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«Ça fait 47 ans que j'habite au même endroit, mais c'est sûr qu'un moment donné, on pensait déménager», indique Michel Lafleur un résident du secteur.
Le Groupe Bellemare est critiqué pour ses pratiques environnementales. Un groupe de citoyens du secteur des Vieilles-Forges, à Trois-Rivières, a déposé une lettre aux bureaux des ministres de l'Environnement Benoît Charrette et au ministre responsable de la région, Jean Boulet, mercredi. Les résidents demandent au gouvernement d'intervenir auprès de l'entreprise, estimant que leurs actions nuisent à leur qualité de vie.
«Les impacts qu'on peut subir en tant que citoyen sont le bruit, les poussières, les odeurs et comme vous pouvez voir derrière, il y a le ruisseau qu'on connaît maintenant comme contaminé», soutient l'un des voisins, Yannick Daviault, qui est également représentant citoyen du comité de vigilance. Celui-ci a été a mis sur pieds, par Groupe Bellemare, pour écouter les préoccupations des citoyens et trouver des voies d'entente.
«Ça fait 47 ans que j'habite au même endroit, mais c'est sûr qu'un moment donné on pensait déménager. Quand on empoisonne les eaux et le sol, c'est aussi grave que les changements climatiques», ajoute Michel Lafleur un autre résident dans le secteur.
Fondé en 1959, Groupe Bellemare a développé des expertises dans plusieurs secteurs d'activités au fil des ans. Elle se spécialise dans le recyclage de verre depuis 2017. Groupe Bellemare valorise plus de 150 000 tonnes de matières résiduelles par année. Elle estime agir de «manière responsable et respectueuse» pour protéger la santé humaine et physique.
«Nous tendons la main à nos voisins comme nous l’avons toujours fait. De manière proactive, nous avons déjà mis en place des dizaines de mesures préventives et ainsi investi des millions de dollars. Nous investissons continuellement dans l’implantation de ces mesures et continuerons d’investir dans le futur dans un objectif d’amélioration continue», a déclaré par voie de communiqué, le président Serge Bellemare.
Il y aurait un haut taux de PFAS dans le ruisseau tout proche de l'entreprise, selon Gilbert Cabana, professeur en écologie aquatique à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et chercheur au RIVE. Les PFAS sont des substances chimiques synthétiques toxiques, comme le téflon. Elles émanent des activités industrielles et sont présentes dans de très nombreux produits de consommation depuis les années 1950. Cependant, la méthode de recherche qui a permis de faire ces constats n'est pas encore homologuée par le gouvernement. L'UQTR a réalisé cette étude en collaboration avec un laboratoire de l'Université de Montréal et a été approuvée par l'Université McGill.
Groupe Bellemare tient à rassurer la population. La direction est consciente de la proximité du ruisseau Lavoir et surveille «activement les effets de nos activités et travaillons avec des consultants externes afin de s’assurer de la conformité de ceux-ci.» «Nous faisons également analyser les fumées du plan de séchage de verre et le résultat démontre que ces fumées contiennent essentiellement de la vapeur d’eau et nous respectons la norme en vigueur», indique-t-elle dans sa missive.
Certains résidents du secteur souhaitent que Groupe Bellemare déménage dans un quartier industriel. Ils demandent également à ce que le traitement de verre se fasse à l'intérieur. Avec la proximité du ruisseau et d'une aire de conservation, les voisins craignent que les activités génèrent une dégradation de l'environnement.
«La solution, c'est de bien le faire et à la bonne place. C'est comme ça qu'on va arriver à une société qui fait sa job comme il faut», s'exclame Étienne Boulay, propriétaire de la Bleuetière des Vieilles Forges, située proche de l'entreprise.
«Il y a un cas similaire à Saint-Jean-sur-Richelieu et là-bas, ils sont prêts à faire une usine dans un quartier industriel et à l'intérieur surtout. Les activités de Bellemare sont faites sur un site rural, c'est un non-sens», raconte Yannick Daviault.
Le groupe de citoyens va se présenter à la prochaine séance du conseil municipal de Trois-Rivières, mardi, pour demander à la Ville de prendre action. Ils veulent également s'opposer à la demande de Groupe Bellemare de changer le schéma d'aménagement.
L'entreprise a déposé cette demande au comité consultatif d'urbanisme. Le nouveau règlement de zonage qui est entré en vigueur, le 5 janvier 2022, ne permet pas la revalorisation du verre dans ce secteur. Pourtant, le précédent zonage, qui date de 2010, l'autorisait.
Note de la rédaction: une version précédente du texte manquant d'informations clés a été publiée le 28 septembre 2023. L'ancien reportage a donc été supprimé du site web.