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Société

Le Canada met en garde contre une campagne de propagande russe sur le réseau social X

Le Canada, les États-Unis et les Pays-Bas ont collaboré pour mettre fin à cette campagne de désinformation.

Canadian security officials are warning of a Russian propaganda campaign that is spreading online disinformation through social media site X. A man uses a computer keyboard in Toronto in a Sunday, Oct. 9, 2023 photo illustration. THE CANADIAN PRESS/Graeme Roy
Canadian security officials are warning of a Russian propaganda campaign that is spreading online disinformation through social media site X. A man uses a computer keyboard in Toronto in a Sunday, Oct. 9, 2023 photo illustration. THE CANADIAN PRESS/Graeme Roy
Mickey Djuric
Mickey Djuric / La Presse canadienne

Une campagne de propagande russe a utilisé le réseau social X pour diffuser de la désinformation en ligne, affirment des responsables de la sécurité canadienne. 

Le Centre canadien pour la cybersécurité (CCC) a indiqué que des individus affiliés au média RT, anciennement connu sous le nom de Russia Today, utilisaient des robots sur les réseaux sociaux pour le compte du gouvernement russe. 

Les responsables du CCC mentionnent que de faux comptes ont été créés sur les réseaux sociaux dans le but de diffuser de fausses nouvelles aux États-Unis et à l’étranger. Ces comptes se faisaient souvent passer pour des citoyens américains et faisaient la promotion de messages soutenant les objectifs du gouvernement russe. 

Appelé à réagir à ces affirmations, le service de presse de RT a déclaré: «La création de faux comptes (ndlr: en anglais 'farming') est un passe-temps apprécié par des millions de Russes».

Le Canada, aux côtés des États-Unis et des Pays-Bas, s’est efforcé de contrecarrer cette campagne de désinformation, mais les autorités craignent qu’une activité similaire puisse apparaître sur d’autres plateformes de médias sociaux. 

Les responsables américains ont déclaré que 968 comptes avaient été identifiés comme ayant été utilisés par des acteurs russes. Le réseau social X a depuis suspendu ces comptes.

Le mois dernier, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a averti lors d’une visite au Canada que la désinformation constituait une menace pour l’alliance défensive et ses efforts visant à armer l’Ukraine contre l’invasion russe. 

«La désinformation constitue un défi de taille, car nous constatons que la Russie alimente la désinformation de plusieurs manières. Nous constatons également que la Chine le fait», a réitéré M. Stoltenberg à La Presse canadienne. 

«Nous devons donc être très conscients des risques», a-t-il ajouté.

Même s'il revient au gouvernement de combattre les fausses nouvelles, une presse indépendante et libre reste le meilleur moyen de s’en protéger,  estime M. Stoltenberg. 

La sécurité de l'OTAN menacée

L’avertissement au sujet de la campagne de propagande russe survient alors que les responsables américains et canadiens se demandent comment contrer les tentatives étrangères de perturber les élections en utilisant l’IA et la désinformation.

Les dirigeants de l’OTAN sont à Washington cette semaine pour leur sommet annuel et pour marquer le 75e anniversaire de l’alliance. L’Ukraine et le soutien à ce pays en guerre sont au cœur des discussions. 

«Alors que le gouvernement russe continue de mener sa guerre brutale en Ukraine et menace les démocraties du monde entier, le ministère de la Justice continuera de déployer toutes ses autorités judiciaires pour contrer l’agression russe et protéger le peuple américain», a déclaré le procureur général des États-Unis, Merrick B. Garland, dans un communiqué. 

Lors d’un discours prononcé mardi à l’ambassade du Canada à Washington, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que les enjeux de cybersécurité étaient l’une des plus grandes menaces auxquelles est confrontée l’alliance. 

«Nous devons être lucides sur l’état actuel des affaires mondiales, a-t-il dit. Nous vivons dans un monde de plus en plus dangereux, instable et complexe. La cyberguerre, la résurgence des forces autoritaires, l’expansion des conflits régionaux et, partout, les impacts croissants du changement climatique représentent tous des menaces croissantes pour notre sécurité collective et notre prospérité.»

À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a interdit la diffusion sur les ondes de la chaîne d’État russe RT, ainsi que de sa version francophone RT France. 

À l’époque, le CRTC avait estimé que le contenu des radiodiffuseurs n’était «pas dans l’intérêt public», car il exposait le peuple ukrainien à la haine ou au mépris en raison de sa race, de son origine nationale ou ethnique.

Mickey Djuric
Mickey Djuric / La Presse canadienne