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Le gala des prix Juno a démarré en beauté.
Nelly Furtado a survolé les prix Juno de cette année avec enthousiasme alors que Charlotte Cardin, Talk et The Beaches ont remporté de belles victoires au cours d'une soirée pleine de surprises.
L'une d'elles était un Juno récupéré par Karan Aujla, qui a remporté dimanche le prix pour le choix du public grâce à la popularité croissante de la musique pendjabi-canadienne.
«C'est certainement une première, mais pas la dernière», a clamé le chanteur en serrant dans ses mains le trophée décerné par les téléspectateurs.
«Parfois, je n'arrive pas à croire que je suis le même enfant qui a perdu ses parents lorsqu'il était en Inde, qui s'est rendu au Canada, ce beau pays, et qu'aujourd'hui je sois ici. (...) Si vous rêvez, assurez-vous de rêver en grand.»
Une autre grande surprise de la soirée est survenue lorsqu'Anne Murray est montée sur scène pour offrir aux téléspectateurs un accueil chaleureux de la part de la côte Est pour lancer le spectacle.
La chanteuse née à Springhill, en Nouvelle-Écosse, qui détient également un record de 25 prix Juno, a été accueillie par des acclamations enthousiastes de la foule au Scotiabank Centre d'Halifax.
«Comme je suis une Néo-Écossaise qui habite juste à côté, les producteurs ont pensé que je serais la personne idéale pour vous accueillir à Halifax», a déclaré Murray, avec un sourire narquois, lors de l'émission de CBC, dimanche. Alors me voici. Et bienvenue à Halifax.»
Murray a ensuite remis le premier prix de la soirée, remettant au groupe torontois The Beaches le prix du groupe de l'année.
Il s'agit de la deuxième victoire du quatuor féminin, après avoir remporté le prix de l'album rock de l'année lors d'une cérémonie pré-télédiffusée samedi. Elles se sont embrassées avec enthousiasme et ont encouragé d’autres jeunes femmes à créer des groupes avec leurs amies.
Parmi les autres gagnants, citons l'autrice-compositrice-interprète montréalaise Charlotte Cardin, dont «99 Nights» a remporté l'album de l'année. C'était sa deuxième victoire pour ce disque, après avoir décroché l'album pop de l'année lors de la pré-télédiffusion.
Le chanteur Talk, originaire d'Ottawa, a remporté le prix d'artiste révolutionnaire pour son incroyable ascension grâce au simple «Run Away to Mars».
En coulisses, certains musiciens se sont lancés dans plusieurs des conversations politiques du moment.
Le musicien Jeremy Dutcher était habillé de la tête aux pieds avec des créateurs autochtones tout en arborant un collier où figurait l'inscription «Cease Fire Now», en reconnaissance du conflit Israël-Hamas.
«Je pensais que nous n'en avions peut-être plus besoin maintenant», a-t-il expliqué à propos du message en le tenant dans ses mains.
Les sœurs pop Tegan and Sara, qui ont reçu le prix humanitaire pour leur travail auprès des jeunes LGBTQ+, ont parlé de la récente «législation anti-transgenre» introduite en Alberta et au Nouveau-Brunswick.
Tegan Quin l'a décrite comme un «mouvement contre les jeunes trans et le fait que le gouvernement conservateur mette le nez là où il n'a pas sa place».
«Nous ne devrions pas faire preuve de complaisance, a-t-elle affirmé. Nous devrions intensifier nos efforts. Je pense aussi que nous avons une voix pour rappeler à notre gouvernement que nous devrions nous concentrer sur des choses plus importantes, comme le changement climatique, la crise du fentanyl, la crise du logement.»
Allison Russell a suggéré qu'il y avait de l'espoir en ces temps sombres et que les musiciens faisaient partie de la solution.
«Il n'y a qu'une seule tactique dans tout fascisme, dans tout sectarisme... et c'est diviser pour régner, a-t-elle argué. L'espoir est une pratique et cela nécessite une communauté.»
Sur une note plus mélancolique, l'émission télévisée de CBC comprenait un hommage en mémoire à Gordon Lightfoot, Robbie Robertson et Karl Tremblay, le chanteur principal des Cowboys Fringants, mettant en vedette un groupe de favoris de la musique canadienne contemporaine.
La musicienne Alexandra Stréliski a rendu hommage au chanteur des Cowboys, Karl Tremblay, décédé en novembre dernier.
«Ton bout du chemin est arrivé beaucoup trop tôt, Karl. Mais tu as semé tellement de poussière d'étoiles dans nos coeurs que tu n'arrêteras jamais de briller»
La pianiste a ensuite interprété une version instrumentale de la chanson «Les étoiles filantes».
Puis Russell et Aysanabee ont rejoint Stréliski dans une performance qui s'est élargie pour inclure plusieurs autres musiciens, dont Logan Staats, Shawnee Kish, Julian Taylor et William Prince.
«Nous t'aimons Robbie, nous t'aimons Gordon», a lancé Russell en conclusion.
D'autres talents canadiens ont remporté plusieurs prix lors d'un gala de remise des prix non télévisé samedi.
Le rappeur Tobi, le chanteur alternatif Aysanabee et la pop star Tate McRae ont tous remporté deux prix pour leur travail.
Les Cowboys Fringants ont reçu le prix du meilleur album francophone, celui avec l'Orchestre symphonique de Montréal. Il s'agit d'une première pour le groupe en plus de 20 ans de carrière, qui arrive quatre mois après le décès de Tremblay, à l'âge de 47 ans.
Le groupe montréalais Cryptopsy a remporté le prix de l'album métal/hard de l'année pour «As Gomorrah Burns» et la DJ Blond:ish celui du Underground Dance Single.
Dans un registre différent, le groupe Constantinople, également de Montréal, a reçu le prix du meilleur album classique de petit ensemble. L'Orchestre classique de Montréal, dirigé par Jacques Lacombe, l'a emporté dans la catégorie du meilleur album classique par un grand ensemble.
La Montréalaise d'adoption Nicole Lizée, qui a déjà fait partie du groupe de indie rock montréalais The Besnard Lakes, a enlevé le Juno pour la composition de musique classique.
Le vidéoclip de l'année a été décerné à «Demons» d'Allison Russell, réalisé par son compatriote montréalais Ethan Tobman.
Les graphistes du Québec ont également été à l'honneur puisque l'album «Riopelle symphonique - Orchestre symphonique de Montréal» a gagné le prix du Graphisme d'album de l'année.