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La nomination probable de Michael Sabia à la tête d'Hydro-Québec suscite des questions. Le Parti québécois (PQ) a douté, mercredi, que M. Sabia soit assez «nationaliste» pour l'emploi.
La nomination imminente de Michael Sabia à la tête d'Hydro-Québec suscite des questions, mais le gouvernement refuse qu'il vienne expliquer sa vision en commission parlementaire.
Une motion présentée mercredi par le député Haroun Bouazzi, de Québec solidaire, demandait que l'Assemblée nationale étudie le plan stratégique d'Hydro-Québec 2022-2026.
Elle demandait en outre «que dans le cadre de cette étude soit entendu le futur PDG dès son entrée en poste». Le gouvernement caquiste a refusé le dépôt de la motion.
Plus tôt, l'opposition officielle avait soulevé plusieurs questions sur l'arrivée de M. Sabia, sur les orientations qu'il souhaite donner à Hydro-Québec et sa relation avec le gouvernement Legault.
«Est-ce que M. Sabia va acheter la vision caquiste par rapport au Dollarama de l’énergie ?» a notamment demandé le libéral Monsef Derraji.
Rappelons qu’en octobre dernier, l’ex-PDG Sophie Brochu avait formulé une mise en garde contre la tentation de transformer Hydro-Québec en «magasin à un dollar» de l’électricité.
«Est-ce qu’il va avoir la liberté de dire ce qu’il pense ? (...) Est-ce qu’on va construire plus de barrages ? Est-ce qu’on va régler le problème d’infrastructures ? C’est beaucoup de questions», a poursuivi M. Derraji.
Il a noté que M. Sabia n’avait pas d’expérience dans le secteur énergétique et dit souhaiter qu’il ne soit pas «à la merci» du superministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.
Lorsque M. Sabia était PDG de la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ), M. Fitzgibbon a été membre du conseil d’administration.
L’actuel ministre de la Santé, Christian Dubé, était le premier vice-président de Michael Sabia entre 2014 et 2018.
De son côté, le Parti québécois (PQ) a douté, mercredi, que M. Sabia soit assez «nationaliste» pour l’emploi.
Pascal Bérubé a rappelé qu’en 2009, Bernard Drainville, alors député du PQ, avait qualifié la nomination de M. Sabia, un «fédéraliste notoire», d’«erreur grave» qui allait avoir des «conséquences incalculables sur l’économie».
Dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir, M. Drainville affirmait ceci: «Jean Charest consolide l’influence de ceux qui ne veulent pas d’un Québec trop fort. Qui le veulent petit, docile, résigné à sa condition provincialiste.»
Mercredi, il a ravalé ses paroles: «il a fait un excellent travail comme PDG de la Caisse», a reconnu celui qui est aujourd’hui ministre de l’Éducation dans le gouvernement Legault.
M. Bérubé croit que le prochain PDG d’Hydro-Québec doit être nationaliste. «C’est une organisation qui fait notre fierté, c’est une des plus belles expressions de nationalisme économique. Alors, ce n’est pas rien», a-t-il insisté.
Ni le premier ministre François Legault ni ses ministres n’ont confirmé (ou infirmé) le choix de Michael Sabia, mercredi. L’information avait coulé dans les médias la veille.
La nomination de M. Sabia doit être entérinée par le conseil des ministres dans les prochains jours. M. Dubé s’est toutefois permis de glisser que l’homme a «beaucoup de qualités».
Âgé de 69 ans, M. Sabia a fait carrière dans la haute fonction publique fédérale et québécoise ainsi que dans le monde des affaires.
En plus du poste de PDG de la CDPQ qu’il a occupé de 2009 à 2020, il a été PDG d’Entreprises Bell Canada et dirigeant principal des finances de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN).
Dans la fonction publique fédérale, il a œuvré principalement au ministère des Finances et au Bureau du Conseil privé.
M. Sabia succéderait ainsi à Sophie Brochu, qui a quitté la société d’État le 11 avril dernier. Elle avait alors estimé qu’Hydro-Québec avait besoin d’une personne avec un profil différent pour la prochaine étape.