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Économie

La Banque du Canada maintient son taux directeur à 0,25 %

La Banque du Canada a maintenu mercredi son taux d’intérêt directeur à 0,25 %, tout en prévenant qu’il ne resterait pas à cette « valeur plancher » encore bien longtemps.

Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada.
Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada.
Jordan Press
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La Banque du Canada a maintenu mercredi son taux d’intérêt directeur à 0,25 %, tout en prévenant qu’il ne resterait pas à cette « valeur plancher » encore bien longtemps.

Le taux de référence se trouve à ce creux depuis mars 2020, au début de la pandémie de COVID-19, qui a paralysé l’économie et entraîné la perte de trois millions d’emplois au pays.

La banque centrale a indiqué mercredi que le rebond effectué depuis la première vague de la pandémie a été plus vigoureux que prévu, en particulier dans les derniers mois.

Dans une déclaration, le conseil de direction de la banque a souligné que l’économie tournait au maximum de sa capacité et que le marché du travail s’était « nettement tendu ». Elle a notamment évoqué le fait que les postes vacants étaient nombreux, que les intentions d’embauche étaient fortes et que les gains salariaux s’accentuaient.

Cette reprise est la raison pour laquelle la banque a annoncé qu’elle ne promettait désormais plus de garder son taux d’intérêt à 0,25 %, ajoutant que les taux devront grimper pour lutter contre la forte inflation, qui se trouve largement au-dessus de la cible de 2,0 % privilégiée par la banque centrale.

« Les taux d’intérêt vont devoir augmenter pour maîtriser l’inflation. Par conséquent, les Canadiens doivent s’attendre à ce qu’ils suivent une trajectoire à la hausse », a affirmé le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, dans un communiqué.

Il a également souligné que la propagation rapide du variant Omicron venait « brouiller les cartes » de l’économie au pays et à l’étranger pour expliquer pourquoi la banque avait choisi de ne pas hausser son taux directeur dès mercredi.

« La formulation de notre politique monétaire a été mûrement réfléchie depuis le début de la pandémie, et nous sommes conscients que la propagation rapide du variant Omicron va ralentir les dépenses au premier trimestre. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas changer le taux directeur aujourd’hui, de mettre fin à notre engagement à le maintenir à sa valeur plancher et de signifier qu’il faut s’attendre à ce que les taux montent dans l’avenir », a poursuivi M. Macklem.

L’économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, a indiqué qu’il s’attendait à ce que la Banque du Canada augmente ses taux en mars si le pays reçoit de meilleures nouvelles au sujet d’Omicron.

La banque centrale n’a pas précisé le calendrier ou la cadence des augmentations dans sa déclaration, mais la décision d’attendre avec une première hausse sera controversée dans les marchés financiers, alors que l’inflation d’ensemble est à un sommet de 30 ans, a estimé Stephen Tapp, économiste en chef à la Chambre de commerce du Canada.

Prévisions révisées à la baisse

Dans la mise à jour de ses prévisions économiques, la Banque du Canada a indiqué que l’inflation pourrait se hisser au-dessus de la barre des 5,0 % au premier trimestre, avant de ralentir d’ici la fin de l’année.

Pour l’ensemble de 2022, l’inflation devrait s’établir à 4,2 %, calcule maintenant la banque, après avoir estimé en octobre qu’elle serait de 3,4 %.

Des sondages de la Banque du Canada suggèrent que les Canadiens s’attendent maintenant à ce que l’inflation reste élevée plus longtemps.

Plus l’inflation reste élevée longtemps, plus les Canadiens sont susceptibles de croire qu’elle restera élevée à long terme, ce qui pourrait entraîner une croissance incontrôlable des prix, craint la banque centrale.

Dans son annonce sur les taux, la banque a indiqué qu’elle utiliserait ses outils politiques pour s’assurer que « les attentes plus élevées à court terme n’entachent pas celles à long terme et ne finissent pas par avoir une influence durable sur l’inflation ».

La banque centrale estime que l’économie a progressé de 4,6 % en 2021, un chiffre inférieur d’un demi-point de pourcentage à sa prévision d’octobre. Elle prévoit désormais une croissance du produit intérieur brut réel de 4,0 % en 2022, contre 4,3 % dans ses prévisions précédentes.

La Banque du Canada a expliqué qu’une partie de la dégradation des prévisions pour cette année était due à l’impact d’Omicron, aux récentes données et mises à jour budgétaires des provinces et du gouvernement fédéral qui semblent indiquer que la croissance des dépenses publiques ralentit plus tôt que prévu et aux problèmes de chaîne d’approvisionnement qui auront « des conséquences négatives plus importantes et plus généralisées » cette année.

La banque a ajouté que la possibilité de voir de nouveaux variants apparaître et forcer la remise en place de restrictions au pays et à l’étranger assombrissait aussi ses perspectives.

Jordan Press
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