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Le chef conservateur n'hésite pas à mener campagne dans des circonscriptions habituellement acquises au Parti libéral du Québec, perçu comme un protecteur des droits linguistiques des anglophones.
Éric Duhaime espère séduire l'électorat anglophone du Québec en vue du scrutin du 3 octobre.
Le chef conservateur n'hésite pas à mener campagne dans des circonscriptions habituellement acquises au Parti libéral du Québec, perçu comme un protecteur des droits linguistiques des anglophones.
DOSSIER | Élections Québec 2022
Même s'il se décrit lui-même comme «un nationaliste», M. Duhaime dit avoir une vision «inclusive» de l'identité québécoise. Selon lui, les Anglo-Québécois sont des alliés dans la protection du français. Ils ne représentent pas une menace.
Il estime qu'une grande partie des parents anglophones de Montréal envoient leurs enfants dans des écoles françaises, des écoles bilingues ou offrant de bons programmes d'immersion en français.
«On ne peut pas dire qu'ils refusent de vivre dans une société française. Ils aiment le français. Ce sont nos alliés», affirme-t-il.
M. Duhaime compte profiter des malheurs des libéraux québécois incapables de dépasser le seuil des 20 % dans les intentions de vote à l'échelle provinciale.
Le Parti libéral a reçu des critiques d'organisations représentant les anglophones sur ses positions concernant la Loi 96, notamment sa proposition d'amendement visant à obliger tous les étudiants anglophones des cégeps à suivre au moins trois cours de leur programme en français.
M. Duhaime se veut une solution de rechange aux libéraux, qui, selon lui, tiennent les anglophones pour acquis, et à la Coalition avenir Québec, qui a renforcé les lois protégeant le français.
«L'actuel premier ministre [François Legault] est une grande souche de division sur bien des sujets, accuse le chef conservateur. Au cours de la crise [de la COVID-19], il a divisé les travailleurs essentiels des travailleurs non essentiels, des personnes vaccinées des personnes non vaccinées. Aujourd'hui, il tente de diviser les anglophones et les francophones.»
Mais Éric Duhaime n'est pas le seul à vouloir courtiser les anglophones.
Deux nouveaux partis, Bloc Montréal et le Parti canadien du Québec, espèrent bien faire leur place dans la campagne électorale. Tous deux font la promotion du bilinguisme et s'opposent à la loi 40 qui a aboli la plupart des commissions scolaires pour les remplacer par des centres de services scolaires, à la loi 96 sur la langue française et à la loi 21 interdisant le port de signes religieux aux personnes en position d'autorité.
Désirée McGraw, la candidate libérale dans la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce, maintient que son parti représente toujours le meilleur choix pour les anglophones.
«Nous sommes le seul parti à l'Assemblée nationale, qui s'est opposé aux lois 40, 21 et 96. Point final, lance-t-elle. Personne ne peut en dire autant.»
Mme McGraw reconnaît que porter la bannière libérale peut être «compliquée» lorsque les intérêts des anglophones de Montréal sont en opposition avec les v?ux de la majorité francophone, laquelle appuie en grande partie les lois sur la langue et la laïcité.
Même si elle se présente dans une forteresse libérale, Mme McGraw dit en entendre «des vertes et des pas mûres» sur l'amendement proposé par son parti lors des débats sur le projet de loi 96.
Elle souligne que contrairement à certaines formations, qui ne sont à ses yeux que «des groupes d'intérêt», son parti aspire à gouverner l'ensemble des Québécois.
«Nous n'avons aucune place pour les extrémistes linguistiques. Nous représentons le centre progressif.»
Éric Duhaime a encore un long chemin à parcourir s'il veut convaincre les anglophones à voter pour son parti.
Par exemple, il semble souffrir d'un certain déficit de notoriété, comme en fait foi la clientèle d'un petit café de l'ouest de Montréal où il devait se rendre jeudi.
Dominic Vendetti dit avoir entendu parler de M. Duhaime. Il sait que c'est un conservateur, mais ignore tout de son programme.
«Cela aurait été chouette qu'il vienne ici. Il aurait pu dire quelque chose, mais cela ne changera rien. Il ne fera que diviser le vote», déclare-t-il.
Un autre client, Nick Campagna, qui a voté pour les conservateurs aux dernières élections fédérales, dit avoir perdu confiance envers les libéraux québécois.
«J'ai voté pour eux pendant toute va vie. J'en ai marre de recevoir des coups de poignard dans le dos.»
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