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Les tarifs liés au fentanyl, ainsi que ceux sur les automobiles, l’acier et l’aluminium, demeurent ainsi en vigueur au Canada.
L'ancien négociateur commercial en chef du Canada a déclaré jeudi que si les nations du monde entier coordonnaient leurs réponses à la guerre commerciale mondiale de Donald Trump, le président américain serait plus susceptible de renoncer plus rapidement aux droits douane.
S'exprimant lors d'un panel sur le commerce lors de la conférence de l'Institut Broadbent, un groupe de réflexion de gauche, à Ottawa, jeudi, Steve Verheul a affirmé que le changement de cap brutal de M. Trump cette semaine démontre la vulnérabilité de son administration aux pressions financières et boursières.
«Les représailles peuvent être un outil utile, et il est regrettable que la plupart des autres pays ne l'aient pas perçu de cette façon, a déclaré M. Verheul. Car je pense que si la réponse des pays du monde entier avait été plus coordonnée, nous aurions pu voir cette situation s'atténuer encore plus rapidement.»
Alors que les actions américaines ont de nouveau chuté jeudi, prolongeant une semaine tumultueuse sur les marchés, M. Trump a dit qu'il pensait que le pays était dans «très bonne posture».
«Nous pensons que nous nous en sortons très bien, a soutenu M. Trump lors d'une réunion avec son cabinet jeudi. Il y aura encore une fois un coût et des difficultés de transition, mais au final, ce sera une belle réussite.»
Le président Trump a maintenu un droit de douane universel de 10 %, ainsi que des droits de douane de 25 % sur les importations d'acier, d'aluminium et d'automobiles aux États-Unis.
Il a également porté les droits de douane sur les importations chinoises à 125 %. La Maison-Blanche a confirmé jeudi que ces droits de douane s'ajoutent aux droits liés au fentanyl, pour un total de 145 % sur les importations chinoises.
Les droits de douane de 84 % imposés par Pékin en représailles sur les produits américains sont également entrés en vigueur jeudi, intensifiant la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales.
Les droits de douane américains sur le Canada n'ont pas changé.
Le premier ministre Mark Carney a écrit mercredi sur les réseaux sociaux que cette pause était «un répit pour l'économie mondiale», mais que les négociations à venir avec des pays du monde entier entraîneraient «une restructuration fondamentale du système commercial mondial».
M. Carney, qui s'est entretenu par téléphone avec Trump à la fin du mois de mars, a indiqué que le président avait accepté d'entamer des négociations sur un nouvel accord économique et de sécurité après l'élection canadienne du 28 avril.
Le Canada et la Chine sont les seuls pays à maintenir jusqu'à présent des droits de douane de rétorsion envers les États-Unis. L'Union européenne a annoncé jeudi une pause de 90 jours de ses contre-mesures.
Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a déclaré mercredi que si le Canada maintenait ses mesures de rétorsion, ce serait «un très, très mauvais choix».
M. Verheul a été négociateur commercial en chef du Canada de 2017 à 2021, lors des négociations de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) sous la première administration Trump.
Il a soutenu que les droits de douane de rétorsion constituent un outil important pour contrer les pratiques commerciales déloyales et qu'ils peuvent contribuer à équilibrer les positions à la table des négociations.
La pause de 90 jours permettra à des dizaines de pays de tenter de négocier la fin des droits de douane. M. Lutnick a affirmé jeudi qu'il n'y avait pas assez d'heures dans une journée pour discuter avec tous les pays qui ont tendu la main, ajoutant : «Nous obtenons maintenant le respect que nous méritons».
M. Verheul a dit que, quoi que fassent les pays, M. Trump pourrait très bien décider de réimposer des droits de douane à un moment donné.
Si cela se produit, a-t-il ajouté, et si les pays coordonnent leur réponse, les droits de douane de M. Trump ne dureront pas longtemps et l'effort multinational enverra également un message fort à l'administration américaine.
«Et je pense que cela constituerait une réprimande importante à l'encontre des États-Unis quant aux mérites d'aller dans cette direction et d'anéantir les lois commerciales sous lesquelles nous avons tous fonctionné au cours des 75 dernières années», a déclaré M. Verheul.