Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

International

Le Hamas a libéré huit otages et Israël doit libérer 110 prisonniers

Le Hamas affirme qu’il ne libérera pas les otages restants sans la fin de la guerre et un retrait israélien complet du territoire.

Gadi Moses, 80 ans, au centre à droite, retenu en otage par le Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, est escorté par des combattants du Hamas et du Jihad islamique alors qu'il est remis à la Croix-Rouge à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le jeudi 13 janvier 2025.
Gadi Moses, 80 ans, au centre à droite, retenu en otage par le Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, est escorté par des combattants du Hamas et du Jihad islamique alors qu'il est remis à la Croix-Rouge à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le jeudi 13 janvier 2025.

Source

Associated Press
Associated Press

Israël a libéré jeudi 110 prisonniers palestiniens alors que huit otages dans la bande de Gaza avaient été libérés par des militants du Hamas plus tôt dans la journée, dans un processus parfois chaotique qui a brièvement remis en question l'échange et souligné la fragilité d'un cessez-le-feu qui a commencé ce mois-ci.

Des foules de Palestiniens — les parents et amis des prisonniers libérés mais aussi des dizaines de partisans en liesse — ont encerclé les autobus transportant les prisonniers. Dès qu'ils sont descendus, la foule a soulevé les prisonniers dans les airs.

Les prisonniers libérés comprennent 30 détenus qui purgeaient des peines de prison à vie pour des attaques meurtrières contre des Israéliens. Sept prisonniers ont été autorisés à retourner en Cisjordanie occupée, mais les autres ont été transférés en Égypte avant une éventuelle expulsion.

Les libérations de prisonniers ont commencé jeudi soir après que des militants de Gaza ont libéré trois Israéliens et cinq ressortissants thaïlandais, qui travaillaient dans des fermes du sud d'Israël lorsqu'ils ont été pris en otage il y a plus de 15 mois.

Ces libérations s'inscrivent dans le cadre d'un cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre la plus meurtrière et la plus destructrice jamais menée entre Israël et le Hamas, et à obtenir la libération de dizaines d'autres otages enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché l'offensive israélienne.

 

Scènes de chaos lors de la libération des otages

Des échauffourées ont éclaté lorsque le convoi d'autobus transportant les prisonniers palestiniens a quitté leur prison israélienne en Cisjordanie. Des adolescents palestiniens ont jeté des pierres à l'extérieur du complexe et les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes alors qu'elles tentaient de dégager le secteur.

Trois Palestiniens ont été blessés lors des affrontements à l'extérieur de la prison, selon le Croissant-Rouge palestinien, qui a déclaré que les forces israéliennes avaient utilisé des coups de feu et des grenades assourdissantes pour disperser la foule.

À l'approche des autobus de la Croix-Rouge, les familles des prisonniers palestiniens ont aperçu leurs proches pour la première fois à travers les pare-brise, certains brisés par la mêlée des jets de pierres et des tirs de gaz lacrymogènes.

Zakaria Zubeidi, un ancien dirigeant militant et metteur en scène de théâtre de premier plan qui a participé à une évasion spectaculaire en 2021 avant d’être à nouveau arrêté quelques jours plus tard, portait une combinaison de prison grise et faisait le signe de la victoire depuis l’intérieur d’un des bus.

À VOIR AUSSI | Israël-Iran: la ligne du temps des tensions

Le tollé est survenu quelques heures après une remise d’otages chaotique dans la bande de Gaza, où des militants masqués ont fait passer certains captifs à travers une foule bruyante de milliers de Palestiniens.

Le Hamas a libéré sept des otages devant la maison détruite de son chef assassiné, Yahya Sinwar, alors que des milliers de personnes se pressaient à l’intérieur. Le groupe militant a qualifié cela de «message de détermination», mais cela a déclenché le dernier d’une série de conflits qui ont poussé les médiateurs américains et arabes à se démener pour maintenir à bout de bras la trêve.

La première otage – la soldate Agam Berger, âgée de 20 ans – a été libérée après que le Hamas l’a fait défiler devant une foule moins nombreuse dans le camp de réfugiés urbain de Jabaliya, fortement détruit, dans le nord de la bande de Gaza. Mme Berger faisait partie des cinq jeunes soldates enlevées lors de l'attaque du 7 octobre; les quatre autres ont été libérées samedi.

