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Le tout nouveau chef de Parti conservateur, Pierre Poilièvre, fera face à un premier défi politique.
Le tout nouveau chef de Parti conservateur, Pierre Poilièvre, fera face à un premier défi politique à l'occasion d'une élection partielle dans la circonscription Mississauga-Lakeshore dans la région du Grand Toronto.
Il y a à peine trois mois, M. Poilievre avait convaincu les militants conservateurs qu'il était le battant populiste désiré en vue des prochaines élections fédérales. Il avait alors remporté haut la main la course à la direction de son parti.
Toutefois, M. Poilievre aspire-t-il tant que cela à la victoire à l'occasion du scrutin de lundi ?
Bien qu'ils clament à tout vent que le moment est venu de changer les choses à Ottawa, les conservateurs fédéraux se sont empressés d'atténuer les attentes à l'égard de cette élection.
Ils prévoient une faible participation électorale puisque le scrutin se déroulera à deux semaines de Noël. Ils signalent aussi que M. Poilievre a plutôt été occupé à trouver du personnel pour le parti et son bureau à la Colline du Parlement.
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Les libéraux ont enlevé la circonscription de Mississauga-Lakeshore lors des trois dernières élections générales. En 2021, leur majorité était de moins de 4000 voix. Mais le comté a quelques racines bleues puisque la candidate conservatrice Stella Ambler l'avait emporté en 2011 en récoltant 46,48% des suffrages.
Et ce coup-ci, les conservateurs auront un adversaire libéral redoutable: l'ancien ministre des Finances de l'Ontario, Charles Sousa, qui représentait une circonscription de Mississauga pour les libéraux provinciaux jusqu'à sa défaite en 2018. C'est un policier local beaucoup moins prestigieux, Ron Chhinzer, qui portera la bannière conservatrice.
Même M. Poilievre a choisi de faire profil bas. Une analyse de ses réseaux sociaux vendredi n'a trouvé aucune mention de l'élection partielle ni aucune preuve de sa présence dans la circonscription, bien que certains députés se soient rendus.
Ayant obtenu un plus grand soutien que les deux chefs précédents, Pierre Poilievre peut aussi miser sur un caucus beaucoup plus unifié, malgré le départ du député québécois Alain Reyes.
Depuis son arrivée à la tête du parti, le nouveau chef a évité de diffuser son message de manière conventionnelle, ne parlant que rarement avec les médias nationaux.
M. Poilièvre mise plutôt sur les réseaux sociaux et les médias locaux. Il a choisi d'accorder des entrevues à des stations de radio locales ou à des médias desservant des communautés ethniques et racisées des régions de Toronto et de Vancouver. Les conservateurs savent qu'il leur faut courtiser ces groupes démographiques s'ils veulent former le prochain gouvernement.
Philippe Fournier, de 338Canada, ne semble pas convaincu par l'approche de M. Poilièvre. Selon lui, le nouveau chef conservateur semble vouloir «prêcher aux convaincus».
«S'ils veulent gagner, les conservateurs ne doivent pas se contenter de devancer les libéraux de deux ou trois points de pourcentage dans le vote populaire. Il faut qu'ils les devancent de deux ou trois points dans les banlieues et les grandes villes canadiennes. Jusqu'à présent, rien n'indique que ce soit le cas.»
Ginny Roth, l'ancienne directrice des communications de l'organisation de M. Poilievre, défend la stratégie en affirmation que celui-ci n'est pas «dogmatique» au sujet des gens auxquels il s'adresse.
Le choix de sujets mis en évidence par M. Poilievre n'a pas fait l'unanimité.
Son sujet de prédilection a été l'inflation, un sujet populaire auprès de tous les partis d'opposition alors que le pays connaît une hausse importante du coût de la vie au moment où les inquiétudes économiques s'exacerbent.
M. Poilievre s'est également prononcé contre la criminalité et s'est vivement opposé au projet de loi libéral sur les armes à feu visant à interdire de façon permanente certains types d'armes.
En novembre, M. Poilievre a élargi son message pour déclarer que «tout semble brisé», en diffusant une vidéo de cinq minutes filmée devant un campement de sans-abri à Vancouver. Dans l'annonce, le chef conservateur a affirmé que la politique consistant à fournir aux toxicomanes un approvisionnement sûr en opioïdes est une «expérience ratée».
Sa position controversée a été rapidement condamnée par des experts en politique sur les drogues et des députés libéraux, qui ont déclaré qu'elle n'était pas scientifique et même dangereuse au milieu de la crise actuelle des surdoses au Canada.
D'autre part, le chef conservateur a maintenu son soutien aux manifestants du «convoi de la liberté» qui ont organisé une manifestation d'une semaine au centre-ville d'Ottawa l'hiver dernier pour s'opposer aux restrictions de la COVID-19, bloquant les rues autour de la colline du Parlement avec leurs camions.