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«On a une opportunité extraordinaire, exceptionnelle de décarboner le Québec, d’être le premier État en Amérique du Nord à décarboner.»
François Legault affirme que le projet le plus excitant de son gouvernement à l’heure actuelle est d’électrifier le Québec.
C’est à l’issue du caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec (CAQ) au cours duquel il s’est enquis des priorités des membres de son parti que le premier ministre en a fait l’annonce.
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«On a une opportunité extraordinaire, exceptionnelle de décarboner le Québec, d’être le premier État en Amérique du Nord à décarboner. On a la chance d’avoir cette base qui est Hydro-Québec qui sait comment produire de l’énergie propre», a mentionné M. Legault, qui souhaite atteindre cet objectif d'ici 2050.
Le premier ministre a reconnu qu’il s’agissait d’un défi important, qui nécessiterait d’augmenter de 50% la capacité d’Hydro-Québec. Pour ce faire, il n’exclut aucune possibilité : améliorer l’efficacité énergétique, améliorer l’éolien ou construire de nouveaux barrages.
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François Legault a également souligné l'importance de développer une économie verte. Ce faisant, il a donné en exemple la filière batterie de Bécancour et le secteur de l'aluminium vert comme potentiels moteurs de cette économie. «Ce n'est pas exagéré [de dire] qu’on vise à être l’un des leaders mondiaux en économie verte. C’est très excitant», a-t-il lancé.
M. Legault a affirmé qu'il sera «difficile» pour les entreprises polluantes qui émettent des gaz à effet de serre (GES) d'obtenir des rabais sur l'électricité. Le gouvernement caquiste a ainsi l'intention de réviser les tarifs d'Hydro-Québec réservés aux entreprises.
En effet, les entreprises n'auront plus droit automatiquement au tarif préférentiel, le tarif L.
Le sujet de l'électrification de la province a retenu l'attention dernièrement, notamment avec la démission de la présidente-directrice générale d'Hydro-Québec, Sophie Brochu. Des rumeurs ont circulé comme quoi Mme Brochu et le gouvernement Legault étaient à couteaux tirés en la matière — une rumeur balayée de la main par le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon.
Le premier ministre a convenu qu'il aurait à composer avec certains défis au cours de son mandat.
Parmi ceux-ci, il a identifié la pénurie de main-d'oeuvre, qu'il attribue entre autres au vieillissement de la population. Il a souligné que cette problématique était surtout présente dans le secteur des services essentiels, qu'il a désigné comme étant la santé, l'éducation et la construction.
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François Legault a indiqué que pour pallier ces manques, il comptait recourir à des incitatifs financiers et à une requalification de certains travailleurs. «Il va y voir des travailleurs, par exemple du côté du commerce de détail, qui vont peut-être perdre leur emploi, mais en se requalifiant, ils vont pouvoir aller dans le secteur de la santé, de l’éducation et de la construction», a-t-il souligné.
Alors que des négociations concernant le renouvellement de conventions collectives de travailleurs de la santé sont en cours, le premier ministre a reconnu qu'il faudrait faire preuve de «flexibilité et de créativité».
La veille de la sortie de Legault, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a dévoilé une lettre ouverte adressée au ministre de la Santé, Christian Dubé, où il propose des solutions pour les urgences.
La liste inclut six recommandations, la première étant «élargir les actes autorisés à d’autres professionnels de la santé au triage des urgences».
Les recommandations ont été élaborées avec l'aide du Dr Karim Elayoubi, qui était candidat conservateur dans Argenteuil aux dernières élections provinciales.
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François Legault a conclu son point de presse en abordant le dossier de l'immigration. S'il a reconnu qu'il s'agissait d'une façon d'amener des travailleurs, par exemple des infirmières, au Québec, il a soutenu qu'il était «important d'arrêter le déclin du français».
«On le voit depuis plusieurs années, il y a une baisse du pourcentage de francophones, peu importe la définition qu’on utilise», a déploré M. Legault. Il souhaite donc augmenter de façon «importante» le pourcentage de francophones au sein des nouveaux arrivants au Québec. Le premier ministre a ajouté que des annonces devraient survenir au cours des prochains mois.
«Moi, je suis déterminé à être le gouvernement dans l’histoire du Québec qui aura arrêté le déclin du français et qui aura permis de repartir dans l’autre direction, c’est-à-dire de voir une augmentation du pourcentage de francophones au Québec. C’est au cœur de ce qui est notre nation, c'est important pour notre cohésion nationale», a martelé le premier ministre.
Le chef du Parti québécois, Paul Saint-Pierre Plamondon, a déjà accusé le premier ministre Legault et son ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, de n’offrir que des «déclarations».
«On tente de nous donner des déclarations et des superlatifs au lieu de nous donner des politiques publiques fortes», avait-t-il dénoncé, doutant de l’héritage du PM sur cet enjeu. «François Legault, au bout de huit ans de pouvoir, risque de rentrer dans les livres d’histoire comme le premier ministre qui aura permis le déclin le plus marqué au niveau du français de notre histoire.»
Avec la collaboration de Guillaume Théroux et Jennifer Gravel pour Noovo Info et de la Presse canadienne