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Il y a «des indications que certaines procédures et exigences administratives n'ont pas été suivies de manière cohérente» par des ministères.
Des audits internes des contrats conclus par Ottawa avec la firme McKinsey montrent jusqu'ici que les ministères fédéraux n'ont pas suivi systématiquement certaines règles et procédures administratives, a admis vendredi le Conseil du Trésor.
Dans un communiqué, le Secrétariat du Conseil du Trésor indique que les «observations préliminaires» sur les résultats des audits effectués dans les ministères ne révèlent «aucune preuve d'ingérence politique». Ces audits révéleraient plutôt «une conformité générale aux engagements en matière de valeurs et d'éthique» au sein du gouvernement, assure-t-on.
Par contre, il y a «des indications que certaines procédures et exigences administratives n'ont pas été suivies de manière cohérente» par des ministères.
Le Conseil du Trésor indique qu'il s'agit là d'«observations préliminaires» sur les résultats des audits internes, qui ont été menés dans le cadre de son examen des contrats fédéraux attribués à la firme de consultants McKinsey.
La société d'experts-conseils McKinsey s'est fait connaître à la suite de reportages sur la croissance rapide de la valeur des contrats qui lui ont été attribués par des ministères depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral il y a plus de sept ans. Le gouvernement a déclaré que la firme McKinsey avait reçu au moins 116,8 millions $ de contrats fédéraux depuis l'accession au pouvoir des libéraux en 2015.
Le premier ministre Justin Trudeau a chargé la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, et la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Helena Jaczek, d'examiner tous ces contrats. Leur rapport final est attendu d'ici le 30 juin.
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Le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires des Communes se penche également sur les contrats fédéraux attribués à la firme McKinsey, tout comme d'ailleurs le Bureau du vérificateur général et celui de l'Ombudsman de l'approvisionnement.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor soutient vendredi qu'«il s'agit d'observations préliminaires, et un examen plus détaillé sera effectué pour évaluer pleinement si des changements ou des améliorations devraient être apportés aux politiques ou aux pratiques fédérales en matière de marchés publics». On ajoute que les ministères «ont élaboré des plans d'action de la gestion pour donner suite à leurs recommandations d'audit respectives».
Le porte-parole du Bloc québécois en matière de revenu national, Jean-Denis Garon, a indiqué vendredi que «ces nouvelles informations sur McKinsey s’ajoutent à l’enquête de la vérificatrice générale en cours et aux multiples révélations passées qui soulèvent d’importantes questions sur la tendance lourde du fédéral à sous-traiter la gestion de l’État à des firmes privées».
«Le gouvernement doit rendre des comptes à la population sur ses méthodes de gestion boiteuses, plutôt que de balayer la poussière sous le tapis, en catimini, en pleine visite présidentielle, a indiqué le député bloquiste de Mirabel dans un communiqué. La lumière doit être faite sur le processus d’attribution des contrats à McKinsey. Les libéraux de Justin Trudeau devront tôt ou tard assumer leur responsabilité dans cette affaire.»
Note aux lecteurs: Dans la version précédente de cette dépêche, La Presse Canadienne a écrit que le député fédéral de Mirabel se nommait Denis Garon. Dans les faits, il se nomme Jean-Denis Garon.