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Statistique Canada signale que la hausse du rythme annuel de l'inflation du mois dernier a été la plus faible depuis juin 2021.
L'inflation annuelle du Canada a chuté en mai, les chocs de prix causés par l'invasion russe de l'Ukraine ayant été, en grande partie, absorbés, mais des économistes s'attendent malgré tout à ce que la Banque du Canada procède à une nouvelle hausse des taux d'intérêt le mois prochain.
Statistique Canada a annoncé mardi que l'inflation annuelle avait ralenti à 3,4 % en mai, principalement en raison de la baisse des prix de l'essence par rapport à il y a un an.
Il s'agit de son plus faible niveau depuis juin 2021.
Toutefois, la baisse tant attendue de l'inflation des prix des aliments ne s'est pas encore concrétisée au Canada. Les prix des produits d'épicerie ont augmenté de 9% sur une base annuelle, affichant peu d'amélioration par rapport au mois d'avril.
Le ralentissement de l'inflation globale est probablement une bonne nouvelle pour la Banque du Canada, qui se prépare à annoncer sa prochaine décision sur les taux d'intérêt le 12 juillet. La banque centrale a augmenté son taux directeur d'un quart de point de pourcentage pour le porter à 4,75% plus tôt ce mois-ci.
Mais des prévisionnistes de banques commerciales penchent toujours vers une nouvelle hausse des taux en juillet, soulignant que les pressions sous-jacentes sur les prix, en particulier du côté des services, restent élevées.
Voyez l'analyse de Mathieu Dion au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.
La banque centrale devra tenir compte de quelques autres publications de données d'ici sa prochaine décision sur les taux, y compris un rapport sur l'emploi et une lecture sur le produit intérieur brut réel.
«En l'absence d'une grande surprise à la baisse de ces publications de données, nous continuons de nous attendre à ce que la banque augmente le taux du financement à un jour de 25 points de base supplémentaires en juillet, avant de se retirer pour le reste de cette année», a écrit l'économiste Claire Fan, de la Banque Royale, dans une note à ses clients.
Bien que la banque centrale se concentre toujours sur le rétablissement de la stabilité des prix, le Canada a réalisé des progrès importants sur le front de l'inflation par rapport à l'été dernier, lorsque l'inflation annuelle a atteint un sommet de 8,1%.
Stephen Gordon, professeur d'économie à l'Université Laval, affirme que les fortes hausses de prix causées par l'invasion russe de l'Ukraine ont disparu du calcul de l'inflation d'une année à l'autre.
«La plus grande partie de cela était, en fait, transitoire, a expliqué M. Gordon. D'un autre côté, l'inflation se stabilise, mais elle se stabilise à des niveaux avec lesquels la banque ne serait pas à l'aise.»
M. Gordon s'attend également à ce que la Banque du Canada augmente à nouveau les taux d'intérêt le mois prochain. Il affirme que la banque centrale est préoccupée par les anticipations d'inflation et qu'elle prend des mesures dynamiques pour s'assurer que les consommateurs et les entreprises ne s'habituent pas à ce que l'inflation de 3,0 % à 4,0 % soit la norme.
L'inflation d'ensemble avait accéléré en avril à 4,4%, marquant une légère inversion des progrès réalisés depuis l'été dernier.
La Banque du Canada a expliqué sa plus récente hausse de taux en invoquant, entre autres choses, la légère hausse de l'inflation en avril.
Elle a signalé qu'elle prendrait sa prochaine décision en matière de taux d'intérêt sur la base des données économiques entrantes, suggérant qu'elle n'avait pas encore pris sa décision.
La banque centrale accordera une attention particulière à ses principales mesures de l'inflation, qui éliminent la volatilité. Ces mesures ont également diminué le mois dernier.
Pour les ménages canadiens, l'effet de l'inflation varie selon les circonstances personnelles. Les ménages ayant des prêts hypothécaires à taux variable ou les nouveaux propriétaires, par exemple, font face à une augmentation rapide des frais d'intérêt hypothécaires.
L'agence fédérale a noté que l'indice du coût des intérêts hypothécaires avait augmenté au rythme le plus rapide jamais enregistré, bondissant de près de 30% d'une année à l'autre.
«Si vous avez acheté une maison au cours des deux dernières années et que vous avez un taux d'intérêt variable, vous constatez une forte inflation, en particulier autour de la flambée des coûts hypothécaires», a souligné Matthew Stewart, directeur du conseil financier chez Deloitte.
«Et je pense que ces personnes sont vraiment confrontées à un certain nombre de défis en ce moment.»
Les ménages qui dépensent une somme considérable en épicerie, comme ceux avec des enfants, ressentent également probablement la pression.
Le Bureau de la concurrence a publié mardi un rapport très attendu sur l'inflation alimentaire indiquant que le secteur de l'épicerie avait besoin de plus de concurrence pour aider à maintenir les prix des aliments bas et donner plus de choix aux acheteurs.
L'organisme fédéral a précisé que la concentration dans l'industrie de l'épicerie avait augmenté ces dernières années et que les plus grands épiciers avaient augmenté le montant de leurs ventes de produits alimentaires, bien qu'il ait noté que cette tendance était antérieure à la période inflationniste actuelle.