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International

Hezbollah tire plus de 200 roquettes sur Israël après l'assassinat d'un commandant

Cette attaque du groupe militant libanais soutenu par l'Iran est l'une des plus importantes dans le conflit.

Sur cette photo prise le 4 juillet 2024, le cercueil de Mohammad Naameh Nasser est transporté à Beyrouth, au Liban.
Sur cette photo prise le 4 juillet 2024, le cercueil de Mohammad Naameh Nasser est transporté à Beyrouth, au Liban.
/ Associated Press

Le Hezbollah a annoncé jeudi avoir lancé plus de 200 roquettes sur plusieurs bases militaires en Israël en représailles à une frappe qui a tué l'un de ses principaux commandants.

Cette attaque du groupe militant libanais soutenu par l'Iran est l'une des plus importantes dans le conflit qui dure depuis des mois le long de la frontière entre le Liban et Israël, et qui a connu une escalade des tensions au cours des dernières semaines.

L'armée israélienne a déclaré que «de nombreux projectiles et cibles aériennes suspectes» avaient pénétré sur son territoire depuis le Liban et que nombre d'entre eux avaient été interceptés. Aucune victime n'a été signalée pour l’instant.

L'armée israélienne a affirmé qu'environ 200 roquettes avaient été lancées en direction du plateau du Golan syrien occupé et que plus de 20 drones avaient pénétré sur le territoire israélien, mais qu'Israël avait intercepté certains d'entre eux.

Après l'attaque du Hezbollah, Israël a frappé plusieurs villes du sud du Liban. L'armée israélienne dit avoir frappé des «structures militaires» du Hezbollah dans les villes frontalières de Ramyeh et de Houla, dans le sud du pays.

L'agence de presse nationale libanaise a rapporté qu'un drone israélien avait frappé Houla, tuant au moins une personne. Des avions à réaction israéliens ont également franchi le mur du son au-dessus de la capitale libanaise et d'autres régions du pays.

Mercredi, Israël a reconnu avoir tué la veille Mohammad Naameh Nasser, qui dirigeait l'une des trois divisions régionales du Hezbollah dans le sud du Liban.

Quelques heures après la tuerie, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes Katioucha et de roquettes Falaq à ogives lourdes sur le nord d'Israël et le plateau syrien occupé du Golan. Il a lancé d'autres roquettes jeudi et a indiqué qu'il avait également envoyé des drones explosifs sur plusieurs bases.

Hachem Safieddine, chef du conseil exécutif du Hezbollah, a promis que le groupe poursuivrait ses attaques de représailles, «ciblant de nouveaux sites dont ils n'auraient jamais imaginé qu'ils seraient touchés».

«L'ennemi reconnaît parfois ces frappes, parfois non, mais il est certain qu'il y a eu de nombreuses victimes», a-t-il souligné lors des funérailles de Mohammad Naameh Nasser.

Cet homme était d'une grande importance pour le Hezbollah. Il a participé à des batailles dans les conflits en Syrie et en Irak de 2011 à 2016 et il a combattu lors de la dernière guerre du groupe avec Israël en 2006. Deux autres hauts commandants du Hezbollah ont également été tués.

Les États-Unis et la France sur le qui-vive

Les États-Unis et la France continuent de faire des pieds et des mains pour éviter que les escarmouches ne dégénèrent en une guerre totale, dont ils craignent qu'elle s'étende à l'ensemble de la région.

Washington espérait initialement que le calme régnerait le long de la frontière israélo-libanaise grâce à un accord qui ne serait pas lié à la guerre en cours à Gaza.

Toutefois, depuis que les États-Unis ont appelé le Hamas à accepter une proposition de cessez-le-feu présentée par le président Joe Biden, ils ont déclaré que la fin de la guerre à Gaza entraînerait également le calme au Liban et dans le nord d'Israël.

Ce conflit relativement mineur a éclaté peu de temps après le début de la guerre à Gaza. Le Hezbollah affirme qu'il frappe Israël par solidarité avec le Hamas, un autre groupe allié à l'Iran qui a déclenché la guerre à Gaza en attaquant le sud d'Israël le 7 octobre.

Les dirigeants du groupe affirment qu'ils cesseront leurs attaques dès qu'il y aura un cessez-le-feu à Gaza et que, même s'ils ne veulent pas la guerre, ils sont prêts à y faire face.

Les responsables israéliens, quant à eux, ont déclaré qu'ils pourraient décider d'entrer en guerre au Liban si les efforts en vue d'une solution diplomatique échouaient.

Les représailles du Hezbollah interviennent un jour après qu'un conseiller principal du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, a rencontré l'envoyé du président français Emmanuel Macron pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, à Paris.

Les combats ont déplacé des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière. Dans le nord d'Israël, 16 soldats et 11 civils ont été tués. Au Liban, plus de 450 personnes — principalement des combattants, mais aussi des dizaines de civils — ont été tuées.

Israël considère le Hezbollah comme sa menace la plus directe et estime qu'il dispose d'un arsenal de 150 000 roquettes et missiles, y compris des missiles à guidage de précision.

En 2006, une guerre entre Israël et le Hezbollah a duré un mois et s'est finie par un match nul.