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Dans son document d'une dizaine de pages, la CAQ réitère sa promesse de renouer avec l'équilibre budgétaire en 2027-2028.
La Coalition avenir Québec (CAQ) a présenté, samedi, à Saint-Jérôme, son cadre financier qu'elle qualifie de «prudent» et de «responsable».
Ses promesses électorales totalisent 29,6 milliards $, dont 21 milliards $ sont dédiés au «bouclier anti-inflation» censé aider les Québécois à faire face à la hausse du coût de la vie.
La CAQ a promis des baisses d'impôt, un chèque pour 6,4 millions de Québécois, une aide financière pour les aînés à revenu modeste et un plafonnement des tarifs gouvernementaux.
Dans le document qu'il a présenté samedi, le parti indique qu'il continuera également de financer les grandes missions de l'État, en faisant croître les dépenses en santé de 4,5 %, et de 3,5 % en éducation.
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Fait à noter, les «mini-hôpitaux» privés recevront 5 millions $ par année à compter de 2024-2025 en raison de l'augmentation du nombre d'actes médicaux. À la fin du mandat, l'impact budgétaire sera de 15 millions $.
Pour financer ses engagements en matière d'infrastructures, la CAQ augmentera le Plan québécois des infrastructures (PQI) 2023-2033 de 7,5 milliards $ pour atteindre 150 milliards $.
Sous la CAQ, le déficit pour l'année 2022-2023, qui était de 1,6 milliard $ dans le cadre financier du rapport préélectoral, se creusera donc à 7,6 milliards $.
L'année suivante, le déficit sera de 5 milliards $, alors qu'il se chiffrait à 1,27 milliard $ dans le rapport préélectoral.
Toutefois, le parti de François Legault réitère sa promesse de renouer avec l'équilibre budgétaire en 2027-2028.
Il prévoit que l'amélioration de la croissance économique rapportera 3,3 milliards $ de plus durant le mandat, ou 1,7 milliard $ à terme en 2026-2027.
«Compte tenu de nos investissements majeurs pour amener la 5G au Québec, des baisses d'impôt, de notre plan pour réaliser la transition énergétique et de notre solide équipe économique, nous sommes persuadés de pouvoir dépasser les attentes des économistes une fois de plus», écrit-on.
La CAQ table aussi sur une «révision des programmes» qui générera 4 milliards $ au cours des quatre prochaines années, et 1,5 milliard $ à terme en 2026-2027.
Elle promet qu'«aucun service ne sera affecté par cette approche».
Un second gouvernement de la CAQ fera également un suivi des engagements annuels, afin d'éviter que des sommes dorment dans les coffres des ministères.
«Nous prévoyons ainsi de pouvoir réutiliser l'équivalent de 1 % des dépenses annuelles pour les engagements du gouvernement», peut-on lire dans le cadre financier.
En conséquence, la CAQ prévoit une réduction des provisions de 2 milliards $. Les réserves pour pallier les risques économiques seront de 8 milliards $ au lieu des 10 milliards $ prévus dans le rapport préélectoral.
Par ailleurs, la réduction du poids de la dette nette par rapport au PIB se poursuivra, pour atteindre 35,9% à la fin du mandat et 31% d'ici 2032-2033, selon le parti.
Le chef de la CAQ, François Legault, s'en est pris à ses adversaires politiques, en soulignant que deux d'entre eux n'avaient pas encore déposé de cadres financiers.
Le Parti québécois et le Parti conservateur du Québec préfèrent attendre, alors que le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS) ont été les tout premiers à se prêter à l'exercice.
M. Legault a dit trouver le PLQ de Dominique Anglade «très imprudent», dans la mesure où il «enlève les provisions de 8 milliards $». Les libéraux n'ont d'ailleurs «aucun plan de retour à l'équilibre budgétaire», a-t-il dit.
QS «au moins s'assume», s'est moqué le chef caquiste, qui prend un malin plaisir depuis quelques jours à parler de «taxes orange». Les solidaires sont «complètement déconnectés», a-t-il râlé.
«Ce n'est pas le temps de jouer au cowboy avec l'argent des Québécois», a lancé François Legault.
«Pas une cenne» pour la lutte aux changements climatiques, déplore QS
La réplique de QS est arrivée rapidement sous forme de gazouillis.
«Pouvez-vous imaginer, en 2022, un cadre financier sans aucun nouvel investissement en lutte aux changements climatiques? Rien, pas une cenne!» a déploré son co-porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois.
Le cadre financier de François Legault, c’est continuons à ne rien faire, continuons à foncer dans le mur. Nous sommes à un point tournant de la campagne. C’est plus clair que jamais: elle se joue entre la Vision 2030 de Québec solidaire ou la vision 1990 de la CAQ.
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) September 10, 2022
«Le cadre financier de François Legault, c'est continuons à ne rien faire. [...] Nous sommes à un point tournant de la campagne: [...] elle se joue entre la vision 2030 de Québec solidaire ou la vision 1990 de la CAQ», a-t-il renchéri.
La CAQ a indiqué dans son cadre financier qu'il lui restait des «annonces à venir» totalisant 725 millions $.
De passage à Magog, la cheffe libérale Dominique Anglade a accusé la CAQ de «s'inventer des revenus basés sur absolument rien, sinon que du vent».
Elle décode également qu'il y aura des «coupures». «Une révision de programme, là, c'est la même chose que des coupures. C'est de l'austérité caquiste qui nous est annoncée. [...] Où vont-ils couper?» a-t-elle martelé.