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Exclusif Patrouille

«Donner des réponses aux familles»: le SPVM crée une nouvelle unité dédiée aux meurtres non résolus

«On a bon espoir que la science va nous aider, même si ces dossiers sont complexes.»

La section des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) fait de ses enquêtes de meurtres non résolus une priorité pour l’année 2025. Noovo info a appris qu’une nouvelle structure sera mise en place au cours des prochains mois pour redonner un nouveau souffle à plus de 800 dossiers ouverts dans la métropole depuis 1975.

Le SPVM va réorganiser ses troupes pour la première fois de son histoire dans l’espoir de trouver les coupables.

Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo liée à l'article.

Jusqu’ici, six enquêteurs étaient affectés à ces dossiers, mais ces policiers travaillaient également sur les dossiers de meurtres récents à Montréal. «Dans ces dossiers, il y a urgence de se rendre sur les lieux d’une scène de crime pour récupérer la preuve, alors nos enquêteurs devaient s’y rendre», a expliqué la commandante des crimes majeurs du SPVM, Mélanie Dupont.

Or, Mme Dupont nous informe que dix nouveaux enquêteurs seront embauchés au cours des prochaines semaines pour créer une équipe totalisant 16 policiers qui travailleront à élucider les homicides restés sans réponse, et ce, à temps plein. Le SPVM est en période d’embauche. La nouvelle équipe devrait être opérationnelle au mois de mai prochain.

«On veut donner des réponses aux familles», dit la commandante Dupont. «Même si ça fait longtemps, ces personnes-là ne sont jamais oubliées. Les enquêteurs veulent rendre justice.»

«On a bon espoir que la science va nous aider, même si ces dossiers sont complexes.»
- Mélanie Dupont, commandante des crimes majeurs du SPVM

Mélanie Dupont, commandante des crimes majeurs du SPVM.
Mélanie Dupont, commandante des crimes majeurs du SPVM.

En chiffres: Depuis 1975 à Montréal, il y a eu 2578 meurtres. Un peu plus de 800 sont toujours non résolus. 

Les avancées de la science et la technologie  

En effet, la commandante Dupont explique que les enquêteurs sont surs de faire progresser plusieurs enquêtes, notamment avec le progrès de la science médicolégal au cours des dernières années.

Dans les années 2000, l’avènement du test d’ADN a permis de résoudre un gros lot de meurtres, mais les autorités devaient quand même trouver des correspondances avec leur banque d’ADN pour identifier un suspect.

«Aujourd’hui, la différence, c’est que la généalogie génétique va nous permettre d’aller dans des banques beaucoup plus larges pour identifier des familles et nous amener vers des suspects potentiels», dit la commandante Dupont. «Ça pourrait jouer un rôle majeur dans plusieurs enquêtes.»

Comme pour illustrer ce point, les développements technologiques ont aidé la police de Longueuil à élucider dernièrement le sordide meurtre de la Montréalaise Sharron Prior près de 50 ans plus tard. Le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) a pu découvrir que c’est Franklin Maywood Romine qui a tué la jeune femme de 16 ans en 1975. Il était le principal suspect dans cette affaire.

Le documentaire Ne repose pas en paixdisponible sur Crave en français et en anglais, plonge le public au de l’enquête policière qui a mené à la résolution du mystère entourant la mort de cette jeune femme. 

Le SPAL était parvenu à identifier le coupable grâce à la technologie de la généalogie génétique, après l’exhumation de son corps aux États-Unis.

C’était la première fois dans l’histoire du Québec que cette technologie permettait d’identifier un meurtrier.

L'espoir de Meurtres et disparitions irrésolus du Québec

L’organisme Meurtres et disparitions irrésolus du Québec s’est réjoui de cette nouvelle mesure du SPVM. Selon le président Stéphane Luce, la police «ne peut plus se permettre de ne pas travailler les dossiers de meurtres irrésolus, surtout avec la technologie de l’amplification de l’ADN». «Il y a matière à faire de plus en plus de liens», a-t-il écrit dans un courriel envoyé à Noovo Info.

M. Luce croit que le tout fera «une différence à moyen terme», mais encore faut-il que les enquêteurs qui seront affectés aux cold cases demeurent en poste. «On entend parler de la création de ces cellules, puis on se rend compte que ça s’est dissous avec le temps», dit-il dans un enthousiasme modéré.

«J’espère un jour saluer le travail du SPVM lorsque des meurtres qui ont été commis sur leur territoire seront résolus», a commenté le président de Meurtres et disparitions irrésolus du Québec.

Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info.