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Un air de forteresse assiégée flottait au-dessus de la famille péquiste réunie à Longueuil, mercredi soir.
Un air de forteresse assiégée flottait au-dessus de la famille péquiste réunie à Longueuil, mercredi soir, pour rendre hommage au fondateur du Parti québécois, René Lévesque, dont c'était le 100e anniversaire de naissance.
Devant les journalistes, à la suite d'une longue série de discours, l'ex-première ministre Pauline Marois, n'a pas cherché à dorer la pilule quant à la situation du PQ, mais elle a invoqué l'espoir à plus d'une reprise.
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«C'est sûr qu'actuellement, le parti n'est pas dans une situation facile, mais quand je vois la jeunesse qui est en train de faire le choix de devenir candidat ou candidate du Parti québécois, c'est un parti qui a encore beaucoup à offrir et qui a une vie», a-t-elle affirmé.
«Oui, c'est difficile, mais moi je garde un espoir, d'abord parce qu'il faut garder notre projet d'indépendance bien vivant. En faire état, le faire valoir, en même temps qu'on ne peut pas nier que le Parti québécois a un legs énorme pour le Québec.»
«La situation n'est pas facile, mais je pense qu'il faut qu'il continue à maintenir la flamme et l'espoir et c'est celui de se donner un pays», a répété l'ex-cheffe qui a elle aussi occupé le siège de Taillon, tout comme René Lévesque.
Auparavant, devant la centaine de militants réunis sur place, elle a dit espérer «que cette campagne nous amène à faire la preuve que, oui, notre projet est ben vivant et il est porté par des hommes et des femmes jeunes qui sont notre espoir et notre avenir et que nous pouvons faire, encore une fois, la démonstration que nous sommes un grand parti politique.»
L'impression de forteresse assiégée était renforcée par le fait que le parti et son chef avaient choisi de se réunir à part dans l'ancien fief de René Lévesque et de bouder l'événement officiel qui avait lieu en même temps dans la métropole.
«Il était assez légitime qu'il y ait un événement dans Taillon. Il ne faut pas y voir là une opposition à une autre activité qui concernait l'année René Lévesque», s'est défendue Mme Marois devant les journalistes par la suite. «C'était une question de réunir la famille péquiste et il a quand même représenté ce comté pendant neuf ans.»
Parlant tout juste avant Mme Marois, le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon, a affirmé que cette décision était la sienne: «J'ai beaucoup insisté auprès du parti pour qu'on organise notre soirée d'hommage à René Lévesque, parce que le constat sur tout ce qu'on peut dire sur cet homme complexe et dont le legs, l'héritage est tellement grand, c'est que c'est difficile de souligner dans l'espace public qu'il était indépendantiste.»
Certains propos de son discours témoignaient aussi du malaise qui habite la formation politique: «Ce soir, je voulais qu'on dise que René Lévesque était péquiste. Ça me tenait à coeur parce que souvent, le mot péquiste, le 'péquisme', est utilisé avec un mépris inexplicable au Québec. Inexplicable parce qu'il y a tellement d'hommes et de femmes comme Mme Marois qui ont fait tellement de grandes choses», a-t-il déclaré devant ses militants.
Mais les discours n'étaient pas défaitistes pour autant. Tous les orateurs, incluant les six candidats péquistes des circonscriptions du grand Longueuil, ont célébré leur fondateur.
L'ex-ministre Marie Malavoy, également présente, a affirmé qu'«il a incarné un projet pour le Québec, un projet de dignité, de fierté, de confiance en soi. Il n'y a rien depuis ce que René Lévesque nous a offert qui a remplacé ça. Il n'y a pas un seul parti politique au Québec qui nous fait croire en nous comme René Lévesque l'a fait.»
Pauline Marois, de son côté, a dit croire que «son plus important héritage, ç'a été de nous avoir rendus fiers d'être Québécoises et Québécois, de nous dire qu'on était capables, oui, qu'on n'était pas nés pour un petit pain, mais qu'on était nés pour quelque chose de plus grand que cela.»
Pourtant, a rappelé Paul St-Pierre Plamondon, l'indépendance «ne sera jamais la réalisation d'un seul homme. C'est le travail de générations et de générations.»
Pauline Marois abondait dans le même sens, tout en reconnaissant l'impact de leaders forts et charismatiques comme René Lévesque, Jacques Parizeau ou encore Lucien Bouchard lors des référendums de 1980 et 1995: «Ça ne prend pas nécessairement une personne, un leader pour que ce projet continue d'avancer si c'est un projet qui répond à un besoin réel et à une perspective réelle pour le développement et le progrès du Québec. C'est le projet d'un peuple; ça ne peut être le projet d'un homme parce qu'on a besoin de l'appui de ce peuple pour le réaliser, mais il y a des hommes qui ont été marquants et qui l'ont valorisé et mis en lumière d'une façon plus intéressante que d'autres», a-t-elle reconnu en discussion avec les journalistes.
Mme Malavoy, Paul St-Pierre Plamondon et Pauline Marois étaient évidemment les vedettes incontestées de cette soirée, mais les six candidats ont quand même eu l'occasion de prendre la parole. L'un d'entre eux, Daniel Michelin, qui portera la bannière péquiste dans Montarville, a profité de l'occasion pour lancer ce message «aux indépendantistes, progressistes et écologistes qui sont allés flirter un peu partout au cours des dernières élections. Il y en a beaucoup. Le message que j'ai c'est très simple: c'est le temps de retourner à la maison», a-t-il lancé sous les applaudissements de l'auditoire.