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«C'est odieux. Frapper un hôpital pour enfants et les enfants innocents qui s'y trouvent est un acte injustifiable.»
Une importante attaque de missile russe a frappé lundi un grand hôpital pour enfants à Kyiv alors que la guerre en cours en Ukraine doit être le principal sujet de conversation lors du sommet des dirigeants de l'OTAN cette semaine à Washington, D.C.
Le premier ministre Justin Trudeau s'est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, condamnant l'attaque et exprimant ses condoléances au nom des Canadiens.
«C'est odieux, a-t-il déploré dans une déclaration écrite. Frapper un hôpital pour enfants — et les enfants innocents qui s'y trouvent — est un acte injustifiable.»
This is abhorrent. Striking a children’s hospital — and the innocent children inside — cannot be justified.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) July 8, 2024
My heart goes out to the families who are grieving — and Canada’s commitment to Ukraine remains as strong as ever. https://t.co/aOnZ3yCSaH
Le missile qui a frappé l'hôpital pour enfants d'Okhmatdyt faisait partie d'un tir de barrage durant le jour visant cinq villes ukrainiennes. Les autorités ont déclaré qu'au moins 31 personnes avaient été tuées et 154 blessées, dont au moins sept enfants hospitalisés.
Voyez le compte-rendu de Jean-François Poudrier dans la vidéo liée à l'article.
Trudeau et Zelensky ont échangé leurs points de vue sur le sommet des dirigeants de l'OTAN, selon un communiqué du bureau du premier ministre. Les deux dirigeants ont discuté des progrès de l'Ukraine vers l'adhésion à l'OTAN et du soutien des membres de l'alliance en réponse aux attaques russes.
Les membres de l'OTAN soutiennent massivement l'Ukraine, mais ont pris soin de ne pas se laisser entraîner dans un conflit plus large avec la Russie.
Kirsten Hillman, ambassadrice du Canada aux États-Unis, a déclaré lundi que le soutien indéfectible du Canada aux Ukrainiens est important face aux critiques persistantes selon lesquelles le pays n'a pas atteint les objectifs de dépenses de défense de l'OTAN.
Les membres de l'alliance ont convenu de consacrer l'équivalent de 2% de leur produit intérieur brut national à la défense. Le Canada devrait dépenser 1,37% cette année, contre 1% en 2014, mais cela reste bien en deçà de l'objectif.
Mme Hillman a déclaré aux journalistes, après une rencontre avec Justin Trudeau, qu'elle avait subi des pressions de la part des responsables américains, qui s'attendent à ce que chaque pays intensifie ses efforts autant qu'il le peut.
Mais elle croit qu'ils comprennent les progrès réalisés par le Canada pour se rapprocher des 2%.
L'ambassadrice a aussi souligné qu'en plus des efforts canadiens pour investir davantage dans la défense, les Américains apprécient la «trajectoire» du pays, qui «met l'accent sur des dépenses sur l'Arctique et le Moyen-Orient». «C'est ce qu'ils attendent de leurs alliés: qu'ils investissent dans leurs capacités et leurs habiletés», a-t-elle indiqué dans un point de presse.
Mme Hillman a mentionné que le soutien marqué du Canada envers l'Ukraine est un atout du pays sur la scène internationale.
«Je suis fière du fait que nos alliés reconnaissent que nous sommes, par exemple, les défendeurs les plus forts de l'Ukraine. Nous ne bougeons pas là-dessus», a-t-elle dit.
«Le leadership que le Canada a toujours démontré vis-à-vis l'Ukraine. Les Américains comptent sur nous pour rester forts», a-t-elle ajouté, rappelant que «certains alliés dans l'OTAN rencontrent leur cible d'investissements, mais ne soutiennent pas l'Ukraine».
Le ministre de la Défense, Bill Blair, a déclaré qu'il s'attend à ce que les dépenses augmentent jusqu'à au moins 1,75% d'ici 2029, avec des dépenses supplémentaires pour une nouvelle flotte de sous-marins et des systèmes intégrés de défense aérienne et de missiles qui pourraient faire basculer au-delà des 2%.
La question des dépenses a été immédiatement soulevée lorsque M. Blair s'est exprimé lundi après-midi au Forum sur la politique étrangère et la sécurité à Washington.
Il a suggéré que le Canada était venu au sommet avec le genre de plan détaillé que ses alliés — y compris un groupe bipartisan de 23 sénateurs américains — réclamaient.
«J'espère qu'au cours des prochains jours, je pourrai partager ce plan crédible et vérifiable avec nos alliés pour leur fournir l'assurance que le Canada comprend sa responsabilité et que nous serons à la hauteur de nos responsabilités», a-t-il déclaré.
M. Blair a également avancé que les sondages de son ministère suggéraient que peu de Canadiens souhaitaient que le gouvernement augmente les dépenses de défense il y a un an, mais que des sondages plus récents évaluent qu'ils sont plus de 60 %.
Il devrait rejoindre Trudeau et la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly au sommet des dirigeants de l'OTAN qui débute mardi.
La situation précaire du président américain Joe Biden, dont la récente performance dans un débat présidentiel a soulevé des questions majeures sur son état cognitif, influencera également la rencontre au sommet.
Les prochaines élections américaines et la possibilité d'une seconde administration de Donald Trump font craindre à certains pays de l'OTAN que le critique le plus fervent de l'alliance contrôle à nouveau son armée la plus puissante.
Voyez le compte rendu de Jean-François Poudrier dans la vidéo ci-dessous.
Trump a affirmé à plusieurs reprises qu'il ne défendrait pas les membres de l'OTAN qui n'atteignent pas leurs objectifs en matière de dépenses de défense, y compris le Canada.
On craint également que si le leader républicain est élu, il réduise son soutien à l'Ukraine.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré vendredi qu'il s'attend à ce que les dirigeants acceptent un ensemble de mesures substantielles pour l'Ukraine qui constitue un «pont vers l'adhésion à l'OTAN».
Certains experts estiment qu'il est peu probable que cela aille aussi loin que l'espère le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Celui-ci a publié sur les réseaux sociaux après les frappes de missiles, appelant les pays en quête de paix à se tenir ensemble contre la Russie. Il a ajouté que cela nécessite un soutien, une détermination, une action et une défense communes.
«C'est pourquoi nous ne pouvons que forcer la Russie à la paix, et nous ne pouvons y parvenir qu'avec tous ceux qui, dans le monde, recherchent réellement la paix», a déclaré Zelensky.
Trudeau profite également de son séjour à Washington pour soutenir les efforts d'Équipe Canada en prévision des élections américaines.
Lundi après-midi, il a rencontré Joshua Bolten, PDG de Business Roundtable, une association de PDG de centaines d'entreprises américaines, pour parler des liens économiques profonds entre les deux pays.
Trudeau a également rencontré Wes Moore, le gouverneur démocrate du Maryland. Le premier ministre a déclaré que c'était l'occasion de parler de politique progressiste à une époque où le monde est compliqué et difficile.
«Le fait que des gens formidables travaillent ensemble contribue à la survie de nos démocraties à bien des égards», a déclaré Justin Trudeau.