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On a reconnu «sa prose poétique intense qui confronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine».
Le prix Nobel de littérature a été décerné jeudi à l'autrice sud-coréenne Han Kang, le comité Nobel reconnaissant «sa prose poétique intense qui confronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine».
Le président du comité Nobel, Anders Olsson, a salué «l'empathie physique de Han pour les vies vulnérables, souvent féminines» de ses personnages.
Il a déclaré que son travail «confronte les traumatismes historiques et expose dans chacune de ses œuvres la fragilité de la vie humaine.»
«Elle a une conscience unique des liens entre le corps et l'âme, les vivants et les morts, et dans un style poétique et expérimental, elle est devenue une innovatrice de la prose contemporaine.»
Han devient la première écrivaine sud-coréenne à remporter le prix Nobel de littérature. Elle devient également la deuxième ressortissante sud-coréenne à remporter un prix Nobel, après l'ancien président Kim Dae-jung qui a remporté le prix de la paix en 2000. Il avait été honoré pour ses efforts visant à restaurer la démocratie en Corée du Sud pendant le précédent régime militaire du pays et à améliorer les relations avec son rival nord-coréen.
Anna-Karin Palm, membre du comité Nobel de littérature, a affirmé que Han écrit «une prose lyrique intense, à la fois tendre et brutale, et parfois aussi légèrement surréaliste».
L'écrivaine de 53 ans avait remporté le prix international Booker en 2016 pour «La Végétarienne», un roman troublant dans lequel la décision d'une femme d'arrêter de manger de la viande a des conséquences dévastatrices.
Au moment de remporter ce prix, Han a déclaré qu’écrire des romans «est une façon de (se) questionner».
«J’essaie simplement de compléter mes questions tout au long du processus d’écriture et j’essaie de rester dans ces questions, parfois douloureuses, parfois – eh bien – parfois exigeantes», a-t-elle expliqué.
Avec «La Végétarienne», a-t-elle dit, «je voulais questionner l’être humain et décrire une femme qui ne voulait plus appartenir à la race humaine et qui voulait désespérément rejeter le fait d’être humain, (les humains) qui commettent une telle violence.»
Son roman «Human Acts» a été finaliste du prix international Booker en 2018.
Olsson, le président du comité, a qualifié «Human Acts» d’œuvre de «littérature témoin». Le livre est basé sur le meurtre réel de manifestants pro-démocratie dans la ville natale de Han, Gwangju, en 1980.
Le prix littéraire est depuis longtemps critiqué pour être trop axé sur les écrivains européens et nord-américains dont la prose est lourde de style et légère en histoire. Il est également dominé par les hommes, avec seulement 17 femmes parmi ses 119 lauréats jusqu’à présent. La dernière femme à avoir remporté le prix Nobel était la Française Annie Ernaux, en 2022.
Depuis lundi, six jours de cérémonies ont été consacrés à l’annonce des lauréats du Nobel, avec les Américains Victor Ambros et Gary Ruvkun qui ont remporté le prix de médecine. Mardi, deux pères fondateurs de l’apprentissage automatique, John Hopfield et Geoffrey Hinton, ont remporté le prix de physique. Mercredi, trois scientifiques qui ont découvert des techniques puissantes pour décoder et même concevoir de nouvelles protéines ont reçu le prix Nobel de chimie.
Le prix Nobel de la paix sera annoncé vendredi et le prix d’économie le 14 octobre.
Le prix est doté d’une récompense en espèces de 11 millions de couronnes suédoises (1,5 million $CAN) provenant d’un legs laissé par le créateur du prix, l’inventeur suédois Alfred Nobel. Les lauréats sont invités à recevoir leurs prix lors de cérémonies le 10 décembre, jour anniversaire de la mort d'Alfred Nobel.