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Les bébés prématurés qui ont reçu les plus grandes quantités de lait maternel, aussi bien pendant qu'après leur hospitalisation à l'unité de soins intensifs néonatals, s'en tiraient mieux à l'école quelques années plus tard.
Les bébés prématurés qui ont reçu les plus grandes quantités de lait maternel, aussi bien pendant qu'après leur hospitalisation à l'unité de soins intensifs néonatals, s'en tiraient mieux à l'école quelques années plus tard, ont constaté des chercheurs américains et australiens.
La consommation de lait maternel a notamment été associée à de meilleurs scores de lecture et de mathématiques, et les parents des enfants qui avaient consommé le plus de lait maternel rapportaient moins de symptômes de TDAH.
La durée de la consommation de lait maternel (dans certains cas jusqu'à l'âge de 18 mois) a quant à elle été associée à de meilleurs scores de lecture, d'épellation et de mathématiques.
«On sait que les enfants prématurés sont plus à risque de retard du développement ou de difficultés qui persistent même à l'âge scolaire, a rappelé la pédiatre Thuy Mai Luu, la directrice médicale du Programme de suivi néonatal au CHU Sainte-Justine.
«C'est certain que si on peut voir un effet bénéfique du lait maternel sur le développement de l'enfant, que c'est une mesure de protection qui peut vraiment favoriser le développement du cerveau de l'enfant, alors je pense que c'est encore plus important.»
Ce n'est pas d'hier que les médecins (et les parents) savent que l'allaitement est de très loin ce qu'il y a de mieux pour les bébés, qu'ils soient prématurés ou non, et qu'il y a «beaucoup plus d'avantages que de désavantages» à le faire, a ajouté la docteure Luu.
Le lait maternel, poursuit-elle, contient des composantes, comme des gras, qui favorisent le développement du cerveau. On sait aussi que le lait maternel influence la composition de la flore intestinale.
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«De plus en plus, on démontre un lien entre la diversité de notre flore intestinale et le développement du cerveau, et ça joue probablement par des mécanismes d'inflammation. On sait que, dans le fond, l'allaitement maternel favorise un microbiote qui est beaucoup plus optimal», a dit la docteure Luu.
L'allaitement comporte aussi un volet «relationnel» qui est très important pour le développement de l'enfant, poursuit-elle. Le fait de tirer son lait ou d'allaiter l'enfant au sein «crée une interaction positive entre la mère et l'enfant».
«Puis on sait que des interactions positives entre la mère et l'enfant, c'est un point de départ très important pour stimuler le développement de l'enfant et donc avoir un meilleur développement ou un développement plus optimal», a souligné la docteure Luu.
Cela étant dit, l'allaitement n'est pas toujours aussi simple ou aussi facile qu'on pourrait le croire, et il faut éviter de culpabiliser les mamans pour qui c'est plus compliqué, voire impossible, ajoute-t-elle.
«Il y a des interactions qui sont plus faciles à établir quand on allaite, mais il y a possibilité de reproduire ces interactions positives sans allaiter, a rappelé la docteure Luu. Promouvoir des interactions sensibles, positives, enrichissantes, et pour la mère et pour l'enfant, c'est quelque chose qui est critique dans le développement du cerveau d'un petit bébé.»
L'environnement dans lequel le bébé grandit aura aussi un impact sur le développement de son cerveau. D'ailleurs, dans l'étude américano-australienne, l'effet bénéfique du lait maternel sur le développement du cerveau s'atténuait un peu lorsque les chercheurs prenaient en compte l'environnement social, «comme quoi (ça) joue beaucoup», a conclu la docteure Luu.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical JAMA Network Open.