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Politique

Guerre contre la Russie: Trudeau n'exclut pas l'envoi de soldats canadiens en Ukraine

Selon Trudeau, la Russie a envahi l'Ukraine «pour effacer l'histoire ukrainienne et étendre son empire».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à droite, salue le premier ministre canadien Justin Trudeau lors d'une cérémonie à Kiev, en Ukraine, le 24 février 2025.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à droite, salue le premier ministre canadien Justin Trudeau lors d'une cérémonie à Kiev, en Ukraine, le 24 février 2025.
/ La Presse canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau n'exclut pas l'envoi de soldats canadiens en Ukraine dans le cadre d'un éventuel accord de paix.

«Nous allons travailler avec nos voisins sur ce sujet, mais tout est sur la table», a déclaré M. Trudeau lundi lors d'une conférence de presse conjointe avec d'autres dirigeants, à Kyiv, à l'issue d'un sommet sur la paix et la sécurité.

 

Le premier ministre était dans la capitale ukrainienne aux côtés d'une douzaine de dirigeants européens pour souligner le troisième anniversaire de l'invasion à grande échelle de la Russie. 

Pressé après la conférence de presse de développer son commentaire sur l'envoi de soldats canadiens, M. Trudeau a déclaré que la «première priorité est de s'assurer qu'il y a un cessez-le-feu et que nous mettons en place les conditions d'une paix durable». 

«Lorsque nous établirons la manière dont nous allons maintenir une paix durable (...) le Canada sera impliqué, mais nous n'en sommes pas encore là», a déclaré M. Trudeau aux journalistes.

M. Trudeau a ajouté que tout déploiement de soldats canadiens «est quelque chose à prendre très, très au sérieux». Il a déclaré qu'Ottawa aura un rôle à jouer pour repousser «les forces du chaos que [le président russe] Vladimir Poutine tente de déchaîner sur le monde, pour miner toutes nos démocraties». 

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait déjà déclaré la semaine dernière que le Canada souhaitait que «davantage de Canadiens s'impliquent dans la protection de l'Ukraine», alors que des pays comme le Royaume-Uni se disent prêts à déployer des troupes pour faire respecter un éventuel accord de paix. 

La réunion de Kyiv intervient dans un contexte de consternation sur le continent face aux pourparlers entre Washington et Moscou qui excluent l'Ukraine. 

«Nous aurons des points de vue différents de temps à autre sur la meilleure façon d'avancer, a affirmé lundi M. Trudeau. Ces points de vue seront élaborés dans des forums comme celui-ci, ou au forum du G7 ou ailleurs. Mais nous sommes unis dans nos valeurs.» 

Redonner à Kyiv les actifs russes saisis 

Le premier ministre avait commencé la journée lundi en annonçant que le Canada fournirait une aide de 5 milliards $ à l'Ukraine, en utilisant des fonds provenant d'actifs russes saisis. Ottawa promet depuis des années de confisquer les avoirs associés au gouvernement russe et à ses oligarques. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié lundi le Canada pour le soutien qu'il a apporté jusqu'ici, en particulier pour la formation des soldats et l'aide à la fourniture de «technologies optiques canadiennes de haut niveau» pour les drones sur les champs de bataille. «Votre peuple nous a aidés au tout début de la guerre», a déclaré M. Zelensky.

Le soutien à l'Ukraine pour mettre fin à la guerre selon ses conditions et avec son territoire intact est resté fort au sein des pays européens, malgré le fait que le soutien américain à l'Ukraine vacille depuis quelques semaines.

Le président américain Donald Trump a accusé l'Ukraine d'avoir déclenché la guerre et a mis en doute la légitimité du président Zelensky. Le Canada et l'Europe ont constamment imputé toute la responsabilité à la Russie pour une attaque non provoquée contre une autre nation souveraine.

La guerre remonte à 2014, lorsque la Russie a envahi la Crimée après des manifestations prodémocratie en Ukraine. Puis, le 24 février 2022, Moscou a lancé une invasion à grande échelle en Ukraine.

«Ce n'est pas un conflit que l'Ukraine a voulu, provoqué ou demandé de quelque manière que ce soit, a répété M. Trudeau à la table du sommet, lundi. Cette guerre a commencé pour une seule et unique raison: la volonté de la Russie d'effacer l'histoire ukrainienne et d'étendre son empire.»

Après un accord de paix

Les dirigeants des pays de la région ont souligné cette menace lundi et ont déclaré que l'Europe devait élaborer une réponse cohérente.

Le président finlandais, Alexander Stubb, a déclaré que les Européens devaient présenter une stratégie aux Américains, sinon ils continueront d'être exclus des discussions.

«En Europe, nous devons nous organiser ensemble. Je suis un peu frustré par ce débat sur les troupes au sol, car cela passe à côté de l'essentiel», a-t-il déclaré, suggérant que l'Europe pouvait fournir un soutien aérien, maritime et de renseignement aux Ukrainiens qui conservent le contrôle sur des territoires.

Le président lituanien, Gitanas Nauseda, a déclaré que son pays avait besoin de savoir clairement s'il y aurait un cessez-le-feu soutenu par des représailles «immédiates et fortes» si la Russie violait ses conditions.

«Parlons-nous de maintien de la paix ou d'imposition de la paix ?», a-t-il demandé, arguant qu'il était «prématuré» d'entrer dans les détails.

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M. Zelensky a déclaré que l'Ukraine avait une estimation du nombre de soldats dont elle aurait besoin pour maintenir la paix, mais il a ajouté que Kyiv ne communiquerait pas ce nombre aux Russes tant qu'il n'y aura pas de plan viable pour maintenir la paix. 

«Bien sûr, je connais le nombre de soldats dont nous aurions besoin. Et bien sûr, nous le partagerons — mais pas d'abord dans le cadre d'une conversation ouverte, pas pour y préparer les Russes», a-t-il déclaré. 

M. Trudeau a souligné l'urgence de la situation dans son discours d'ouverture lundi. «Nous ne pouvons pas attendre. Le moment de mettre fin à cette guerre d'agression, le moment de défendre la démocratie, le moment de défendre nos valeurs communes — c'est maintenant. Alors saisissons-le.»

Avec des informations de Dylan Robertson, La Presse canadienne

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