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Une organisation rachète plus de trente URL créées par l’écriture inclusive pour mettre en lumière les femmes en tech.
Mise en situation: vous cherchez à embaucher quelqu’un de polyvalent pour votre entreprise. Vous publiez une offre d’emploi sur les réseaux sociaux et, par souci d’inclusion, vous écrivez «polyvalent.es». Résultat: le mot est souligné en bleu et redirige vers un lien… qui ne mène nulle part.
Ce phénomène, causé par l’utilisation du point en écriture inclusive, a inspiré une organisation québécoise à acheter une trentaine de ces URL perdues et à les transformer en une plateforme, nommée HTM-ELLES. Celle-ci met en lumière des femmes québécoises qui brillent en technologie, comme l’ingénieure spatiale Farah Alibay.
En écriture épicène, on encourage l’utilisation du point plutôt que la parenthèse par souci d’inclusivité. Pour plusieurs, la parenthèse laisse entendre que les autres genres représentés ne sont pas aussi importants que le masculin.
Concertation Montréal et son initiative Techno au féminin+ ont récupéré ces liens pour en faire une vitrine de modèles féminins en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM).
«Par défaut, la langue française utilise le masculin quand on veut généraliser. Et quand vous cliquez sur ces URL-là, bien, si vous êtes chanceux, ça va vous amener vers la fameuse page 404: page d’erreur», explique Kadidia Haïdara, agente de développement chez Concertation Montréal.
«On a décidé de se servir de ce bogue-là et de le transformer en un vecteur d’inclusion», ajoute-t-elle.
Dans un secteur où moins de 25 % des emplois sont occupés par des femmes et où seulement 22 % des jeunes filles citent la technologie comme leur matière préférée, cette initiative vise à changer la donne.
«On travaille pour valoriser les femmes qui sont là et amener d’autres femmes à aller dans ce domaine-là et leur montrer qu’elles peuvent aussi se valoriser,» mentionne l’agente en développement chez Concertation Montréal. «Parce que c’est un métier d’avenir. Il faut qu’elles prennent part à toute cette transformation qui est en marche.»
Ainsi, taper «entreprenant.es», «minutieux.se» ou «inspirant.es» dans la barre de recherche ne mène plus à une impasse numérique, mais à une série de profils de chercheuses, ingénieures et expertes en cybersécurité d’ici.
Un moyen concret de montrer aux jeunes filles que ces carrières sont faites pour elles aussi - ce n’est pas qu’une affaire de gars. Et ce n’est qu’un début: d’autres URL devraient s’ajouter à la liste prochainement, d’après Kadidia Haïdara.