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Le président américain a déclaré jeudi que les trois objets volants non identifiés qui ont été abattus sur ses ordres récemment au-dessus des États-Unis et du Canada ne représentaient probablement aucun danger pour la sécurité nationale.
Les trois mystérieux objets abattus au-dessus des États-Unis et du Canada au début du mois ne représentaient probablement aucun danger pour la sécurité nationale, a déclaré jeudi le président Joe Biden, qui promettait du même souffle de nouvelles règles pour mieux régir le ciel encombré du continent.
S'adressant à la nation en direct à la télévision au milieu d'une pression politique croissante, M. Biden a défendu la décision d'abattre les objets encore non identifiés en raison du risque très réel qu'ils représentaient pour le trafic aérien commercial.
Il a reconnu le rôle que le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) et le gouvernement canadien ont joué alors que la première saga se développait sur une période de trois jours au début du mois.
Le président a ajouté que selon la théorie qui prévalait actuellement parmi les responsables du renseignement américain, les objets appartenaient probablement à des particuliers, peut-être liés à la recherche universitaire, à des entreprises privées ou même à des activités récréatives.
«Nous ne savons pas encore exactement ce qu'étaient ces trois objets, mais rien pour l'instant ne suggère qu'ils étaient liés au programme de ballons espions de la Chine, ou qu'il s'agissait d'engins de surveillance de tout autre pays», a déclaré M. Biden.
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«L'évaluation actuelle de la communauté du renseignement est que ces trois objets étaient très probablement des ballons liés à des entreprises privées, à des activités de loisirs ou des instituts de recherche, qu'ils étudiaient la météo ou menaient d'autres recherches scientifiques.»
Par contre, cette saga aura permis de mettre en lumière, selon des experts, les limites du NORAD lorsqu'il s'agit de détecter de petits objets volant à basse vitesse, ainsi que les efforts du gouvernement américain pour réglementer les activités de haute technologie dans l'espace aérien américain.
Le NORAD, qui fait l'objet d'un effort de modernisation en cours de plusieurs milliards de dollars par les deux pays, a déjà recalibré ses systèmes radar pour mieux détecter de semblables petits objets. Et M. Biden a déclaré jeudi qu'il prévoyait de nouvelles règles et réglementations.
«Nous devons continuer à adapter notre approche pour faire face à ces défis, a-t-il déclaré. C'est pourquoi j'ai demandé à mon équipe de me revenir avec des règles plus précises sur la manière dont nous allons traiter à l'avenir ces objets non identifiés, en distinguant ceux qui sont susceptibles de poser des risques pour la sûreté et la sécurité, et qui nécessitent une action.»
Ces mesures comprendront de nouvelles règles et réglementations pour le lancement et la maintenance d'objets aéroportés dans l'espace aérien américain, un inventaire courant et accessible de ce qui se passe au-dessus à tout moment, et de nouveaux paramètres sur la meilleure façon de réagir aux dangers potentiels.
M. Biden a également déclaré que le secrétaire d'État, Antony Blinken, dirigera une initiative pour établir de nouvelles normes internationales pour ce qu'il a décrit comme un «espace largement non réglementé».
Des équipes composées d'enquêteurs américains et canadiens travaillaient jusqu'ici à tenter de récupérer les débris de trois objets volants tombés dans l'océan Arctique gelé, au nord de l'Alaska, dans une région reculée du Yukon et dans les profondeurs du lac Huron, entre le Michigan et l'Ontario.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a toutefois annoncé jeudi que les recherches dans le secteur du lac Huron étaient suspendues, notamment en raison de la détérioration des conditions météorologiques et de «la faible probabilité que l'on récupère d'autres débris». Cette vaste opération de recherche était menée «avec l'aide de la Garde côtière canadienne et d'autres partenaires canadiens et étrangers».
La GRC indique par ailleurs que les recherches se poursuivent au Yukon, avec l'aide des Forces armées canadiennes, malgré des conditions «extrêmement difficiles», en «terrain accidenté et montagneux», sur un secteur «d'une superficie de 3000 kilomètres carrés».
Le président Biden a également évoqué jeudi sa décision d'abattre le quatrième objet - celui qui avait ouvert la saga: un ballon transportant une charge utile de la taille de plusieurs autobus scolaires qui, selon les responsables américains, était définitivement un dispositif de surveillance envoyé par la Chine.
Des rapports récents suggèrent que l'hypothèse de travail est que le ballon a été envoyé à l'origine pour examiner les installations militaires américaines à Guam, dans l'ouest de l'océan Pacifique, mais qu'il a ensuite été tellement dévié par des vents violents qu'il a fini par dériver dans l'espace aérien nord-américain.
Le ballon, qui a dérivé à travers l'espace aérien canadien et américain, a traversé les États-Unis lors d'un voyage sinueux qui s'est finalement terminé lorsqu'il a été abattu au-dessus de l'Atlantique, juste au large de la côte de la Caroline du Sud.
«L'armée a déconseillé de l'abattre au-dessus de la terre en raison de sa taille, a réitéré M. Biden jeudi. Nous l'avons plutôt suivi de près, nous avons analysé ses capacités et nous en avons appris davantage sur son fonctionnement. Et parce que nous connaissions sa trajectoire, nous avons pu protéger les sites sensibles contre la collecte' de renseignements.
Le président a déclaré que les États-Unis avaient imposé des restrictions à six entreprises qui «soutiennent directement» le programme aérospatial de la Chine, qui comprend des dirigeables et des ballons, et en avaient pleinement informé leurs partenaires diplomatiques et leurs alliés dans le monde.
«Nous continuerons également à nous engager avec la Chine, comme nous l'avons fait au cours des deux dernières semaines, a déclaré M. Biden. Nous recherchons la concurrence avec la Chine, pas les conflits. Nous ne recherchons pas une nouvelle guerre froide. Mais je ne m'excuse pas. Et nous serons en concurrence. Et nous gérerons cette concurrence de manière responsable afin qu'elle ne dégénère pas en conflit.»