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«Il y a urgence d’agir» pour assurer la sécurité de tout un chacun dans les palais de justice.
«Il y a urgence d’agir» pour assurer la sécurité de tout un chacun dans les palais de justice.
C’est ce que demandent notamment Marie-Anne Paquette et Henri Richard, respectivement juge en chef de la Cour supérieure et de la Cour du Québec, dans une lettre adressée aux ministres de la Justice, Simon Jolin-Barrette, et de la Sécurité publique François Bonnardel.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Cette sortie des deux magistrats survient une semaine après une attaque vraisemblablement gratuite d’un traducteur judiciaire au palais de justice de Longueuil. Notons que les mesures de sécurité de l'établissement ont été renforcées depuis les évènements. Mardi, les constables spéciaux ont ajouté des détecteurs de métal à l’entrée du palais de justice de Longueuil.
Rappelons que c’est uniquement le palais de justice de Montréal qui est muni d’une arche de sécurité, soit un détecteur de métal permanent.
De son côté, la bâtonnière du Québec, Me Catherine Claveau, estime toutes personnes qui fréquentent un palais de justice, et pas seulement les gens qui y travaillent, mais les citoyens également, doivent se sentir en sécurité.
«Une sécurité de base n’est pas assurée dans tous les palais de justice», a soutenu Me Claveau, en entrevue avec Marie-Christine Bergeron, au bulletin Noovo Info 17.
Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo:
Selon les plus récentes informations, l’auteur présumé de l’attaque aurait réussi à entrer dans l’établissement avec quatre armes blanches. «L’évènement de mardi dernier démontre les défaillances à la sécurité dans les palais de justice, particulièrement en raison de l’absence d’arches [ou détecteurs de métal N.D.L.R], à l’exception de Montréal», écrit-on.
Le principal suspect dans cette affaire, Alexandre Garcés, fait désormais face à quatre chefs d’accusation relatifs à l’agression. La victime, âgée de 68 ans, a été grièvement blessée lors de l'attaque.
«Nous sommes inquiets pour la sécurité des employés, des intervenants, des justiciables, des avocats, des victimes, des témoins et des juges qui doivent se présenter dans les palais de justice où aucune arche de sécurité ne permet de détecter les armes à feu ou les armes blanches», peut-on lire dans la lettre.
En ce sens et «pour maintenir un climat de confiance», on exige que des arches de sécurités soient installées dans tous les palais de justice. Des arches portatives devraient donc être installées «rapidement» pour ensuite faire place à des arches permanentes.
Il n’y a pas que le manque d’arche de sécurité qui suscite de l’inquiétude. L’absence de constables spéciaux dans toutes les salles d’audience préoccupe également les juges en chef. «Les audiences en matière civile, familiale, de santé mentale et de soins présentent également des risques qui ne devraient pas être minimisés ou ignorés», souligne-t-on dans la lettre.
Extrait de la lettre:
Ainsi, pour nous permettre de connaître adéquatement l'état de la situation et, nous l'espérons, nous assurer que les mesures adéquates sont mises en place, nous vous saurions gré de bien vouloir nous transmettre:
1- L'échéancier précisant les dates de déploiement des arches de sécurité dans les palais de justice de la province;
2- Une mise à jour de l'état du nombre de postes vacants et du taux de roulement pour les postes de constables spéciaux par palais de justice (les informations dont nous disposons datent du 8 juin 2023);
3-Les mesures qui seront mises en place, au-delà de la création de nouvelles cohortes de formation, pour favoriser l'attraction et la rétention des constables spéciaux.
Et les deux juges ne sont pas les seuls à véhiculer ces demandes. Des procureurs réclament également que la sécurité soit rehaussée dans tous les palais de justice.
En 2022 seulement, les constables du palais de justice de Montréal ont saisi 126 couteaux à lame rétractable, 113 ciseaux, 100 canifs, 85 couteaux suisses, ainsi que 38 couteaux de cuisine.
Les constables spéciaux auront l’occasion de faire part de leurs inquiétudes lors d’une rencontre avec le ministre Bonnardel, ce jeudi.
Avec la collaboration d'Alex Sauro, Noovo Info.