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Politique

Freeland se présente comme une femme du peuple dans une nouvelle publicité

Sur les images, on voit la candidate nourrir des chevaux, puis chevaucher l'un d'eux, chapeau de cowboy sur la tête.

L'ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland s'exprime lors d'une conférence de presse à Toronto, le dimanche 19 janvier 2025, alors qu'elle lance sa campagne pour devenir la prochaine cheffe du Parti libéral du Canada.
L'ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland s'exprime lors d'une conférence de presse à Toronto, le dimanche 19 janvier 2025, alors qu'elle lance sa campagne pour devenir la prochaine cheffe du Parti libéral du Canada.
Michel Saba
Michel Saba / La Presse canadienne

À la veille du premier débat de la course à la direction du Parti libéral du Canada, l'ancienne vice-première ministre Chrystia Freeland a mis en ligne dimanche une publicité numérique où elle se présente comme une femme du peuple.

«Ici, c'est la ferme où j'ai grandi, dit d'entrée de jeu la candidate. J'ai commencé à travailler, à faire du vrai travail à la ferme quand j'ai eu 12 ans. (...) Mes parents étaient très jeunes. Ils n'avaient pas beaucoup d'argent, mais on était contents.» 

Son équipe de campagne a fait savoir que Mme Freeland, quoique bien connue comme politicienne et ancienne journaliste, veut mettre de l'avant ses racines de femme qui a grandi sur une ferme du nord de l’Alberta «où le travail acharné n’était pas un slogan, mais un mode de vie».

 

«Elle sait ce que signifie bâtir quelque chose de réel, se battre pour monsieur et madame Tout-le-Monde et défendre les familles qui forment notre magnifique pays», a déclaré sa porte-parole, Katherine Cuplinskas, à La Presse Canadienne.

Sur les images, on voit la candidate nourrir des chevaux, puis chevaucher l'un d'eux, chapeau de cowboy sur la tête, en trottant dans la neige.

Mme Freeland conduit ensuite une camionnette alors qu'elle affirme qu'elle sait «dans mon cœur que les gens qui travaillent le plus fort au Canada ne sont pas les ministres, ce sont les producteurs agricoles, les infirmières, les gens partout au pays qui font le travail nécessaire pour nous».

C’est une stratégie classique dans ce genre de contexte, selon Carol-Ann Rouillard, du Groupe de recherche en communication politique et professeure adjointe au département de communication de l'Université de Sherbrooke. 

«C’est une publicité comme on en voit beaucoup en politique, où on tente de mettre de l’avant un côté plus humain. C’est une tendance qu’on voit de plus en plus depuis plusieurs années de démontrer qu’il y a une proximité avec l’électorat, avec le peuple. C’est une façon de mettre en récit le vécu de la personne pour la rendre plus attrayante aux yeux de l’électorat», affirme-t-elle en entrevue. 

Mme Rouillard souligne que Mme Freeland cherche du même coup à se distinguer de son principal adversaire dans la course, l'ancien gouverneur de banques centrales Mark Carney. 

«On tente de mettre de l’avant une image d’une personne qui est très près du peuple, contrairement à ce qu’on entend beaucoup au sujet de Mark Carney et de son vécu dans le milieu des affaires. Clairement, on va jouer sur une corde différente. On retourne à ses racines d’agricultrice, de personne qui habite à la campagne, qui est très près des gens, donc on met de l’avant une image très différente de son opposant dans la course.»

Mme Rouillard croit que cette approche pourrait particulièrement être payante dans les provinces de l’Ouest. «Elle met l’accent sur ses racines albertaines. Elle joue aussi dans une talle plus favorable au Parti conservateur avec ses valeurs et cette image plus typiques de l’Ouest canadien», affirme-t-elle.

Plusieurs sondages d'intentions de vote ont signalé ces derniers jours que, si M. Carney était élu chef libéral, l'écart qu'entretiennent les libéraux avec les conservateurs de Pierre Poilievre serait considérablement rétréci.

La firme Angus Reid indiquait mardi que, dans un tel scénario, 37% des répondants à son sondage appuieraient M. Carney contre 40% pour les conservateurs.

Et advenant que Mme Freeland, qui est sa principale adversaire dans la course, obtienne la faveur des membres libéraux, les sondeurs calculent qu'elle obtiendrait 29% des appuis et que les conservateurs seraient à 40%.

Michel Saba
Michel Saba / La Presse canadienne