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Ajouter seulement dix minutes d'activité physique modérée à vigoureuse par jour semble retarder l’apparition du diabète de type 2 et ralentir son développement chez les enfants à risque.
Ajouter seulement dix minutes d'activité physique modérée à vigoureuse par jour semble retarder l’apparition du diabète de type 2 et ralentir son développement chez les enfants à risque, indique une nouvelle étude québécoise.
Il en va de même pour une réduction d'une heure par jour de la sédentarité ou du temps d'écran, ont constaté les scientifiques.
«(Cette étude) ajoute aux preuves existantes, qui n'étaient peut-être pas aussi robustes, qu'on a des outils sur lesquels on peut agir pour prévenir l'évolution vers le diabète de type 2 chez des enfants à risque, avec des modalités assez simples», a résumé la responsable de l'étude, la docteure Mélanie Henderson, qui est pédiatre, endocrinologue et épidémiologiste au CHU Sainte-Justine.
Les chercheurs ont étudié 630 enfants du Québec ayant une histoire parentale d’obésité sur une période de sept ans durant trois cycles: vers l’âge de 8-10 ans, l’âge de 10-12 ans et entre 15 et 17 ans.
Les principaux indicateurs du diabète, dont la sensibilité à l'insuline, sa sécrétion et la glycémie, ont notamment été mesurés.
L’activité physique et le temps sédentaire total ont été captés par accélérométrie, ce qui a permis une mesure objective, et le temps d'écran de loisir a été évalué à l’aide d’un questionnaire autorapporté.
«Tout est très interrelié, a souligné la docteure Henderson. Si un jeune augmente son activité physique à un moment donné, ça va avoir une répercussion sur son adiposité, ça peut avoir une répercussion sur son alimentation. Si le jeune a plus de temps sédentaire, ça va avoir des répercussions sur son activité physique.»
Les chercheurs ont donc utilisé des méthodes statistiques plus sophistiquées pour faire la part des choses, pour tenir compte de ce que la docteure Henderson appelle «les facteurs de confusion», afin d'estimer «l'impact réel de changements aux habitudes de vie dans le temps, de l'enfance à la fin de l'adolescence».
C'est de cette manière qu'ils ont constaté que l'ajout de dix minutes d'activité physique modérée à vigoureuse par jour entre 8-10 ans et 15-17 ans augmentait l'efficacité de l'insuline qui circule dans l'organisme, et qui permet de transformer le sucre en énergie.
À l'inverse, l'ajout d'une heure de temps d'écran ou de temps de sédentarité pendant la même période réduisait la sensibilité de l'organisme à l'insuline.
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Il en va de même pour la sécrétion d'insuline par l'organisme, qui était réduite par l'activité physique et augmentée par le temps d'écran et le temps sédentaire.
«Dans une population à risque, une population de jeunes avec une histoire parentale d'obésité, tout ça suggère que l'activité physique, le temps d'écran et le temps sédentaire ont des impacts majeurs sur la sensibilité et la sécrétion d'insuline et ça, au-delà de l'âge, du sexe, de l'histoire familiale de diabète et l'adiposité», a analysé la docteure Henderson.
Le temps passé devant un écran ― qu'il s'agisse de la télévision, des jeux vidéo ou des réseaux sociaux ― est particulièrement nuisible, a fait remarquer la docteure Henderson, mais il est aussi plus facilement modifiable que le temps sédentaire consacré, par exemple, aux déplacements en transport en commun.
Cela étant dit, modifier les habitudes de vie n'est pas simple, reconnaissent les auteurs de l'étude. Il importe donc d'intervenir le plus tôt possible auprès des enfants qui ont une histoire familiale d'obésité, notamment pour contrer les mécanismes par lesquels le corps défend son poids le plus élevé et qui compliquent la perte de poids.
«La prévention tôt dans la vie est vraiment importante parce que cet effet cumulatif là a un impact plus grand que de juste gérer au moment où le jeune a déjà un prédiabète, a ajouté la docteure Henderson. Donc une intervention tôt dans la vie va bénéficier plus que de les attraper à 15-17 ans.»
On dispose dorénavant de «preuves incontournables» que de miser sur les saines habitudes de vie tôt dans la vie «est gagnant pour prévenir des maladies qui sont dévastatrices tant au niveau des complications que des comorbidités que du décès», a-t-elle dit.
Le message aux décideurs et aux parents est que de petits changements peuvent avoir un grand impact sur la santé des enfants, conclut-elle.
Le nombre d’enfants souffrant du diabète de type 2 devrait quadrupler au Canada dans les prochaines décennies.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical Lancet Child Adolescent Health.