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Une opinion que ne partagent aucunement ses adversaires: Duhaime, «GND» et Anglade réclament une commission d'enquête publique et indépendante sur le rôle joué par McKinsey auprès du gouvernement pendant la crise.
François Legault ne regrette pas du tout d’avoir fait appel à la firme privée McKinsey dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire au Québec au cours des deux dernières années.
«C’était une bonne idée, selon moi», a déclaré le premier ministre sortant en mêlée de presse, en Abitibi — une opinion que ne partagent aucunement ses adversaires conservateur et solidaire, Éric Duhaime et Gabriel Nadeau-Dubois, eux qui réclament la tenue d'une commission d'enquête publique et indépendante sur le rôle joué par McKinsey auprès du gouvernement pendant la pandémie.
«Il y avait une crise mondiale et on voulait prendre les meilleures mesures pour sauver le plus de vies», a justifié le chef de la Coalition avenir Québec. D’après M. Legault, l’expertise pour aider à la gestion de la pandémie n’était pas disponible dans la province à l’époque.
Le leader caquiste réagit ainsi à la suite du dévoilement du reportage de Thomas Gerbet de Radio-Canada qui affirme que la firme McKinsey, dans l'ombre, était au coeur de la gestion de la pandémie au Québec.
«À la lumière de toutes ces anomalies et à la lumière de toutes ces interrogations, je réclame que le gouvernement amorce une commission d’enquête publique et indépendante», a demandé vendredi Éric Duhaime devant la presse.
Voyez le récapitulatif de Simon Bourassa au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo liée à cet article.
Même son de cloche du côté de Gabriel Nadeau-Dubois : «François Legault a privatisé toute une partie de la gestion de la pandémie. Il a payé des consultants 35 000 $ par jour alors que le monde ne font (sic) même pas ça au salaire minimum pendant un an au complet. [...] Des gens sur le terrain criaient qu'ils n'avaient pas d’équipement pour travailler. Pendant ce temps-là, [M. Legault] écoutait les consultants privés d'une firme multinationale.»
Trente-cinq-mille dollars par jour, était-ce trop cher? Pas selon François Legault. «Sont chers McKinsey là, mais ça va avec ce qui est donné comme service. C’est une firme qu’on a utilisée pour construire notre plan économique.»
Quel était le niveau d’implication de McKinsey dans les décisions du gouvernement Legault? Selon l'enquête de Radio-Canada, «la firme a piloté des comités, organisé des rencontres stratégiques, distribué des rôles sur des groupes de travail et même fait des suggestions concernant des actions à prendre sur certains dossiers.»
Par exemple, le 26 mai 2020, McKinsey aurait suggéré un plan de match pour faire face aux enjeux liés à la crise dans les CHSLD. La firme évoque notamment l'idée de créer des programmes de formation accélérés et sans frais. Le lendemain, 27 mai 2020, le premier ministre du Québec, François Legault annonce qu'il lance une vaste campagne de recrutement pour embaucher rapidement 10 000 préposés aux bénéficiaires.
«C’était totalement mon idée et j’en suis fier», a pourtant souri M. Legault.
«Je peux vous dire qu’il y a eu beaucoup de résistance. […] La pandémie justifiait l’urgence d’agir rapidement. En bout de ligne, c’était moi et mon équipe qui prenions les décisions, mais les conseils de McKinsey, entre autres, nous ont aidé à sauver des vies.» - François Legault
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«On dirait une marionnette qui parle suite aux recommandations de McKinsey», a pour sa part critiqué Éric Duhaime.
Toujours selon Radio-Canada, McKinsey aurait signé une entente avec le gouvernement du Québec afin qu'elle ne divulgue pas au gouvernement qui sont ses autres clients.
Dans son enquête, le journaliste Thomas Gerbet aurait aussi mis la main sur plusieurs documents de travail produits par McKinsey qui portaient le logo du gouvernement du Québec et l’indication «Votre gouvernement».
Par le passé, des partis, dont le PQ et le PLQ, ont réclamé une enquête sur la gestion de la pandémie de la COVID-19. La plupart croient maintenant qu'il faut y inclure la participation de McKinsey.
La cheffe libérale, Dominique Anglade, a vu dans l'alliance entre le gouvernement Legault et McKinsey un manque de «transparence», qu'elle perçoit dans plusieurs autres dossiers, considérant que le premier ministre sortant est reconnu pour ne pas «partager les informations» avec quiconque. Elle a rappelé que son parti réclamait plus largement une enquête publique sur toute la gestion de la pandémie.
Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a souligné lui aussi que cette histoire révélait le «manque de transparence» du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire.
Avec des informations de la Presse canadienne