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«L’objectif, c’est de s’assurer de répondre aux questions du coût de la vie, de remettre de l’argent dans les poches des Québécois.»
«Les coffres du gouvernement Legault se remplissent alors que les poches des Québécois se vident», a dénoncé la cheffe libérale Dominique Anglade dimanche, à son premier rassemblement de la campagne électorale, à Montréal.
Elle a ainsi pris la défense des citoyens étranglés par la hausse du coût de la vie: si elle forme le prochain gouvernement, elle écartera un retour à l’équilibre budgétaire, afin d’aider plutôt les contribuables.
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Les mesures de son «plan portefeuille» devraient être dévoilées lundi.
La loi actuelle prévoit qu’en cas de déficit, le gouvernement doit rétablir l’équilibre budgétaire en cinq ans, mais un éventuel gouvernement libéral serait prêt à y déroger, selon ce que suggère Mme Anglade.
Le PLQ a choisi comme président de campagne l’ancien ministre des Finances Carlos Leitao, un champion de l’équilibre budgétaire. Mais cela ne veut pas dire que le parti s’engage à retourner au déficit zéro en sabrant dans les dépenses au cours d’un éventuel premier mandat, a expliqué Mme Anglade a expliqué en mêlée de presse au déclenchement des élections dimanche matin à Québec.
Carlos Leitao a été ministre des Finances du précédent gouvernement libéral de Philippe Couillard. C’est lui qui a été l’artisan du retour à l’équilibre budgétaire, au prix de compressions douloureuses, de 2015 à 2018. Cela avait provoqué une grogne populaire importante.
Or Mme Anglade a tenté de se montrer rassurante pour ceux qui gardent de mauvais souvenirs de cette époque qualifiée par plusieurs d’«austérité».
«Ce n’est pas le moment de réduire les dépenses en fonction du retour à l’équilibre budgétaire, parce qu’au contraire, les gens ont besoin de l’air, des mesures claires, pour passer à travers la situation actuelle», a-t-elle déclaré.
Elle veut financer son engagement de baisser les impôts de 1,5 % pour les revenus de moins de 92 000 $ en s’attaquant aux paradis fiscaux, Mme Anglade a soutenu que l’économie allait être l’enjeu prioritaire de cette campagne.
La cheffe libérale conteste la prétention du gouvernement caquiste selon laquelle la CAQ a détrôné le PLQ comme «parti de l’économie».
L’économie est plutôt le «point faible» du chef caquiste François Legault, selon Mme Anglade.
Elle en tient pour preuve que la CAQ a longtemps nié le problème de la rareté de la main-d’œuvre, qui cause tant de soucis aux entreprises, alors qu’il y a pas moins de 270 000 postes à combler au Québec actuellement.
«Je mets François Legault au défi de répéter que la pénurie de main-d’œuvre a été une 'mosus' de bonne nouvelle», a-t-elle martelé.
La cheffe libérale a soutenu qu’elle a la `meilleure équipe économique' parmi ses candidats et elle a rappelé qu’elle avait elle-même été ministre de l’Économie du gouvernement Couillard.
Depuis la pandémie de COVID-19, le gouvernement Legault a enregistré une série de déficits budgétaires importants.
Cependant, en raison de la forte relance économique en cette sortie de pandémie, les finances publiques du Québec sont en ordre, a conclu la vérificatrice générale dans son rapport préélectoral sur les finances publiques publié en août.
Depuis le dépôt du budget 2022-2023, le déficit a presque complètement fondu en seulement cinq mois, soit de mars à août, en passant de 6,4 milliards $ à 729 millions $.
Les sondages suggèrent que le PLQ est à la traîne dans les intentions de vote. Il subit particulièrement le désamour des francophones.
Mme Anglade aura donc fort à faire pour remonter la pente, mais elle dit néanmoins pouvoir former le prochain gouvernement libéral majoritaire.
«J’entame cette campagne-là à l’offensive», a-t-elle confié.
Elle estime que les électeurs ne la connaissent «pas suffisamment», en raison du fait que la pandémie est venue chambouler la vie politique et les possibilités de rassemblement au cours des deux dernières années.
Le Parti libéral formait l’opposition officielle à la dernière législature et détenait 27 sièges à la dissolution de la Chambre.
Aux élections de 2018, il avait été presque totalement rayé de la carte dans la région de Québec, ne conservant que la circonscription de Jean-Talon, qu’il a ensuite perdue lors d’une élection partielle. Le PLQ avait aussi été réduit au néant en Mauricie, dans les Laurentides ainsi qu’en Beauce-Appalaches et au Bas-Saint-Laurent notamment, et ses troupes se trouvent essentiellement dans la région de Montréal et en Outaouais.
Mme Anglade a été couronnée cheffe au terme d’une campagne avortée, après l’abandon de son adversaire, Alexandre Cusson.
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