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Le ministre n'est toutefois pas contre la création de «toilette individuelle» mixte, comme il l'a vu dans «certaines écoles».
Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a fermé la porte, mardi, à l'idée de rendre complètement «mixtes» les blocs sanitaires destinés aux garçons et aux filles dans les écoles.
Le ministre n'est toutefois pas contre la création de «toilette individuelle» mixte, comme il l'a vu dans «certaines écoles». «Je pense que ça peut être une façon de s'adapter à cette nouvelle réalité, celle d'enfant ou de membres du personnel scolaire, qui se considère non-binaire», a-t-il expliqué.
M. Drainville a soutenu que les garçons et les filles ont le «droit au même respect et à leur intimité, particulièrement à l'adolescence».
«Une jeune fille qui commence à avoir ses règles par exemple et qui sort du cubicule, puis il y a des garçons qui la regardent. Les moqueries, le sarcasme, l'humiliation [...] Un scénario qu'on ne veut pas, donc je pense qu'il faut tirer une ligne et la ligne, on la tire maintenant», a relaté M. Drainville.
S'il n'est pas tout à fait clair comment le ministère de l'Éducation garantira que les toilettes destinées aux garçons et aux filles demeurent dans les écoles, le ministre confirme qu'une réflexion sur le «moyen» pour «s'en assurer» est entamée.
«Notre orientation est très très claire», a-t-il conclu.
On apprenait il y a quelques semaines qu’une école de Rouyn-Noranda allait débuter un réaménagement de salles de bain distinctement identifié pour les filles et les garçons en bloc mixte.
À cet effet, M. Drainville estime que cette école devrait «rectifier le tir»
Le Parti québécois (PQ) désire que les questionnements fondés sur l'identité de genre soient débattus à l'Assemblée nationale avant que des changements ne soient «imposés» dans les écoles et le système d'éducation du Québec.
Un peu plus tôt mardi, le chef de la formation politique, Paul St-Pierre Plamondon, a invité le gouvernement à lancer une commission parlementaire afin de débattre des questions comme la création de «toilettes mixtes, les pronoms [non genrés] ou les nouvelles théories d’écriture inclusive».
«Je veux un débat sain sur ces questions», a ajouté le chef du PQ.
Pour «PSPP», cet exercice permettrait d’entendre «des points de vues légitimes en provenance des parents et différents groupes de la société avant que l’on prenne des décisions».
L’élu estime qu'il est problématique que certains concepts se retrouvent à être enseigné dans les écoles sans qu’il n’y ait pas eu de débat au préalable. «Souvenez-vous du racisme systémique. Tout d’un coup c’est enseigné dans les cégeps [...] Je vois beaucoup d’idéologie (en provenance de la gauche radicale) qui est imposée, c’est là que j’ai un enjeu», a-t-il dit.
Le porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a comparé son adversaire péquiste au chef conservateur Pierre Poilievre - dont le parti a voté pour interdire les transitions de genre chez les mineurs.
«Les enfants trans ont huit fois plus de chances de se suicider que les autres enfants, a argué M. Nadeau-Dubois. Ça, ce n'est pas l'idéologie de la gauche radicale, c'est un fait. Je pense que les politiciens devraient laisser ces enfants-là tranquilles.»
Le débat entourant la désignation d’une enseignante non binaire dans une école a récemment dérapé, si bien que le ministre Drainville a effectué un appel au calme.
M. Drainville avait affirmé qu’il fallait «réfléchir» à la manière dont on nomme «une enseignante ou un membre du personnel scolaire qui ne se considère ni monsieur ni madame».
De son côté, M. St-Pierre Plamondon avait souligné que les «conventions sociales ne pouvaient pas être imposées». «Je n’ai jamais utilisé le mot ''Mx'', je n’ai pas l’intention de l’utiliser», avait-il conclu.
Avec des informations de Patrice Bergeron pour la Presse canadienne