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Pour la première fois de son histoire, l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec s'attaque au cliché du costume d'infirmière sexy pour l'Halloween.
Pour la première fois de son histoire, l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec s'attaque au cliché du costume d'infirmière sexy pour l'Halloween. Il a lancé une campagne de sensibilisation-choc, ce matin, pour soigner l'image de la profession et lutter contre les stéréotypes.
Une simple recherche Google pour trouver un «costume d'infirmière» suffit à démontrer l'ampleur de la dérive. C'est justement ce que démontre la publicité qui mise sur les compétences et l'expertise de la profession.
Le président de l'OIIQ, Luc Mathieu, rappelle que le métier d'infirmier(ière) va bien au-delà de la compassion et de la bienveillance. L'étiquette colle à la peau du personnel soignant depuis la sortie du premier ministre François Legault pour remercier les «anges gardiens» qui ont mené la lutte à la pandémie dans le réseau de la santé.
«Nos membres sont tannés d'entendre ça. Les anges gardiens ça vient un peu avec le passé religieux. Notre personnel de la santé n’est pas des anges gardiens (...) Quand les hommes parlent des infirmières parfois il y a de ce discours d'érotisation de l'infirmière aguicheuse qu'on retrouve dans certains médias aussi», explique Luc Mathieu.
Et cette représentation ne se fait pas seulement dans les boutiques de costumes ajoute le président de l'Ordre qui la voit aussi dans la vie de tous les jours, notamment au petit écran: « dans la série Stat il y a une jeune infirmière. Il s'agit de la voir évoluer pour remarquer l'image qu'on donne d'elle, » ajoute Luc Mathieu.
Pour briser l'image, l'OIIQ met en opposition les costumes d'Halloween révélateurs à la classique blouse bleue, au masque et au stéthoscope qu'on voit chaque jour dans les hôpitaux.
«L’idée, c’est de profiter de l’Halloween pour amener la population à avoir une réflexion plus critique dans la façon dont les infirmières sont représentées dans certains volets de la société», a expliqué le président de l’Ordre, Luc Mathieu, à l’animatrice du bulletin Noovo Le Fil 17, Marie-Christine Bergeron.
Voyez l'entrevue dans la vidéo ci-contre.
M. Mathieu ajoute que lors des derniers états généraux de la profession, qui se sont tenus en 2021, le sujet de la valorisation des infirmières est revenu à plusieurs reprises.
«On s’est dit qu’on allait faire en sorte de faire connaître et reconnaître l’expertise infirmière. Parallèlement à ça, il faut déconstruire ces stéréotypes sexistes et dégradants qui découlent de ça. C’est un clin d’œil qui se veut un peu humoristique à ce sujet», explique-t-il.
Questionné à savoir s’il ne serait pas mieux pour l’OIIQ de concentrer ses énergies sur des préoccupations plus pressantes, comme l’engorgement dans les hôpitaux, M. Mathieu rappelle que l’Ordre intervient déjà sur ce plan. Il indique par exemple que l’OIIQ est intervenu à plusieurs reprises au sujet du temps supplémentaire obligatoire (TSO), un enjeu préoccupant pour les membres de la profession infirmière.
S’il reconnaît que l’OIIQ n’a pas un pouvoir décisionnel d’envergure dans le système de la santé, M. Mathieu souligne que celui-ci supporte ses membres en tout temps. «Ce qu’on dit à nos membres et au ministre Dubé, c’est qu’il faut agir et briser ce cycle-là qu’est le TSO. Il faut agir sur des mesures de rétention qui vont faire que les jeunes et les moins jeunes infirmières aient envie de rester dans le réseau», explique-t-il.
L'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec compte plus de 82 000 membres partout au Québec.