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International

Les rebelles pénètrent dans Goma et ferment un aéroport dans l'est du Congo

«Les routes sont bloquées et l’aéroport ne peut plus être utilisé pour l’évacuation ou les efforts humanitaire...»

Des personnes déplacées à cause des combats des rebelles du M23 se dirigent vers le centre de Goma, en République démocratique du Congo, le 26 janvier 2025.
Des personnes déplacées à cause des combats des rebelles du M23 se dirigent vers le centre de Goma, en République démocratique du Congo, le 26 janvier 2025.

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Associated Press
Associated Press

Des rebelles congolais et des forces alliées rwandaises sont entrés dans la banlieue de Goma dimanche et l'aéroport de cette ville clé de l'est ne peut plus être utilisé, a déclaré le plus haut responsable de l'ONU dans le pays. Des milliers de personnes ont fui les combats qui ont également tué au moins 13 soldats des forces de maintien de la paix.

Le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, a réalisé des gains territoriaux importants le long de la frontière avec le Rwanda ces dernières semaines, se rapprochant de Goma, la capitale provinciale d'environ 2 millions d'habitants et un centre régional pour la sécurité et les efforts humanitaires.

La représentante spéciale de l'ONU pour le Congo, Bintu Keita, a déclaré lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU dimanche que, malgré le soutien des forces internationales de maintien de la paix aux forces armées congolaises, le M23 et les forces rwandaises ont pénétré dans le quartier de Munigi, à la périphérie de Goma, «provoquant une panique massive et une fuite parmi la population». Munigi se trouve à 9 kilomètres de Goma.

Mme Keita a affirmé que les combattants du M23 avançaient «dans un contexte de mouvement permanent de populations fuyant pour sauver leur vie ou utilisées comme boucliers humains».

«Les routes sont bloquées et l’aéroport ne peut plus être utilisé pour l’évacuation ou les efforts humanitaires, puisque le M23 a déclaré l’espace aérien au-dessus de Goma fermé. En d’autres termes, nous sommes piégés», a-t-elle déclaré.

Au cours de la réunion de dimanche du Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur du Rwanda, Ernest Rwamucyo, a accusé le gouvernement congolais, affirmant que la crise actuelle aurait pu être évitée s’il avait «démontré un véritable engagement en faveur de la paix».

Il a indiqué que le Rwanda croyait fermement qu’il n’y avait pas de solution militaire et qu’il fallait trouver des moyens de revenir à des processus diplomatiques et politiques qui se concentrent sur des solutions pratiques «qui pourraient impliquer des acteurs supplémentaires, principalement basés en Afrique».

Au cours des 48 dernières heures, trois Casques bleus, deux Sud-Africains et un Uruguayen, ont été tués et 11 autres ont été blessés et hospitalisés, selon Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Le chef de l'ONU a réitéré sa «condamnation la plus ferme» de l'offensive du M23 «avec le soutien des Forces de défense rwandaises» et a appelé le groupe rebelle à cesser immédiatement toute action hostile et à retirer ses troupes.

Le Congo coupe ses liens avec le Rwanda

Le Congo, les États-Unis et des experts de l'ONU accusent le Rwanda de soutenir le M23, qui est principalement composé de Tutsis s'étant dissociés de l'armée congolaise il y a plus de dix ans. C'est l'un des quelque 100 groupes armés qui se disputent une place dans cette région riche en minéraux, où un conflit de longue date a créé l'une des plus grandes crises humanitaires au monde.

Le gouvernement rwandais nie soutenir les rebelles, mais il a reconnu l’année dernière qu’il avait des troupes et des systèmes de missiles dans l’est du Congo pour assurer sa sécurité, soulignant une accumulation de forces congolaises près de la frontière. Les experts de l’ONU estiment qu’il y a jusqu’à 4000 soldats rwandais au Congo.

Le ministère congolais des Affaires étrangères a déclaré samedi soir qu’il rompait les relations diplomatiques avec le Rwanda et retirait tout le personnel diplomatique du pays.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a dit dimanche à l’Associated Press que la décision de rompre les relations était une décision unilatérale du Congo «qui a même été publiée sur les réseaux sociaux avant d’être envoyée à notre ambassade».

Dimanche matin, des tirs nourris ont retenti à Goma, à quelques kilomètres seulement de la ligne de front. Des dizaines d’enfants et d’adultes déplacés ont fui le camp de Kanyaruchinya, l’un des plus grands de l’est du Congo, tout près de la frontière rwandaise, et se sont dirigés vers Goma, au sud.

«Nous fuyons parce que nous avons vu des soldats à la frontière avec le Rwanda lancer des bombes et tirer, a déclaré Safi Shangwe, qui se dirigeait vers Goma. Nous sommes fatigués et nous avons peur, nos enfants risquent de mourir de faim», a-t-elle ajouté.

Certains déplacés craignent de ne pas être en sécurité à Goma non plus. «Nous allons à Goma, mais j’ai entendu dire qu’il y a aussi des bombes à Goma, alors maintenant nous ne savons pas où aller», a dit Adèle Shimiye.

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Associated Press
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