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Société

Impasse dans les négos de la FIQ; moyens de pression plus lourds en septembre

Elle envisage de recourir de nouveau à des moyens de pression plus lourds, incluant la grève, dès le mois de septembre.

De nombreuses jeunes infirmières quittent la profession avant d’avoir 35 ans.
De nombreuses jeunes infirmières quittent la profession avant d’avoir 35 ans.
Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne

La FIQ constate l'impasse dans ses négociations avec Québec. Elle envisage de recourir de nouveau à des moyens de pression plus lourds, incluant la grève, dès le mois de septembre.

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, a tenu cette semaine un conseil fédéral extraordinaire pour faire le point sur sa négociation.

Les discussions pour renouveler la convention collective avaient repris avec le gouvernement du Québec, après que les membres de la FIQ eurent rejeté à 61 % l'entente de principe qui était intervenue.

Les demandes de Québec en ce qui a trait à la «flexibilité» attendue des infirmières sont au centre des discussions. Les employeurs veulent pouvoir déplacer les infirmières d'unité de soins, voire d'établissement, pour répondre aux besoins.

Mais les infirmières considèrent cela comme un rejet de leur expertise, comme si elles étaient traitées comme des pions interchangeables.

L'impasse

«On est arrivé dans une impasse; on est arrivé au bout des discussions», a confié en entrevue vendredi Jérôme Rousseau, vice-président de la FIQ et coresponsable de la négociation.

Il n'y a même plus de rencontres de négociation entre les parties à l'ordre du jour, rapporte-t-il.

«Dans les faits, il n' a plus de rencontres, parce qu'on a atteint la portée des discussions. Je pense que tout a été dit. Cependant, les portes sont ouvertes.  Nous, on est disponible. Si le gouvernement est prêt à faire un pas vers nous et à ouvrir et à arriver avec d'autres solutions, évidemment, on est au rendez-vous», s'empresse d'ajouter M. Rousseau.

La FIQ a déjà commencé ses rencontres avec ses membres.

«C'est ce qu'on fait habituellement. Toutes les périodes d'été, ça sert aux équipes syndicales, par différents moyens, d'être en contact avec les membres. Ça, c'est déjà en cours. Ça fait partie du bilan qu'on a fait cette semaine en instance. On souhaite que les militantes syndicales discutent avec les membres justement du constat, de l'impasse dans laquelle on est et, aussi, d'envisager des moyens de pression, entre autres aussi ultimement la grève», résume M. Rousseau.

Mandat de grève

La FIQ dispose déjà d'un mandat de grève. Ses membres avaient débrayé durant quelques jours en novembre et en décembre 2023.

Le même mandat de grève pourrait donc être réactivé dès la rentrée de septembre, a prévenu M. Rousseau. 

«Oui, le mandat de grève est encore là. On n'hésitera pas à l'utiliser. Évidemment, on souhaite y aller en progression, mais une progression quand même assez rapide. Nos membres sont prêts; c'est ce qu'on entend sur le terrain, dans les médias sociaux. Les membres sont en colère de ce qui se passe actuellement», rapporte le dirigeant syndical.

Réplique du Conseil du trésor

Invité à commenter, le cabinet de la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel a maintenu que «la négociation se poursuit avec la FIQ et va se poursuivre cet été; nos équipes sont disponibles en tout temps».

Le Conseil du trésor ajoute que «des ajustements sont possibles» avec la FIQ, mais «le cadre financier et nos objectifs demeurent les mêmes».

Pour ce qui est des moyens de pression plus lourds, incluant la grève, envisagés en septembre, le Conseil du trésor rappelle que «le choix d'effectuer ou non des moyens de pression appartient au syndicat».

Le cabinet rappelle que «le gouvernement a maintenant des ententes avec plus de 85 % des employés des secteurs public et parapublic, dont tous les autres groupes d'infirmières».

Fait à noter, l'entente de principe avec la Fédération de la santé, affiliée à la CSQ, n'a pas encore passé l'étape du vote des membres. Ceux-ci sont appelés à se prononcer jusqu'à la fin du mois.

La FIQ représente plus de 90 % des infirmières dans l'ensemble du Québec.

Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne