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Des questions de sécurité ont mené à cette décision.
Les autorités municipales d'Ottawa soutiennent que des questions de sécurité les ont amenées à annuler une cérémonie de lever du drapeau à l'hôtel de ville pour marquer la proclamation de la création de l'État d'Israël, le 14 mai.
Le drapeau israélien sera bien hissé mardi à l'hôtel de ville d'Ottawa pour souligner le jour de l'indépendance (Yom Haʿatzmaout), mais la cérémonie réunissant le maire, des diplomates et des membres de la communauté juive n'aura pas lieu.
La Ville affirme disposer de renseignements suggérant que l'événement poserait «un risque important pour la sécurité publique», sans toutefois préciser la nature de ces risques.
«La Ville doit donner la priorité à la sécurité de ses résidents, de ses visiteurs et de ses employés. Par conséquent, la commémoration de cette année aura lieu sans la cérémonie habituelle», indique la Ville dans un communiqué.
Le Service de police d'Ottawa n'a pas répondu aux questions sur les enjeux de sécurité ou sur sa recommandation d'annuler l'événement, affirmant dans un courriel que ses plans de sécurité «sont évolutifs et adaptables aux besoins actuels».
Les publications sur les réseaux sociaux suggèrent que l’événement aurait attiré des manifestants, notamment du campement propalestinien organisé par des étudiants à l’Université d’Ottawa.
Le groupe «Ottawa 4 Palestine» avait annoncé la semaine dernière sur les réseaux sociaux son intention de «mettre fin à l'événement de lever du drapeau sioniste».
Le maire Mark Sutcliffe se dit déçu de la décision de la Ville, évoquant «l'escalade des menaces et de l'hostilité». Il explique que la décision a été prise «après consultation du Service de police d'Ottawa et de la Fédération juive d'Ottawa».
«Les membres de la communauté juive d'Ottawa ont été confrontés à une augmentation significative de l'antisémitisme, des menaces et de l'hostilité au cours des sept derniers mois», écrit le maire dans une publication sur les réseaux sociaux. «Notre priorité commune doit rester la sécurité de tous les résidents d'Ottawa.»
Deborah Lyons, l'envoyée spéciale du Canada pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme, a condamné la décision de la Ville d'Ottawa d'annuler l'événement.
«Nous remercions les agents des services de police et de renseignement pour leur diligence, mais nous n'aurions jamais dû en arriver là, écrit-elle sur le média social X. Les Canadiens juifs ne peuvent pas mener une vie pleine et épanouie en raison d'un risque réel pour leur sécurité.»
Le député libéral fédéral montréalais Anthony Housefather a demandé à la Ville d'Ottawa de revoir sa décision. «Ajoutez de la sécurité, prenez des précautions. N'annulez pas simplement l'événement», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
La députée conservatrice Melissa Lantsman a qualifié la décision de la Ville de lâche.
La Ville d'Ottawa souligne dans son communiqué qu'elle célèbre les fêtes nationales et les jours de l'indépendance de plus de 190 pays avec des événements et des activités de lever de drapeau.
Leilani Farha, avocate des droits de la personne et militante pour le logement, a écrit sur les réseaux sociaux qu'elle avait demandé au maire d'annuler l'événement – mais pour des raisons autres que la sécurité. Elle a publié un courriel envoyé au bureau du maire Sutcliffe dans lequel elle estimait que l'événement serait «totalement inapproprié et profondément offensant» à la lumière de la guerre en cours dans la bande de Gaza.
La guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont percé les défenses israéliennes le 7 octobre et tué quelque 1200 personnes, en plus de prendre 250 otages. L'offensive militaire israélienne de plusieurs mois dans le territoire contrôlé par le Hamas a maintenant fait plus de 34 800 morts chez les Palestiniens, selon les responsables de la santé dans la bande de Gaza.
Mme Farha a souligné l'augmentation du nombre de décès et l'obstruction de l'acheminement de l'aide humanitaire comme motifs pour lesquelles la Ville d'Ottawa devrait suspendre la cérémonie.
«Sur cette base, je vous demande: est-il approprié de célébrer l'État d'Israël?» a-t-elle écrit au maire Sutcliffe.