Début du contenu principal.
«Vous avez des millions de gallons d'eau qui se déversent depuis le nord.»
Le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, a promis aux Californiens «plus d'eau que vous n'en avez jamais vu», notamment en exploitant les ressources d'une rivière canadienne.
«Vous avez des millions de gallons d'eau qui se déversent depuis le nord, avec les couches de neige et le Canada, et tout cela se déverse et ils ont essentiellement un très grand robinet», a dit M. Trump vendredi.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
M. Trump tenait une conférence de presse dans un club de golf qu'il possède près de Los Angeles.
«Vous tournez le robinet et il faut un jour pour le faire tourner, et il est énorme, aussi grand que le mur de ce bâtiment juste derrière vous. Vous tournez le robinet, et toute cette eau s'en va sans but dans l'océean Pacifique, et si vous retournez le robinet, toute cette eau viendrait ici, à Los Angeles», a-t-il ajouté.
Tricia Stadnyk, professeure d'ingénierie environnementale à l'Université de Calgary, qui a mené des recherches sur l'approvisionnement en eau du continent et qui est également titulaire d'une chaire de recherche canadienne en modélisation hydrologique, estime que ce n'est pas si simple.
«Pour moi, il s'agit d'une opinion non informée. C'est quelqu'un qui ne comprend pas bien comment fonctionne l'eau et qui ne comprend pas les subtilités de la répartition de l'eau non seulement entre deux pays, mais aussi pour l'environnement», a-t-elle mentionné.
Selon Mme Stadnyk, M. Trump parle du fleuve Columbia, qui tire son eau du lac Columbia, situé au sud d'Invermere, en Colombie-Britannique.
Le fleuve se jette ensuite dans l'Oregon avant de se jeter dans l'océan Pacifique.
«Il fournit de l'eau aux deux pays depuis la Colombie-Britannique, à partir de notre glacier à dôme de neige ou glacier Athabasca, jusqu'aux États-Unis», a-t-elle précisé.
Mme Stadnyk explique qu'à l'heure actuelle, l'eau du fleuve Columbia n'arrive pas jusqu'en Californie, et que cela n'est pas aussi facile que le prétend M. Trump. «Les États-Unis ne peuvent pas dicter seuls la quantité d'eau qui va aux États-Unis et celle qui reste au Canada», a-t-elle dit.
«Il n'y a pas beaucoup d'eau dans un système qui ne demande qu'à être utilisée. Dans presque tous nos systèmes, l'allocation est excessive, compte tenu de l'augmentation de la population, de la demande et de l'utilisation de nos réserves d'eau, tant au Canada qu'aux États-Unis», a-t-elle ajouté.
Selon Mme Stadnyk, cette situation aurait des répercussions durables sur l'écosystème et qu'un tel projet coûterait des centaines de milliards de dollars.
«Nous ne pouvons pas nous contenter de prendre de l'eau, de la détourner et de l'envoyer ailleurs. En outre, chaque fois qu'on nous demande de le faire, c'est le signe que nous vivons au-dessus de nos moyens», a-t-elle affirmé.
Mme Stadnyk est restée perplexe lorsque M. Trump a parlé d'un «robinet géant». Elle pense qu'il faisait référence aux sources du fleuve Columbia, qui sont alimentées par un dôme de neige.
«Ce dôme de neige est le seul au monde à se déverser dans trois océans», a-t-elle soutenu.
Lisa Young, professeure de sciences politiques à l'Université de Calgary, estime qu'il est surprenant que M. Trump fasse campagne dans cet État traditionnellement démocratique.
«Nous avons certainement vu le président Trump, sur une variété de questions, dire au public des choses qu'il veut entendre et lui présenter un grand degré de certitude qui n'est pas nécessairement fondé sur des faits, et ce clip ressemblait certainement à un autre exemple de cela», a-t-elle dit.
CTV News a contacté l'équipe de presse de M. Trump pour obtenir des éclaircissements sur ses affirmations, mais n'a pas reçu de réponse avant l'heure de tombée.