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Le plan est ambitieux: il faut doubler la production d’électricité au Québec pour répondre à la demande prévue en 2050, avec une addition allant jusqu’à 200 TWh sur le réseau.
À coups de grands investissements, Hydro-Québec croit pouvoir réduire les gaz à effet de serre et répondre à la croissance prévue de la demande d’électricité tout en préservant «l’abordabilité, la simplicité et la fiabilité» de son service en vertu de son Plan d’action 2035 – Vers un Québec décarboné et prospère publié jeudi.
«Les changements climatiques s’intensifient et il faut agir. L’électricité propre du Québec sera la locomotive de la transition énergétique», a avancé le président-directeur général Michael Sabia dans un communiqué.
Le plan est ambitieux: il faut doubler la production d’électricité au Québec pour répondre à la demande prévue en 2050, avec une addition allant jusqu’à 200 TWh sur le réseau.
Pour y arriver, Hydro-Québec croit qu’il faudra des investissements pouvant aller jusqu’à 50 milliards de dollars d’ici 2035. Le premier ministre François Legault l’avait dit: il voulait plus de centrales hydroélectriques dans la province. Hydro-Québec abonde en ce sens et il y aura de nouveaux barrages.
Hydro-Québec n'a pas spécifié combien de nouvelles centrales elle compte construire.
Sabrina Rivet est revenue sur le nouveau plan d'Hydro-Québec lors du bulletin Noovo Info 17 jeudi. Voyez son compte-rendu dans la vidéo liée à l'article.
«Il est trop tôt pour arriver à une conclusion et il faut discuter avec les communautés autochtones», a souligné Michael Sabia.
Sabia et Hydro-Québec prévoient aussi tripler la production d’électricité provenant des éoliennes et intègreront aussi la production issue de l'énergie solaire ainsi que le stockage par batterie, sans s’y limiter. Mais en plus des investissements, il faut aussi compter les «charges d’exploitation qui seront nécessaires pour la réalisation du Plan d’action 2035».
Par conséquent, les dépenses totales totaliseront jusqu’à 185 milliards de dollars, «ce qui correspond à une moyenne annuelle de trois à quatre fois supérieure à celle des cinq dernières années». Malgré tout, la société d’État pense pouvoir respecter l’engagement du premier ministre Legault de ne pas augmenter les tarifs au-delà du plafond de 3%.
«L'énergie propre va nous donner les moyens de nos ambitions», a lancé M. Sabia lors de la présentation de son plan jeudi.
De plus, Hydro-Québec compte récompenser l’efficacité énergétique avec des appuis financiers pour l’achat d’équipement à haute performance énergétique. Le plan inclut une réduction des pannes de service de 35% sur un horizon de sept à 10 ans, avec notamment l’enfouissement de lignes.
Environ 35 000 travailleurs de la construction par année devront être mobilisés pour la réalisation des nouvelles infrastructures, selon les estimations du plan.
Hydro-Québec reconnaît que dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, le recrutement constitue un «énorme défi» et qu'une collaboration avec le milieu de la construction et le gouvernement est nécessaire.
«La mise en place des programmes de formation et développement des compétences accéléré devra se poursuivre pour que nous puissions compter rapidement sur une main-d'œuvre qualifiée et flexible», précise-t-on.
Hydro-Québec évalue que les impacts de ses investissements sur le produit intérieur brut (PIB) du Québec «pourraient s'élever à plus de 100 milliards $ à l'horizon 2035».
En réaction au plan, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, a évoqué des hausses de tarifs d'électricité pour les entreprises.
Selon M. Fitzgibbon, il faudra soit augmenter les tarifs des commerces et des industries, ou accepter de réduire les profits qui seront versés au gouvernement.
«Le 3 % est une réglementation jusqu'en 2025. (...) M. Legault a été très clair: il faut laisser à 3 %», a rappelé M. Fitzgibbon en mêlée de presse.
«Ou on va charger au commercial ou à l'industriel, ou il y a aura moins de profits chez Hydro-Québec. La décision n'a pas été prise encore», a-t-il déclaré.
Avec des informations de la Presse canadienne et de Julien Denis, Noovo Info