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La planète rouge avait peut-être un environnement capable d’abriter un monde souterrain grouillant d’organismes microscopiques, ont rapporté lundi des scientifiques français.
La planète Mars avait peut-être un environnement capable d’abriter un monde souterrain grouillant d’organismes microscopiques, rapportent des scientifiques français.
Mais si elles existaient, ces formes de vie simples auraient si profondément modifié l’atmosphère qu’elles auraient déclenché une période glaciaire martienne et se seraient éteintes, ont conclu les chercheurs.
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La vie - même la vie simple comme les microbes - «pourrait en fait souvent causer sa propre mort», a expliqué l’auteur principal de l’étude, Boris Sauterey, maintenant chercheur post-doctoral à l’Université de la Sorbonne.
Les résultats «sont un peu sombres, mais je pense qu’ils sont aussi très stimulants», a-t-il déclaré dans un courriel. «Ils nous mettent au défi de repenser la manière dont une biosphère et sa planète interagissent.»
Dans une étude publiée dans la revue Nature Astronomy, Sauterey et son équipe ont mentionné avoir utilisé des modèles de climat et de terrain pour évaluer l’habitabilité de la croûte martienne il y a environ 4 milliards d’années, lorsque la planète rouge était censée être au ras de l’eau et beaucoup plus hospitalière qu’aujourd’hui.
Ils supposent que des microbes «gobeurs d’hydrogène» et producteurs de méthane auraient prospéré juste sous la surface à l’époque, avec plusieurs pouces (quelques dizaines de centimètres) de saleté, plus que suffisants pour les protéger contre les rayons solaires agressifs. Selon Sauterey, n’importe quel endroit libre de glace sur Mars aurait pu fourmiller de ces organismes, tout comme ils l’ont fait sur la Terre primitive.
A calculation based on a state-of-the-art climatic-ecological model shows a high likelihood of a biosphere of methanogens on the surface/subsurface of early Mars. Methane production might have even contributed to Mars' global cooling. @BorisSauterey et al: https://t.co/LlrYbYBbED pic.twitter.com/JhWxpjHr2q
— Nature Astronomy (@NatureAstronomy) October 10, 2022
Cependant, le climat chaud et humide du début de Mars aurait été compromis par une telle quantité d’hydrogène aspiré de l’atmosphère mince et riche en dioxyde de carbone, a soutenu M. Sauterey. Alors que les températures plongeaient à près de moins 400 degrés Fahrenheit (-200 degrés Celsius), tout organisme à la surface ou près de la surface se serait probablement enfoui plus profondément pour tenter de survivre.
En revanche, les microbes sur Terre ont peut-être aidé à maintenir des conditions tempérées, compte tenu de l’atmosphère dominée par l’azote, ont affirmé les chercheurs.
Kaveh Pahlevan de l’Institut SETI a précisé que les futurs modèles du climat de Mars doivent tenir compte de la recherche française.
Pahlevan a mené une étude récente distincte suggérant que Mars est né humide et qu’il y avait des océans chauds durant des millions d’années. L’atmosphère aurait été dense et principalement de l’hydrogène à l’époque, servant de gaz à effet de serre piégeant la chaleur qui a finalement été transporté à des altitudes plus élevées et perdu dans l’espace, a conclu son équipe.
L’étude française a enquêté sur les effets climatiques d’éventuels microbes lorsque l’atmosphère de Mars était dominée par le dioxyde de carbone et n’est donc pas applicable aux temps anciens, a ajouté Pahlevan.
«Ce que leur étude montre clairement, cependant, c’est que si (cette) vie était présente sur Mars» au cours de cette période antérieure, «elles auraient eu une influence majeure sur le climat dominant», a-t-il écrit dans un courriel.
Les meilleurs endroits pour chercher des traces de cette vie passée ? Les chercheurs français suggèrent le Hellas Planita inexploré et le cratère Jezero sur le bord nord-ouest d’Isidis Planita, où le rover Perseverance de la NASA collecte actuellement des roches pour les retourner sur Terre dans une décennie.