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Justice

Des manifestants font face à la justice après le blocage du pont Jacques-Cartier

Olivier Huard et Jacob Pirro sont accusés de méfait et d'entrave au travail d'agents de la paix.

Reportage vidéo :
/ Noovo Info

Texte :

Les militants écologistes qui ont grimpé le pont Jacques-Cartier mardi pour dénoncer l'industrie du pétrole font face à deux chefs d'accusation: méfait et entrave au travail d'agents de la paix.

Olivier Huard et Jacob Pirro — les deux hommes qui ont gravi le pont —  ont comparu mercredi au palais de justice de Montréal. Ils sont accusés d'avoir «résisté ou volontairement entravé des agents de la paix agissants dans l'exécution de leurs fonctions» et d'avoir «empêché, interrompu ou gêné l'emploi, la jouissance ou l'exploitation légitime d'un bien d'une valeur dépassant 5 000$, soit le pont Jacques-Cartier», selon les actes d'accusation obtenus par Noovo Info.

 

Le chef d'accusation lié au fait d'avoir bloqué le pont a aussi été déposé contre Michèle Lavoie, selon la dénonciation.

Le trio a comparu à partir du poste de la Sûreté du Québec de Mascouche. Au moment de la comparution, les trois accusés sont apparus côte à côte. Ils se sont pris par les épaules et ils ont fait des signes de cœur avec leurs mains.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales s'est opposée à leur remise en liberté. Les individus demeurent détenus jusqu'au 31 octobre, date à laquelle ils subiront leur enquête sur remise en liberté.

«Je ne comprends pas pourquoi ils doivent rester en détention plus d'une semaine à cause d'une action de désobéissance civile», a fait savoir Me Barbara Bedont, avocate de la défense. «Notre société doit tolérer ce type d'action collective.»

Notons qu'Olivier Huard et Jacob Pirro subiront un procès en novembre en Cour municipale pour avoir escaladé la structure du terminal pétrolier Valero, en 2022. Ils doivent répondre d'accusations de méfait, d'introduction par effraction et d'entrave à un agent.

«Mes clients reviendront en cour pour une autre action, mais ils n'ont pas brisé les conditions», a précisé Me Bedont. «Pour les autres personnes qui ont fait ce type de crime, ils seront mis en liberté.»

Par ailleurs, une vingtaine de supporteurs de la cause des trois accusés étaient présents mercredi devant le palais de justice de Montréal. Avant de quitter la salle, une femme du groupe leur a lancé: «on vous aime gang».

Des militants du collectif Antigone et du groupe Last Generation Canada - et autres supporteurs - appuient les accusés devant le palais de justice de Montréal, le mercredi 23 octobre 2024.
Des militants du collectif Antigone et du groupe Last Generation Canada - et autres supporteurs - appuient les accusés devant le palais de justice de Montréal, le mercredi 23 octobre 2024.

«Ce n’est pas contre nous qu'il faut être fâché, c'est contre l'inaction du gouvernement, qui est incapable de protéger ses citoyens face aux catastrophes qui arrivent et qui sont déjà là», a expliqué Mathilde, activité du groupe derrière Génération Canada. 

Le coup d'éclat des militants du Collectif Antigone, appuyé notamment par le groupe Last Generation Canada, a forcé la fermeture du pont Jacques-Cartier pendant près de six heures provoquant du coup d'énormes bouchons de circulation.

Des automobilistes sont coincés dans le trafic après que deux militants écologistes aient grimpé le pont Jacques Cartier, le mardi 22 octobre 2024.
Des automobilistes sont coincés dans le trafic après que deux militants écologistes aient grimpé le pont Jacques Cartier, le mardi 22 octobre 2024.

Olivier Huard et Jacob Pirro auraient grimpé le pont Jacques-Cartier autour de 5h du matin mardi. Ils ont quitté la structure environ vers 11 heures sous l'oeil d'agents de police et de membres du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).

À VOIR AUSSI | Les deux militants qui ont grimpé sur le pont Jacques-Cartier ont été arrêtés

Les revendications

En prenant d'assaut le pont Jacques-Cartier, les militants écologistes ont voulu faire passer un message, soit leur désir de voir «la fin de l'industrie fossile».

Une porte-parole du groupe Antignone, Sandrine Giérula, a confié mardi à Noovo Info que ce coup d'éclat a été mis en place parce que tous les autres moyens ont été tentés, en vain. «Pétitions, manifestations, travaux dans les cours municipales […] Malheureusement, on n’agit pas», a-t-elle souligné. 

Du côté de Last Generation Canada, les militants réclament notamment que le gouvernement fédéral adhère au Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, «afin d'arrêter l'extraction et la combustion du pétrole, du gaz et du charbon d'ici 2030 et de soutenir et financer d'autres pays pour qu'ils effectuent une transition rapide, équitable et juste».

Les deux groupes demandent aussi à Ottawa de créer une agence nationale de gestion des urgences pour répondre aux catastrophes climatiques, comme les feux de forêt et les inondations, et réclament la fermeture de l'oléoduc 9B d'Enbridge, qui transporte du pétrole de l'Ouest canadien jusqu'au Québec.

Avec des informations de Marika Simard, Étienne Phénix et Julien Denis de Noovo Info et de La Presse canadienne.

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/ Noovo Info

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