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Les données de septembre sont publiées avant la prochaine décision de la banque centrale sur les taux d'intérêt.
Les chances d'une baisse d'un demi-point de pourcentage des taux d'intérêt par la Banque du Canada sont devenues plus probables mardi après que Statistique Canada a annoncé que l'inflation annuelle avait ralenti à 1,6 % en septembre.
L'économiste Tu Nguyen, du cabinet de comptabilité et de conseil RSM Canada, a déclaré qu'elle s'attendait à ce que l'inflation annuelle reste proche de l'objectif de 2 % de la banque centrale, où elle se trouvait en août, pendant quelques mois encore.
«C'est l'un des cas où je suis heureuse d'avoir tort», a-t-elle affirmé.
Mme Nguyen a soutenu que si la Banque du Canada a privilégié un rythme lent et progressif de baisses de 25 points de base chaque fois, le dernier rapport sur l'inflation augmente les possibilités d'une réduction de 50 points de base.
«Il est clair que nous sommes bien en retard en matière de baisses de taux», a-t-elle fait valoir.
Le rapport sur l'inflation est la dernière donnée économique importante avant la décision de la Banque du Canada sur les taux d'intérêt le 23 octobre, date à laquelle elle mettra également à jour ses prévisions économiques dans son rapport sur la politique monétaire.
Ce ralentissement de l'inflation est également survenu après des chiffres de l'emploi plus forts que prévu pour septembre, qui ont révélé que l'économie a créé 47 000 emplois alors que le taux de chômage est tombé à 6,5 %.
Cependant, Mme Nguyen a affirmé que les données sur l'emploi ont beaucoup fluctué d'un mois à l'autre et «il semble que le rapport sur l'emploi de septembre soit l'exception plutôt que la règle».
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Statistique Canada a indiqué mardi que la baisse des prix de l'essence était le principal facteur du ralentissement de l'inflation globale en septembre, les automobilistes ayant payé moins cher pour faire le plein que l'année dernière.
Les prix de l'essence en septembre ont chuté de 10,7 % par rapport à l'année précédente. Sans prendre en compte l'essence, l'inflation a été de 2,2 % en septembre, ce qui correspond à l'augmentation observée en août.
Au Québec, l'inflation a été de 1,3 % en septembre, après avoir été de 1,5 % en août. Elle est demeurée stable à Montréal, à 1,8 %, tandis qu'elle est passée de 1,4 % en août à 1,2 % en septembre à Québec.
L'économiste de la Banque Royale du Canada Claire Fan a noté que les coûts du logement au pays augmentent toujours à un rythme plus rapide que le reste du panier de consommation.
«Mais l'ampleur de la pression sur les prix en dehors du logement s'est maintenant normalisée plus complètement par rapport à ce qu'elle était avant la pandémie», a écrit Mme Fan dans un rapport.
Les prix des loyers ont augmenté à un rythme plus lent au cours du mois, mais sont restés élevés, avec une hausse de 8,2 % par rapport à l'année précédente, après une avancée de 8,9 % en août sur un an.
Les frais d'intérêt hypothécaires ont augmenté de 16,7 % en septembre, contre une hausse de 18,8 % sur un an un mois plus tôt.
Statistique Canada a noté que les prix demeurent élevés et que les Canadiens «continuent de ressentir l'incidence de la hausse des prix des nécessités courantes, comme le loyer et les aliments achetés au magasin, dont les prix ont augmenté» au cours des trois dernières années.
Les prix des aliments achetés au magasin ont crû de 2,4 % en septembre, ce qui constitue un taux de croissance identique à celui observé en août, mais qui demeure supérieur à l'inflation globale.
Il s'agit d'ailleurs du deuxième mois consécutif où les prix dans les épiceries augmentent de façon plus marquée que l'inflation globale, a soulevé Statistique Canada.
Les prix des aliments achetés au restaurant ont affiché une hausse de 3,5 %, soit légèrement plus qu'en août (+3,4 %).
La banque centrale a réduit son taux directeur à trois reprises cette année pour le ramener à 4,25 %, après l'avoir haussé pour contrer les effets de l'inflation.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déjà fait savoir qu'il est raisonnable de s'attendre à de nouvelles réductions des taux d'intérêt, compte tenu des progrès réalisés en matière d'inflation, mais il a prévenu que le rythme et l'échéancier des réductions dépendraient de l'évaluation des données économiques par la banque centrale.
En septembre, M. Macklem a signalé sa volonté de modifier le rythme des baisses, si les circonstances le justifient.