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La police de Saskatoon a annoncé mardi avoir retrouvé les restes d’une femme disparue.
La police de Saskatoon a annoncé mardi avoir retrouvé les restes d’une femme disparue dans une décharge municipale trois mois après le début de ses recherches.
La police, des dizaines de chercheurs et un anthropologue légiste ont commencé à fouiller les déchets sur le site en mai pour tenter de retrouver Mackenzie Lee Trottier.
La Métisse de 22 ans a été vue pour la dernière fois en décembre 2020.
Paul Trottier a déclaré, lors d’une conférence de presse, que la recherche pour comprendre ce qui était arrivé à sa fille avait été longue et difficile. Les 93 jours passés par la police à fouiller la décharge ont été particulièrement pénibles, a-t-il relaté.
«Aujourd’hui, nous avons nos réponses. Mackenzie est chez elle», a-t-il lancé.
M. Trottier a remercié la police et les groupes métis et autochtones pour leur soutien. «Notre famille (les femmes autochtones disparues et assassinées), les services aux victimes… et nos amis et notre famille — vous avez été le tissu qui nous a unis», a-t-il souligné.
Le chef de la police de Saskatoon, Cameron McBride, a annoncé qu’une autopsie n’avait pas permis de déterminer la cause du décès de Mme Trottier et que l’affaire avait été confiée au service des coroners de la Saskatchewan.
Le sergent d’état-major Corey Lenius a indiqué qu’un suspect dans la disparition de Mme Trottier était décédé d’une surdose de drogue en décembre 2023. Comme la police ne peut pas porter d’accusations contre lui, l’identité de l’homme ne sera pas dévoilée, a précisé M. Lenius, qui n’a pas précisé si le décès était considéré comme un homicide.
M. Lenius a ajouté que Mme Trottier et le suspect se connaissaient et que la femme restait «assez souvent» au domicile de l’homme.
Ce sont les données du téléphone portable du suspect qui ont dirigé les enquêteurs vers la décharge, a précisé l’officier.
«Nous avons pu observer son moteur de recherche, donc certaines de ses recherches courantes à l’époque où Mackenzie a disparu étaient : “Quand a lieu le prochain ramassage des ordures ?”», a révélé le sergent Lenius.
«Nous avons également pu être sûrs à 100 % qu’il n’a pas du tout quitté sa résidence pendant ce moment crucial où elle a disparu», a-t-il ajouté.
Ernie Walker, un anthropologue légiste ayant supervisé les recherches dans la décharge, a admis que la découverte de la dépouille de Trottier était «un coup de chance».
«Ce genre de fouilles à grande échelle dans les décharges n'aboutit généralement pas», a expliqué M. Walker, ajoutant qu’il avait déjà participé à deux autres recherches sur le site de Saskatoon.
M. Walker a affirmé que la capacité de la ville à suivre les déchets depuis les points de collecte jusqu’à la décharge était ce qui a permis à cette recherche de réussir, car elle a fourni une estimation approximative de la zone à parcourir.
«Votre recherche ne vaut que par les données d’enquête avec lesquelles vous commencez», a-t-il fait valoir.
La police estime qu’environ 5000 tonnes de déchets ont été triées lors de la recherche de Mme Trottier. Certains de ses restes ont été retrouvés le 30 juillet et le reste a été découvert jeudi.
M. McBride a déclaré qu’environ 1,5 million $ avaient été dépensés pour la recherche. La police a demandé un soutien financier aux gouvernements fédéral et provincial, a-t-il ajouté.
«À chaque étape, nous sommes arrivés à la conclusion que c’était la bonne chose à faire», a-t-il insisté.
Les recherches pour retrouver les restes de deux femmes des Premières Nations assassinées devraient débuter plus tard cette année dans une décharge située juste au nord de Winnipeg.
Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a annoncé plus tôt cette année l’existence d’un plan en plusieurs étapes visant à rechercher dans la décharge de Prairie Green les restes de Marcedes Myran et Morgan Harris.
Jeremy Skibicki a été reconnu coupable le mois dernier du meurtre au premier degré de Mmes Myran, Harris et de deux autres femmes autochtones. Le tribunal a appris qu’il avait tué les femmes et jeté leurs corps dans les poubelles.
La police de Winnipeg et l’ancien gouvernement progressiste-conservateur avaient refusé de fouiller la décharge, affirmant que ce serait trop complexe et dangereux.
Le gouvernement néo-démocrate, élu l’année dernière, a promis qu’il y aurait des fouilles. Un porte-parole provincial a indiqué mardi que l’anthropologue légiste chargé des recherches suivait de près le cas de Saskatoon.
«L’équipe du Manitoba a hâte de rencontrer l’équipe de Saskatoon pour tirer les leçons de leur succès», a déclaré le porte-parole dans un courriel.