée sans Donald Trump et a démontré de vives divisions au sein du Parti républicain sur des questions, comme la guerre entre la Russie et l’Ukraine après l’invasion de la Russie il y a près de 18 mois. DeSantis et Ramaswamy se sont opposés à un financement accru à l’Ukraine, arguant que l’argent devrait être dépensé pour sécuriser la frontière américaine contre la drogue et le trafic d’êtres humains.
«En tant que président des États-Unis, votre première obligation est de défendre notre pays et son peuple », a déclaré M. DeSantis.
M. Ramaswamy a comparé le soutien à l’Ukraine aux malheureuses interventions militaires des États-Unis en Irak et au Vietnam.
«En réalité, l’Ukraine n’est pas une priorité pour les États-Unis d’Amérique», a-t-il dit.
Chris Christie, l'ancienne ambassadrice de l’ONU, Nikki Haley, et Mike Pence ont qualifié le soutien à l’Ukraine d’obligation morale, avertissant que le président russe Vladimir Poutine poursuivra son agression s’il réussit en Ukraine, menaçant potentiellement ses alliés américains.
«Quiconque pense que nous ne pouvons pas résoudre les problèmes ici aux États-Unis et être le leader du monde libre a une petite vue de la plus grande nation sur terre», a affirmé M. Pence.
Les candidats se sont également empêtrés sur l’avortement, soulignant les contestations du parti sur la question après que la Cour suprême a infirmé Roe c. Wade l’année dernière. Tous les candidats s'identifient comme étant «pro-vie», mais ils n’étaient pas d’accord sur le moment où les restrictions devraient entrer en vigueur après que la cour a mis fin au droit constitutionnel à l’avortement, ce qui a entraîné une vague de restrictions dans les États dirigés par les républicains.
M. DeSantis a de nouveau refusé de dire s’il soutenait une interdiction fédérale.
«Je vais me tenir du côté de la vie. Écoutez, je comprends que le Wisconsin va le faire différemment du Texas. Je comprends que l’Iowa et le New Hampshire seront différents, mais je soutiendrai la cause de la vie en tant que gouverneur et président », a-t-il déclaré.
Mme Haley a de nouveau plaidé en faveur d’un consensus, affirmant que l’adoption d’une interdiction fédérale serait hautement improbable sans plus de républicains au Congrès.
«Le consensus est le contraire du leadership», a réfuté Mike Pence, qui a fait de son opposition au droit à l’avortement un principe central de sa campagne. M. Pence soutient une interdiction fédérale de l’avortement à six semaines, avant même que de nombreuses femmes ne sachent qu’elles sont enceintes, et a appelé sur le terrain à soutenir une interdiction nationale de 15 semaines au minimum.
Alors que M. DeSantis s’attendait à être la cible principale en tant que favori sur la scène, les candidats ont concentré leurs attaques précoces sur M. Ramaswamy, qui monte dans les sondages.
«Ce n’est pas le moment de suivre une formation en cours d’emploi. Nous n’avons pas besoin de faire venir un débutant. Nous n’avons pas besoin de faire venir des gens sans expérience», a lancé M. Pence, en essayant de se positionner comme étant le plus expérimenté sur la scène.
M. Christie s'est aussi moqué de M. Ramaswamy.
«J’en ai assez ce soir d’un gars qui ressemble au ChatGPT qui se tient ici », a-t-il dit, le traitant d’«amateur».
Mme Haley, la seule femme sur scène, a essayé de s’élever au-dessus de la mêlée.
«Je pense que c’est exactement la raison pour laquelle Margaret Thatcher a dit : « Si vous voulez que quelque chose soit dit, demandez à un homme. Si vous voulez que quelque chose soit fait, demandez à une femme.»