Quelques heures plus tard, une scène chaotique s'est déroulée lors de la remise des sept autres otages dans la ville de Khan Younis, dans le sud du pays. Des centaines de militants du Hamas et du groupe plus petit du Jihad islamique sont arrivés avec un convoi, et des milliers de personnes se sont rassemblées pour regarder, certaines depuis les toits inclinés des bâtiments bombardés. 

Des images ont montré l'otage Arbel Yehoud, 29 ans, l'air abasourdi alors que des militants masqués la poussaient à travers la foule en cris, repoussant les gens. Gadi Moses, un Israélien de 80 ans, et cinq ouvriers thaïlandais ont également été libérés. Arbel Yehoud et Gadi Moses ont tous deux la double nationalité allemande et israélienne. 

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a condamné les scènes «choquantes» et a appelé les médiateurs internationaux à empêcher que des événements similaires ne se reproduisent.

Des travailleurs thaïlandais

Un certain nombre de travailleurs étrangers avaient été capturés avec des dizaines de civils et de soldats israéliens lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché l'offensive israélienne. Vingt-trois Thaïlandais figuraient parmi les plus de 100 otages libérés lors d'un cessez-le-feu d'une semaine en novembre 2023. Israël affirme que trois Thaïlandais restent en captivité, dont deux seraient morts.

Le cessez-le-feu tient bon pour l’instant, mais la prochaine phase sera plus difficile. Dans la première phase, le Hamas doit libérer un total de 33 otages israéliens, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées et des hommes malades ou blessés, en échange de près de 2000 prisonniers palestiniens. Israël affirme que le Hamas a confirmé que huit des otages qui seront libérés lors de cette phase sont morts.

Les forces israéliennes se sont quant à elles retirées de la majeure partie de la bande de Gaza, permettant à des centaines de milliers de personnes de retourner dans ce qui reste de leurs maisons et aux groupes humanitaires d'apporter leur aide. 

L'accord prévoit qu'Israël et le Hamas négocient une deuxième phase au cours de laquelle le Hamas libérerait les otages restants et le cessez-le-feu se poursuivrait indéfiniment. L'offensive israélienne pourrait reprendre début mars si aucun accord n'est trouvé. 

Israël affirme qu'il est toujours déterminé à détruire le Hamas, même après que le groupe militant a réaffirmé son contrôle sur la bande de Gaza quelques heures après la trêve. Un partenaire d'extrême droite clé de la coalition de M. Nétanyahou appelle déjà à la reprise de l'offensive après la première phase du cessez-le-feu. 

Le Hamas affirme qu'il ne libérera pas les otages restants sans la fin de la guerre et un retrait israélien complet de la bande de Gaza. 

Le Hamas a déclenché la guerre en envoyant des milliers de combattants prendre d'assaut Israël. Les militants ont tué environ 1200 personnes, principalement des civils, et en ont enlevé environ 250.

La guerre aérienne et terrestre d’Israël qui a suivi a été l’une des plus meurtrières et des plus destructrices depuis des décennies. Plus de 47 000 Palestiniens ont été tués, dont plus de la moitié étaient des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne précise pas combien de ces morts étaient des militants.

L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 17 000 combattants, sans fournir de preuves, et avoir fait de grands efforts pour tenter d’épargner les civils. Elle impute les morts civiles au Hamas parce que ses combattants opèrent dans des quartiers résidentiels denses et installent des infrastructures militaires près des maisons, des écoles et des mosquées.

L’offensive israélienne a transformé des quartiers entiers en monticules de décombres gris. Environ 90 % de la population de Gaza a été déplacée, souvent à plusieurs reprises, et des centaines de milliers de personnes vivent dans des camps de tentes sordides ou des écoles fermées.

Le Hamas a par ailleurs confirmé jeudi la mort de Mohammed Deif, chef de sa branche militaire, dont Israël avait annoncé l'élimination il y a six mois. 

Il s’agit de la première déclaration du Hamas à son sujet depuis que l’armée israélienne a annoncé en août dernier qu’il avait été tué dans une frappe aérienne dans le sud de la bande de Gaza le mois précédent. 

L’annonce de jeudi a mis fin à des mois de spéculations sur le sort de Mohammed Deif. Le chef militaire de longue date du Hamas était l’un des cerveaux présumés de l’attaque du 7 octobre contre Israël, qui a déclenché l'offensive dans la bande de Gaza. Pendant des années, il a figuré en tête de la liste des personnes les plus recherchées par Israël. 

Source

Associated Press
Associated Press