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Justice

Meurtre d'Amir Benayad: l'accusé condamné à six ans et demi de prison

Il devra purger sa sentence dans un pénitencier pour adultes, en plus d'être interdit de posséder une arme à feu.

Le 13 janvier 2022, Amir Benayad se rend avec plusieurs de ses amis dans une ruelle du Plateau-Mont-Royal pour régler un conflit avec un autre groupe d’adolescents. Le conflit dégénère et Philippe Orbegoso Picard tire quatre coups de feu avec son arme de poing.

Une des balles atteint le thorax d’Amir, qui rend l’âme quelques heures plus tard à l’hôpital.

Les deux jeunes ne se connaissaient pas.

Philippe a fui au Pérou avec son père peu de temps après le meurtre, mais est revenu 11 mois plus tard se livrer aux enquêteurs du Service de la Ville de Montréal (SPVM), après avoir été informé qu’il était visé par un mandat d’arrestation.

Accusé au départ de meurtre au deuxième degré, Philippe Orbegoso Picard a plaidé coupable dernièrement à un chef d’homicide involontaire. Vendredi, soit un peu plus de deux ans après les faits, et même s’il était mineur lors des événements, il a reçu condamnation d’adulte: six ans et demi de pénitencier.

C’est que la poursuite demandait.

«C’est une sentence qui, pour nous, est juste», a déclaré Me Louis-David Bénard aux médias rencontrés vendredi au palais de justice de Montréal. «C’est une peine aux adultes qui envoie également un message.»

«Quand on utilise des armes à feu, quand on se promène avec des armes à feu, même quand on est un jeune mineur, il y a des conséquences à nos gestes.» 
- Me Louis-David Bénard, procureur

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La juge a mentionné les conséquences dramatiques du meurtre pour la famille Benayad et ses proches qui vivent toujours une douleur incommensurable.

«On a fait tout ce qu’on a pu pour accompagner au maximum la famille de la victime», a assuré Me Bénard. «Le deuil sera complexe. Tragiquement, humainement, c’est extrêmement difficile à faire comme deuil, perdre un jeune enfant dans des circonstances aussi tragiques, aussi dramatiques.»

Philippe Orbegoso Picard était, au moment du crime, un jeune vendeur de stupéfiants qui portait en permanence une arme à feu chargée pour se protéger. Il se croyait invincible, supérieur, et manquait d’empathie, selon des rapports d’experts.

Depuis les deux dernières années, où il devait rester 24 heures sur 24 heures chez ses parents avec plusieurs conditions très strictes, Philippe Orbegoso Picard a repris sa vie en main, coupé les ponts avec le milieu interlope et complété une formation académique. Il a su prouver sa volonté de réhabilitation, a affirmé la juge.

«On peut penser que la sentence est un peu clémente, mais je crois qu’elle est très juste, en même temps vu les remords et le parcours de mon client ces deux dernières années depuis son arrestation», a commenté Me James Dawson, avocat de la défense.

Qu’à cela ne tienne, pour la poursuite, il fallait envoyer un message clair aux jeunes contrevenants.

Philippe Orbegoso Picard sera évalué par les services correctionnels pour déterminer dans quel pénitencier il purgera sa peine. En soustrayant la détention préventive, il lui reste 54 mois à purger derrière les barreaux.